Je cours ce long chemin qu’est ton absence,
Aux murs uniformes où les ombres dansent,
Et murmurent lors de mon passage,
Raillant de mon éternel voyage.
Tout semble si sombre ici,
Un horizon sans aucune sortie,
Du sol au plafond je cherche pied,
Fuyant mon armée de pensées.
Parfois, au loin, j’aperçois une lumière,
Qui vacille d’un faible éclat lunaire,
Alors je m’y accroche, et continue mon périple,
Mais lorsque je m’en approche, ces lueurs périssent.
Perdu dans les ténèbres, comme en apesanteur,
Je cherche ma direction, la suite de ce labeur,
Mais qu’importe mon choix, il n’aura pas d’influence,
Comme ce jour où tu disparus sans une seule sentence.
Après toute cette route dans ce couloir immuable,
Ces mois à tenter d’oublier notre relation ineffable,
Je n’ai d’autres choix que de m’arrêter un instant,
Assis, seul, avec mes remords et mon feu de camp.
L’orage de mes sentiments me rejoint bien vite,
Et j’aspire à ce que ces parasites me quittent,
Qu’ils aient pitié de mon corps éreinté,
Et de mon esprit fatigué de tourner.
Pris de plein fouet dans la tempête, je me débats et encaisse,
Les images de Toi reviennent, ainsi que nos projets de toutes espèces,
Je cris, je pleurs, sachant que cela n’y changerait rien,
Tu es partie sans mot, sans regard et sans lendemain.
Je me réveille, roulé en boule et la tête emmitouflée dans mes bras,
L’ouragan achevé, tout était calme autour de moi,
J’ouvris doucement les yeux, tentant à tâtons de me lever,
Quand un faisceau lumineux éclairât mon tunnel damné.
Sur l’une des parois, une fissure s’était lézardée,
Laissant entrer la chaleur et la clarté de l’autre côté,
Et je savais que ceci n’était que de simple prémices,
Mais je souris en sachant que je sortirais de ces abysses.

Tôt ou tard.


-	Hum… Eh, salut. Excuse-moi de te déranger, je… Je t’ai entendu chanter tout à l’heure. C’était vraiment 
        beau. Je voulais… te féliciter.
-	Merci beaucoup. Mais c’était plus tôt, t’es là depuis longtemps ?
-	Hum, oui, je suis arrivé en début de soirée. Je voulais venir te voir avant mais… enfin… je ne sais pas, 
        pardon. Je devrais peut-être te laisser.
-	Ou on pourrait prendre un verre. Si tu en as envie bien sûr.
-	Euh, ouais. Oui, j’aimerais bien.

-	Tu chantes depuis longtemps ?
-	Plus ou moins. J’ai pris des cours de chant dans ma jeunesse, une année ou deux pas plus. J’ai arrêté un 
        moment, avant de reprendre l’année dernière, pour jouer avec des amis.
-	En tout cas c’était vraiment bien.
-	Et toi ? Tu fais un peu de musique ?
-	J’essaye oui. J’essaye de faire un peu tout, sans être vraiment bon dans rien. Mais je crois que ça me 
        convient. Je crois que je suis content du niveau que j’atteins. Tu joues souvent dans des bars ?
-	Non, pas du tout ! C’est la deuxième fois, et je ne crois pas qu’il y en ait d’autre de prévu prochainement. 
        Ah, je vois mon groupe qui m’appelle, il faut que j’y aille.
-	Oui, bien sûr, pas de soucis !
-	Je… Peut-être qu’on peut se revoir ? Plus tard ?
-	Oui, ça me ferait plaisir.
-	Avant de partir, je peux te poser une question ?
-	Bien sûr, ce que tu veux.

-	Pourquoi tu n’es pas venu me voir ? Pourquoi tu n’es pas venu me parler ? Pourquoi cette conversation est 
        restée dans ta tête ? Pourquoi je franchis le seuil de l’entrée sans te connaître ?

        Pourquoi préfères-tu rester dans ces rêves plutôt que d’accorder sa chance à la réalité ? Pourquoi laisser                         
        partir l’occasion d’être heureux ?
        Pourquoi fuir le bonheur en se convaincant de ne pas y avoir droit ?

        Pourquoi écrire ce texte en me regardant partir, de l’autre côté de la pièce.
        Pourquoi forger des regrets, plutôt que notre histoire.


Tes mots tournent dans ma tête, depuis bien des heures maintenant,
Des mots que j’interprète, en y mettant trop de sentiments,
Je vois que tu n’es pas prête, alors en me taisant je te mens,
Nous feignons de laisser mes pensées secrètes, pour simplifier notre présent.

Et pourtant tes phrases s’accrochent, à chaque partie de mon esprit,
Des sens qui nous rapprochent, des envies qui nous relient,
Cette chose en nous qui cloche, que depuis toujours on fuit,
Depuis que nous ne sommes plus mioches, être heureux semble impossible.

Tu es la première personne que je rencontre, à te sentir comme moi,
A haïr l’être qu’au quotidien tu montres, à plaindre ceux qui te côtoie,
Parfois arrêter de répondre, car tu ne supportes plus ta propre voix,
Ne pas comprendre le monde, quand ils disent aimer être avec toi.

Et tout ce que de toi j’apprends, j’ai l’impression de le savoir déjà,
Parce qu’on se ressemble, et je connais la douleur de ton mal,
Notre rencontre en ce temps, elle ne peut être dû au hasard,
Nous sommes faits pour être ensemble, et je ne veux pas croire que tu ne le vois pas.

Mais je ne suis qu’un fou d’espoir, et je sais que ce n’est pas ce que tu ressens,
Ces nuits à broyer du noir, je sais que tu les passes avec ton amant,
Par tes messages je ne peux que voir, que tu ne partageras jamais mes sentiments,
Ces moments où je ne peux que boire, de détresse pour un semblant d’apaisement.

Et je ne peux te l’avouer encore, car ça te ferait bien trop souffrir,
Pour ton seul support, tu deviendrais un supplice,
Mon amour à tort, te rendrait un martyr,
Je me laisse alors, attendre mon éclipse.

J’aimerais profondément t’en parler, de ce désir de nous rendre heureux,
Mais pour échapper à ton passé, tu n’as pas besoin de nous deux, 
Alors j’écris ce fond de pensées damnées, dans ce texte piteux,
Pour alléger mon cœur d’émeraude fissuré, de mes émotions de feu.


Je crois que tu étais une sorte de repère.
La gardienne de l'endroit que je considérais comme chez moi.
Mais tu n'es plus là.
Et en cherchant un lieu où soulager mes pensées, je me perds.
Tu es partie sans un regard.
Et pour autant, je m'égare encore dans tes yeux le soir.
Quand les rêves m'entourent et me permettent de te revoir.
Tu me manques.

Et je crois que l'avis des autres m'importe peu.
Le seul important est le tiens. Était.
Je n'ai jamais cru au mythe, pourtant tu hantes bel et bien cette demeure.
Les souvenirs sont pires que tous les esprits frappeurs.
Et je fuis.
Pour oublier ton absence.
Je m'accroche désespérément au passé, espérant te revoir m'attendre sur ce fauteuil d'osier.

Peu importe où tu es désormais, je te remercie pour tout ce que tu as fait.
Pour tout ce que tu étais.
Tu as disparu, sans que je n'aie le temps de dire quoi que ce soit.
Mais aujourd'hui, et à chaque instant, je n'y manquerais pas.
Jour et nuit, en moi tournoie ce message pour toi,
Adieu, mon chat.

Parler de l’oublier pour passer sa journée à la mettre sur papier,
Penser que la transformer en mots la fera réellement disparaître,
S’excuser de multiplier les textes mais ne pourtant pas changer de sujet,
Ecrire, en regardant défiler le soleil, le fuyant comme un vampire inutile,
Observer la ville, par-delà la pollution, et voir les lumières scintillées,
Sans savoir s’il s’agit de la distance ou de mon taux d’alcoolémie,
Encore une journée qui n’aurait vraisemblablement pas d’intérêt,
Commençant à se demander si ma vie en aura un jour un,
Autre que celui de me suicider par le temps,
Ou de créer de mauvais textes sur de mauvais thèmes.

S’avoir qu’ils n’ont aucune utilité, et qu’ils ne valent rien,
Mais les poster, pour avoir un semblant d’activité,
Un quelque chose me donnant l’impression d’existé,
De produire, d’inventer, même si ce ne sont que des mots,
Mieux vaudrait s’enthousiasmer de tenir debout,
Si seulement j’en avais la possibilité en ce moment,
Les murs et le sol se rapprochant dangereusement,
Il n’y a rien d’autre à faire que de taper sur ce clavier.

Perdre ce temps, apparemment si précieux, n’a pas grande importance,
S’en vouloir toutefois, de vous faire perdre le vôtre,
Animé d’une croyance étrange, que des gens liront jusqu’au bout,
S’attendant sûrement à une chute, un cheminement, une fin,
Et je me dois de vous prévenir dès maintenant,
Il m’est déjà impossible de savoir comment me lever,
Je me vois mal arranger des lettres pour qu’elles aient un sens.

Continuer, ne sachant plus si cela est un plaisir ou une nécessité,
Pour ne pas voir les heures passer, et les bouteilles se vider,
N’ayant aucune idée d’où aller, ou à quoi penser,
Simplement taper, espérer pouvoir me délivrer,
D’envies me déchirant sans pitié,
Je ferais sûrement mieux d’aller me coucher.


Hésitant, entre la colère et la tristesse, j’hurle sur mes pensées, de me laisser en paix,
Perdu dans le fond ambré de ma bouteille, je m’allonge une nouvelle fois, affamé,
Un verre ou deux et je pourrais espérer dormir, tenir un jour de plus sans craquer,
Verser ses quelques gouttes d’alcool sur mon cerveau en fusion, ne connaissant l’arrêt.

J’efface un instant la production éternelle d’espoirs destructeurs, pour pouvoir rejoindre Morphée,
Le Dieu jouant de moi, par ses images salvatrices ne durant que le temps d’une rotation,
Et mes yeux s’ouvrant à nouveau, l’esprit embrumé et les poings remplis d’émotions,
Je ne pense qu’à trouver un endroit éloigné, où il me serait possible de frapper.

Mais sans le chercher, faute de volonté, je reste étendu, main sur ma dose de houblon,
Le monde tournant plus que d’ordinaire alors que mes démons s’accrochaient douloureusement,
Assiégeant ma raison, je me débats, immobile, mais incapable de les repousser longtemps,
Ces souvenirs sculptés surgissant tels une armée de rednecks face à un fils de patron.

Criant mes larmes et pleurant ma haine, je maudis mon être et ses sentiments,
La vision de son visage vidant viscéralement la vigueur de ma vaine vie, 
A contre-cœur, je découvre à nouveau le goût âcre et tenant de la jalousie, 
Il n’a pourtant rien à se reprocher, mais le voir à ses côtés me rend dément.

Ne me rappelant presque plus la sensation de contrôler son corps et ses envies,
Je repose maladroitement ce médicament de fortune, les yeux vitreux, sans reflet,
Mes sens se mélangeant entre eux, je ne trouverais jamais dans cet état le succès,
Me le répétant, j’attrape mon jus de pomme de terre incolore, et je souris.


Aux côtés de mon soleil,
Celui-là même venu du ciel.

Celle qui me réchauffe si souvent,
Ses rayons illuminant mon présent.

Le souvenir de la chaleur de son corps,
Et son cœur brûlant me donnent tort.

Tel un trou noir tu absorbes sa lumière,
Je suis attiré, sans pouvoir ne rien faire.

Observant le crépuscule près de toi,
Tu éteins le feu que le temps attisa.

Une nouvelle étoile naît ici,
Tu es l’éclipse de ma vie.


1.	Ma dernière volonté sera sûrement de mourir.

2.	J’aimerais m’en aller. Mais je vais peut-être partir en voyage avant.

3.	Tu es comme un trou noir. A tes côtés, le temps ralenti, et personne ne sait ce qu’il y a au fond de toi.

4.	Plus on est con, moins on se le dit.

5.	L’avis des autres, je m’en tape comme de la dernière pluie. Malheureusement, je crois que je suis en période de sécheresse.

6.	Retarder la fin, je le fais plus souvent pour ma partenaire que pour ma vie.

7.	J’ai parfois du mal à différencier le rêve de la réalité. La seule solution efficace est de sauter dans le vide. Un genre de roulette russe du sommeil.

8.	Voir la vie en rose se résume simplement à choisir la bonne drogue.

9.	Il n’est pas rare d’avoir peur d’être proche d’une fille qui nous plaît. Peur de faire ce que nous aurions vraiment envie. Exactement comme pour le vertige en fin de compte.

10.	J’ai surnommé ma femme Ennui. Non pas que cela la définisse particulièrement, mais seulement pour que les gens me regardent moins bizarrement quand je dis que je la trompe.

11.	L’utopie des uns fait l’hilarité des riches.

12.	Cette phrase, bien que profondément viscéral et très ancrée dans la postériorité actuelle, n’a absolument aucun sens.

13.	J’ai du mal à croire que l’humain a peur de la mort quand je vois la volonté qu’il a de s’auto-détruire.

14.	Apparemment, l’Apocalypse arrive. Du coup, j’ai commencé à manger Halal, porter la kippa, respecter les vaches et violer des enfants. Avec un peu de chance, j’atteindrais tout les Paradis en même temps.

15.	Étonnement, l’explosion qui provoquera notre mort s’est peut-être produite avant notre naissance.

16.	Tu vis tellement dans mon esprit que j’hésites à te demander une participation au loyer. 

17.	Je me rends compte que je pourrais mourir pour elle, mais pas pour moi.

18.	Avoir des relations c’est, au mieux, connaître des connards, au pire, choper des maladies.

19.	Mine de rien, je me félicite d’apprécier mon autre personnalité.

20.	Pour elle comme pour moi, elle est tout, je ne suis rien. 

21.	Arrête de dire que t’es mauvais. Non pas que tu ne le sois pas, j’en peux juste plus d’entendre ta voix.

22.	Trouver une copine, c’est pas si dur. Là où ça devient compliqué, c’est quand tu veux que ce soit la tienne.

23.	La seule manière de me faire sourire serait d'en voir un sur ton visage.

24.	Je n’ai pas vraiment confiance en toi, mais si je ne t’ai pas, je dois me faire confiance à moi.

25.	Je n’arrive pas à savoir si tu es toujours là. Il faut que je pense à diminuer les doses pour les prochaines fois.

26.	J’aimerais bien créer une religion sur ma personne. Ça permettrait peut-être que quelqu’un croît en moi.

27.	Quand notre but de vie est de vaincre la mort, on fait quoi une fois l’objectif atteint ?

28.	Mes cours de programmation m’ont appris une chose : If something goes wrong, die.

29.	Je vois mal comment trouver une fille avec qui passer ma vie quand j’ai déjà du mal à me supporter moi-même.

30.	Si les opposés s’attirent, je finirais sûrement avec la fille parfaite.

31.	L’opiniâtreté à assimiler des syntagmes ésotériques avec la vocation de s’élever à un simulacre de maestria me débecte.

32.	Préparer son avenir est surtout une manière de fuir son présent.

33.	Si l’espoir est réellement le propre de l’homme, j’aurais préféré être un animal.

34.	Quand je vois à quel point c’est dur d’être moi, je n’ose pas imaginer ce que ça doit être d’être vous.

35.	J’aime le fait de vouloir arrêter de t’aimer.

36.	Je pense que je crois encore moins en moi qu’en l’amour. 

37.	Tu hantes mes pensées au point que je ne sais plus si je suis schizophrène ou si tu existes vraiment.

38.	Je le vois dans tes yeux. Je vois la façon dont je te regarde.

39.	Laisse-moi t’aider et tu me laisseras m’aider.

40.	Il me reste juste assez de temps pour décider de la façon dont je vais en finir.

41.	Je ne veux pas vivre avec toi, mais mourir à tes côtés.

42.	Ne réponds pas. Je préfère le silence à la pitié. 


Les lambeaux du temps dans ses pensées,
Un rideau blanchâtre devant les yeux,
Des images déliées mais assemblées,
Un regret perdu et malheureux.

Les regards vides, éteins, humides,
Une vision aveugle, vidée, teintée,
De haine, envers tous, trop avides,
Cette vague de râles bientôt terminée.

Encore trop tôt pour se décider,
Le corps lâchant et les os craquants,
A tord torturé par sa volonté,
Une mort déchirant les flots du temps.

Les idées englouties et confuses,
Des pertes, rapides, et moi ?
Et ce mal, jusqu'alors indolore,
Il essaie, je ne sais plus, survivre,
Elle passe, et il pense, est-ce une muse ?
Céleste et entourée d'une aura,
Tenter en vain de paraître fort,
Il se jure de ne plus être ivre.

Acceptez mes excuses pour tout cela,
Ces textes, ce monde, cette merde et moi,
Peut-être aurais-je pu mener le combat,
Mais j'ai préféré baisser les bras.

Pardonnez-moi ce surplus inutile,
De mots provenant d'un esprit fragile,
Toutes ces lignes si futiles,
D'un cerveau se croyant agile.

Un nouveau recueil que j'écris ici,
De tristesse mais surtout de conneries,
Des syllabes grattées sans envie,
Sûrement juste pour se sentir en vie.

Le désir de me voir défigurer,
Par un connard que j'aurais cherché,
Avec des insultes sans originalité,
Puis l'attendre approcher.

Faire semblant de me défendre,
Comme si je pouvais le feindre,
Se battre à la manière d'une fable,
Vivre heureux devenant trop fade.

Vouloir tenter le saut de l'ange,
Pour peut-être vaincre mes démons,
Toutes ces addictions qui me démangent,
Que j'aimerais faire taire de raison.

Une nouvelle fois complètement perdu,
Dans ces vers, ce monde et cette mue,
Ce désir dément envers cette muse,
Ce quotidien qui de moi s'amuse.

Ces phrases cherchant leurs propres fins,
La mienne attendant le prochain train,
Je ne peux prédire mon destin,
Un simple avenir sans lendemain.

Cette sensation étrange, que je devrais sûrement repousser. Ce sentiment me lacérant depuis tant de temps. Cette volonté de pouvoir affirmer être bon dans quelque chose. Ce mélange de tristesse, de peur, de rage, de déception, collant à ma peau, attaquant mon sourire.

Une colère constante, sans réel fondement. Un besoin de me battre, non pour quelque chose, mais contre quelqu'un. Un désir de cogner peut être. Ou sûrement de me faire frapper. Attendre une agression, et m'interposer. Attendre ses coups, ses insultes. Entendre les gens dire que j'ai aidé un inconnu. Et savoir que je ne l'ai fais que pour moi.

Et j'avance, captant chaque éventualité. Une vie peut être trop paisible, une simple envie de tester ma résistance à la douleur. De la sentir, de mettre ma vie en pause. Espérer voir des gens, se soucier de moi. Et me dire que je ne le mérite pas.

Prendre ses blessures à la place d'autrui. Parce que je le veux, et parce que je ne veux pas provoquer ce combat. Ce carnage. Pour pouvoir répéter que je voulais juste aider. Que ce n'était pas voulu. Et regretter mon choix.

Pourtant j'ai la motivation de le faire. Presque un objectif pour ma vie. Dire que j'ai servi à quelque chose. Que je suis bon, rien qu'à me faire démolir.

Rendre quelques coups, s'imaginer résister. Penser que je n'aurais pas mal, voir le monde comme une série à succès. Se dire que je supporterais mieux qu'eux, que je ne sais quelles débilités m'apparaîtront. Et rester allongé, la mâchoire déboîtée, m'étouffant avec mon propre sang, le crâne trop sonné pour compter mes côtes cassés.

Réfléchir à tout ça, dans un lit d’hôpital miteux. Se rappeler de cette ancienne vie si horrible, lorsque je pouvais encore sentir mes bras, bouger mes jambes. Rire, nerveusement, en fixant les tiges de métal tenant mes doigts. Et tenter tant bien que mal d'arracher ce câble m'alimentant en oxygène.




Continuer d'avancer dans cette rue sombre. Apercevoir une femme, entourée par deux hommes, les poings serrés. M'arrêter un instant, enlever mes écouteurs. Entendre des cris, masculins comme féminins. Me retourner. Remettre ma musique en route. Poser mon sac. Intervenir.

Elle dégaina son arme, comme si il s’agissait d’une extension d’elle-même. Trois adversaires lui faisaient face. Grands, costauds, agiles… Cela importait peu. Elle allait les battre.

Elle se positionna sur ses appuis, et attendit, le bras tendu, l’épée menaçante. Le premier s’avança finalement vers elle. Elle ne connaissait pas son nom, mais elle s’en fichait. Elle savait qu’il n’aurait plus aucune utilité après ce combat. Il leva son arme, prêt à frapper, et elle fit rapidement une roulade sur le côté, tailladant  le mollet de son adversaire. Il se retourna, soulevant sa jambe douloureuse, et elle en profita pour faucher son seul appui d’un coup de talon. Il s’écrasa par terre, et elle asséna un dernier coup de son fleuret pour l’achever.

Elle ne prit néanmoins pas le temps de se reposer. Un sourire en coin, un regard déterminé, et elle courait vers ses deux assaillants restants. Ils tentèrent des approches, des feintes, mais ils ne faisaient que frapper dans le vide. Elle sautait, virevoltait, si bien qu’on eût pu croire qu’elle volait littéralement au-dessus des lames.
 
Une attaque, et l’un des deux hommes ressentit une vive douleur dans son bras, une autre, et son compagnon lâcha son espadon, les doigts rouges vifs. Il tenta de le ramasser, mais un coup de pied le fit rejoindre son arme au sol.

Elle était intouchable, et son tourbillon de métal sonnait comme une danse guerrière.

Adossée dans un coin de la pièce, elle les regarda la chercher, un mélange de colère et de peur dans leurs yeux. Elle sortit de l’ombre juste à temps pour envoyer valser l’épée toujours au sol, avant que son possesseur, rampant, ne la récupère. Il lui accrocha la jambe, et elle riposta d’un coup tournoyant de son fleuret dans le dos. Il lâcha prise, un grognement de souffrance coincé dans la gorge.

Une main l’agrippa alors, et à peine fut-elle retournée qu’elle encaissa un violent impact dans la mâchoire. Elle tomba à terre, le sang remplaçant la salive dans sa bouche. Elle tenta de se relever en vitesse, mais un coup puissant au ventre lui coupa la respiration, et la repoussa d’un bon mètre. Elle haïssait ces bottes de cuir clouté.
 
Elle regarda son meurtrier prendre son sabre à deux mains, le soulever au-dessus de sa tête, et se faire exploser le crâne. Elle recula difficilement, recouverte d’un mélange de sang.

Le corps inanimé s’effondra, révélant une troupe d’homme, une arme à feu encore fumante dans la main de l’un d’eux. Ce dernier la fixa, puis son fleuret, étendu non loin.

-	Ce n’est pas un jeu. Ne fais pas l’enfant, la vie est finie. Ici, maintenant, c’est la survie.

Son père quitta la pièce, suivi de son cortège. Elle se retrouva seule, tentant encore de reprendre son souffle, et retirant le fluide rougeâtre de son visage.

Elle s’allongea, regarda un moment le plafond, parsemé des mêmes tâches rougeâtres, puis ferma les yeux.

C’est qu’elle lui manquait, cette vie.
Ce temps révolu qu’elle chérissait tant.
Et s’abandonnant aux songes, on l’apercevait sourire.
Et redevenir, la petite escrimeuse.


        Le temps courait toujours, sans s'arrêter. Si rapide. Lily était assise là, sur les marches de granit sales, à contempler la rue, le regard dans le vide. Elle pensait aux temps, aux époques. Elle était jeune, notre Lily. Jeune dans un monde d'adulte du moins. Les secondes filaient, se transformant rapidement en minutes, en jours, en mois. Et Lily les regardait passer.
	Lily connaissait les ravages du temps. Non dans le sens que nous l'entendons habituellement. Non, Lily pensait aux changements. Si rapide et si douloureux.

	Lily se souvenait de tout ce qu'elle aimait, il n'y a pourtant pas si longtemps. Mais en un rien de temps, elle perdit tout. Cette ancienne vie sonnait comme un rêve pour elle. Et parfois, souvent même, Lily oubliait que tout ceci avait été réel. Lily restait perdue, sur ces marches, à revoir des images d'elle, de cette ancienne vie. Les joies, les amis, l'amour.

	Elle ne comprenait pas ; pourquoi être aussi triste ? Elle savait depuis bien longtemps que cette vie se séparerait d'elle, elle pensait même y être plus ou moins préparée. Et, malgré sa volonté inébranlable, Lily n'aurait pu garder cette vie pour toujours, elle le savait. Ce changement était inévitable.
	Et pourtant elle lui manquait. Terriblement. Lily n'avait jamais été aussi heureuse qu'à cette époque-là. Son ancienne vie était belle, joyeuse, drôle. Mais elle ne reviendrait pas. Jamais. Malgré les pleurs de Lily, cette vie était partie pour toujours.

	Et on lui disait, à Lily : « Ne t'inquiète pas ! Il n'y a rien de grave ! Une nouvelle vie t’attend, que tu aimeras encore plus ! Elle arrive, ne t'en fais pas ! ».
Mais Lily, elle, n'avait pas envie d'attendre. Elle n'avait pas même envie d'une nouvelle vie. Elle, aimerait retrouver l'ancienne qu'elle chérissait tant.
	La vie qu'elle aimait, celle qui lui permit de découvrir le bonheur, le vrai. Celle qui lui permettait d'exister.

	Sur ces marches, Lily repensait aux rires, aux fêtes, aux engueulades, aux peines, et elle souriant, tristement. Chaque objet, mot, mouvement lui rappelait un souvenir de son ancienne vie, et son cœur criait, hurlait, saignait. Tout lui manquait.

	Mais elle devait se relever. En aucun cas cette vie ne reviendra. Alors elle devait se remettre debout. Elle le savait, pourtant notre Lily ne voulait pas avancer. Elle, voulait rêver. Et revoir, chaque soir, chaque nuit, son ancienne vie.
	A contrecœur néanmoins, Lily descendit les marches et sortit dans la rue.

	Les heures filaient, trop vite. Avec elles, le monde tout entier tournait, avançait, vivait. Et Lily ne voulait plus être spectatrice de ce monde. Désormais, Lily marchera aux côtés du temps. Et elle espérait, de tout son cœur. Elle priait même.
	Oui, Lily priait pour que son futur lui réserve un présent digne de son passé.


Enchaîné dans ce monde de glace,
Pilée et polie en palace,
Mutilé par ce verre tranchant,
Haïs par ce reflet dément.

Bien trop perdu pour réfléchir,
A tous ces mots simplement grattés,
Je devrais pourtant m'en souvenir,
Juste arrêter d'écrire bourré.

Tel un radeau sans mat je dévoile,
Le peu de pensées qu'il me reste,
Ce terme répété en atteste,
Mon esprit égaré va mal.

Cette envie de frapper ce miroir,
Pris de réflexions lumineuses,
Ne plus jamais me revoir,
Ni cette fille nébuleuse.

Doucement je divague,
Perdant mes repères,
Me sentant au bagne,
Où l'on me rappelle,

Ces anciennes joies,
Fuyantes à jamais,
Cherchant en soit,
Une âme à aimer.

Je deviens fou,
Complètement,
Et je suis fourbe,
En complément.

Beaucoup trop vite,
Et tout qui craque,
Dans cette vie,
Je n'ai qu'une hâte.

Et j'essaie,
D'avancer,
Mais ce n'est,
Point aisé.

C'est trop tard,
Je le crains,
Mon chemin,
S'achèvera.

Partir,
Marcher,
Plonger,
Mourir.

Pour eux,
Deux mots,
Sincères,
Adieux.


Je ne sais pas ce que je suis,
Qualifiez-moi du nom qui vous sied,
Je n'ai que très peu d'appuis,
Et je n'en aurais jamais assez.

Je me crois fatigué d'être ici,
De rêver de mon corps désossé,
Oublier ce que j'ai appris,
Et enfin ce monde délaisser.

Dans cette pièce longtemps assis,
Et mes émotions défausser,
A me demander ce qu'on me prit,
Pour désirer désormais tout laisser.

Mais ce ne fût point précis,
Un enchaînement d'épaules haussées,
Tant de déluges de mépris,
Permettez-moi maintenant d'y passer.

Sans blé je manie ma faucille,
Vers mes veines doucement poussée,
Pour un instant je me surpris,
Des pensées pour cette fille embrassée.

Pour moi une sorte de messie,
Qui ne sut pas ressusciter,
En moi l'espoir indécis,
D'un avenir à ses côtés.

Une dernière réponse à tout ceci,
Partir pour se sentir regretté,
Dans cette vie un acte de réussi,
Mourir pour savoir être pleuré.

Je la sentais encore, cette odeur emballant mon cœur au ralenti. Ce parfum si doux et si ravageur. Ce poison brûlant ma gorge et mes yeux. Elle le possédait, le maîtrisait ce parfum. Elle l'utilisait, pour leurrer, pour tuer. Ce langoureux poison parcourant mon corps, atteignait mon cœur. Mes membres étaient figés, mon esprit embrumé. Et j'avais mal.
Elle se tenait là, à côté de moi, et je respirais à nouveau de grandes bouffés d'air toxique. Il était trop tard, j'étais à sa merci. Telle une drogue, elle m'attirait, je ne pouvais m'arrêter. J'inspirais, le plus puissamment possible, ce parfum ravageant mon être. Mon feu intérieur me brûlait, et s'étendait, doucement, me transformant en tronc creux.
L'odeur me harcelait, et je tentais de m'y soustraire, mais elle était trop présente. Le parfum avait pris racine en moi. Les douleurs étaient insoutenables. Ma tête tournait, mes pensées incomplètes, ma vision floue. Le poison atteignait un point de non retour. J'aspirais les vapeurs toxiques de plus en plus rapidement, jusqu'à ne plus rien voir.

Mes yeux s'ouvrir, s'acclimatant non sans mal à la lumière ambiante. Mon crâne me faisait souffrir, de toutes parts. Je sentais encore mes organes carbonisés. Mais le parfum avait disparu. Je sortis, mais ne trouvais aucune trace de l'odeur.
Je rentrais, m'assis, réfléchis, cherchais une solution. L'heure n'était plus au mal, mais à la dépendance. J'avais besoin de ce parfum. Je voulais de ce poison.

Vide, je la regarde encore, sous toutes ses formes.
Blanche, impassible, elle m'appelle, me happe.
Et je vois à travers elle ces images mornes.
Toutes ces pensées réfléchies qui me frappent.
De longues heures durant, elle reste là, immobile.
Debout, sans expression, sans peine, sans foi.
Et mon regard pourtant fixé sur elle sans mobile.
Et toutes ces réflexions si ravagées en moi.
Elle n'est pas le centre à proprement parlé de mon esprit.
Elle est un kaléidoscope de souvenirs futurs.
Mes yeux la contemplent alors que mon âme la voit.
Mes oreilles l'entendent quand mon cœur l'écoute.
Ces histoires racontées sans mot, captivantes à vie.
Les ressasser encore devenant de plus en plus dur.
Elle aspire sans volonté ce qu'il me reste de joie.
Rêvant à travers elle d'un avenir sans doute.
Me souvenant de tant d'instants en la voyant.
Elle toujours dans le champ flou de ma vision.
Une nouvelle fois cette douleur présente pour un temps.
Dont je ne peux parler sans véritable raison.
Je la fixe donc, maintenant depuis si longtemps.
Elle qui me permet d'entrevoir une rédemption inefficace.
Elle qui me fait rêver de celle que j'attends.

Elle, cette paroi blanchâtre qui me fait face.

L'inspiration de ce type d'écrits me vient d'Amumu et de ses boxes “Rapport de Crise Existentielle” (https://choualbox.com/saJAU &amp; https://choualbox.com/wF6tf). Le principe reste donc globalement le même ; une sorte de recueil de phrases, n'ayant pour la plupart aucun lien entre elles.









1. Je supporte mal les fermés d'esprit. J'aime à leur ouvrir les yeux, puis la tête.

2. La vie, c'est comme les cons. Au début, tu trouves ça marrant. Après, tu trouves ça chiant. Et à la fin, bah c'est la mort.

3. Souvent, j'essaye de trouver mes qualités et mes défauts. Mon plus gros défaut, c'est la flemme, sans aucun doute. Ça en devient maladif. A tel point que j'en viens à avoir la flemme d'avoir la flemme. Après j'essaye de chercher mes qualités. Mais souvent j'ai la flemme.

4. Quand tu te rends compte que tu vas forcément mourir, tu vas mal. Quand tu te rends compte que le monde va mal, c'est que tu vois des gens mourir. Et quand tu te rends compte que le monde meurt et que tu préfères mourir qu'aller mal, tu vois mal comment les mœurs peuvent aller mieux. Et je me demande encore si je suis dérangé.

5. Dis toi que chaque point que tu vois dans le ciel, c'est une étoile, possédant une demi douzaine de planètes en moyenne. Dis toi que si on pouvait voir tout ceci de plus loin, il y aurait autant de point, sauf que chaque point serait une galaxie, possédant des centaines de milliards d'étoiles. Dis toi que ça représente des milliers de milliards de milliards de planètes potentiellement habitables ou habitées. Dis toi qu'au final on est infiniment minuscule dans cette Univers. Au fond, c'est pas si important que je t'ai trompée avec ta sœur.

6. J'aime pas les gens, ils sont cons. Parfois, en marchant dans la rue, j'interrompt quelqu'un et je lui crache au visage. Souvent, il me court après. Franchement, faut être con, qui court dans la rue avec un crachat sur le visage ?

7. Personnellement, je pense que l'hippopotame est plus fort que l'éléphant.

8. Je passe tellement de temps à me plaindre de manquer de temps que j'en oublie ce que je voulais faire.

9. Je crois que j'ai vraiment compris la relativité du temps quand mon ex me parlait.

10. Je m'excuse, mais le paradoxe de Fermi n'a aucun fondement. “ S’il y avait des civilisations extraterrestres, leurs représentants devraient être déjà chez nous. “ J'espère que les potentiels être vivants à l'autre bout de la galaxie ne se disent pas la même chose. Univers de débiles.

11. “- Tu crois en l'amour ? - Bien sûr mon chéri !” Ce fût les dernières paroles à ma femme. Je n'allais pas rester avec quelqu'un d'aussi naïf.

12. Les végétariens, c'est marrant. Mais au fond, je les admire, j'aimerais bien faire comme eux. Mais j'ai pas les couilles. Du coup je continue de me foutre de leur gueule.

13. “Ne suit pas la lumière”, qu'ils me disaient, “ne suit pas la lumière !”... Comme si c'était instinctif d'avancer vers le fond de la cave.

14. J'aurais bien aimé être une araignée. J'ai toujours voulu savoir faire quelque chose avec mon cul.

15. Ne pas avoir peur de la mort, c'est pas du courage, c'est de la connerie. Le soucis, c'est que je suis très con.

16. Petit, je rêvais de partir dans l'espace. Puis je compris que ça voulait dire être seul, dans un silence et une noirceur infinis, à des millions de kilomètres de tout être humain, en tête à tête avec ses pensées pour l'éternité. Et je me dis qu'il fallait que je parte au plus vite.

17. Qu'on gèle et qu'on damne avant qu'on crève.

18. Non, ne pleures pas ! Je serais mal à l'aise, et je n'ai pas envie de faire durer ça longtemps. 

19. Se défoncer pour se sentir en vie, vivre pour se faire défoncer.

20. Je sais pas. C'est pas réellement une réponse, mais plutôt un mode de vie.

21. Plus je grandis, plus je regrette d'avoir eu hâte de vieillir.

22. Tomber dans ses bras et tomber dans l'oublie.

23. Je ne rêve pas, j'espère.

24. Le seul moment où tu pourrais comprendre ton inutilité dans ce monde, tu n'es plus là pour le voir.

25. Le plus dur dans un décès ? Je dirais faire semblant d'en avoir quelque chose à foutre des gens.

26. Pourquoi toi ? Parce qu'il faut bien que ce soit quelqu'un, alors autant prendre le moins important.

27. Si ça se trouve, je suis en train de rêver et aucun de vous n'existe. Ça expliquerait pourquoi le monde est taré.

28. Je ne regrette rien, à part d'être moi.

29. Apparemment, cuire des légumes à la vapeur est passible de prison.

30. Être ou ne pas être, t'façon tout le monde s'en branle.

31. Je pense... Mais ce n'est qu'un embryon d'idée.

32. Parfois, on réfléchit, et parfois, “NIQUE LE GUD !”.

33. C'est quoi le pire entre être en vie ?

34. “Je pense donc je suis”. Au final, on est pas tant que ça sur Terre.

35. Des étoiles dans les yeux, les rétines cramées.

36. Si toutes les bonnes choses ont une fin, comment se termine la mort ?

37. J'aurais bien aimé être bon en autre chose qu'en lamentations.

38. Les amis sont la famille que tu choisis, et j'ai toujours voulu baiser ma sœur.

39. Qu'importe ta couleur ou tes croyances, je ne t'aime pas.

40. Crier ne sert à rien. Tu te feras entendre, mais personne ne t'écouteras.

41. … Rarement. J'ai trouvé la fin.

42. On se questionne souvent sur le sens de la vie, mais qu'en est-il de celui de la mort ?

Pour vous, que je ne saurais identifier,
Que je suis, que je saurais et que j'étais,
J'aimerais parler, pleurer, partir et plaisanter,
Et vous dire mon amour en ce jour et à jamais.

Pour vous, j'y pense longuement en soirée,
A eux, aux autres, à ce monde si simplet,
Et cette place bien qu'infime pour mon esprit dérangé,
Profitant chaque instant et mes sens aux aguets.

Pour vous, annuler les problèmes et annihiler nos fiertés,
Les distances et les emmerdes nous emmènent en relais,
Et perdu, le chemin de nos sources retrouvé,
Soulager nos maux et recréer ce palais.

Pour vous, je pourrais je le pense tout donner,
De mon corps à mon âme où mon cœur y passerait,
Sacrifier ma joie, mon honneur et mon humilité,
En aucun cas vous laisser seuls du mauvais côté.

Pour vous, je ris, je danse, j’envie, je pense, je vis, je nuance, j’écris, en transe.

Voles, pleures, cours. Peu importe. Tu es perdue, condamnée. Sans moi, rien ne te sauvera. Et tu le sais.
Cris, chutes, sautes. Tu resteras dans ce trou. Ce gouffre sans fond de misère et d'inutilité. Les gens te haïssent, car ta nature les abjecte. Je suis le seul à pouvoir t'aider, à compenser tes ténèbres.
Aimes, ris, danses. Ils te rejetteront, toujours et à jamais. Personne ne veut ou ne voudra de toi. Il n'y que moi, maintenant, demain.
Fuis, changes, vis. Tu te souviendras de moi, tu ne penseras qu'à moi. Car je suis ta seule source de joie et d'expiation.

Quittes, pars, meurs. Il est trop tard, tu resteras dans l'erreur et l'obscurité. Car le seul ange à pouvoir te rouvrir les portes du Paradis s'en va dormir en Enfer. Et il t'y attendra.

        Tu me dégoutes. Et dire que j'ai passé deux ans avec toi.
Tu comptais me le dire ? Me dire que tu ne m'as jamais aimée ? Que tout ceci n'était qu'un brouillard de mensonge dans lequel tu te cachais ?
	Toutes ces fois où je t'ai soutenu, défendu, aimé. J'étais folle de croire que ça pourrait être réel.
	J'aurais sûrement dû m'en douter, mais que veux-tu, l'amour rend aveugle.
	Mais ne crois pas que je te pleure ou que j'implore ta pitié. Si je te recontact, c'est parce que certaines parties de moi en ont besoin.
	Ma rage t'écrit, ma colère hurle, et ma fureur te crie que ma haine t'en voudra éternellement.
	Je te déteste Stan, et je te détesterais jusqu'à ce que la mort nous sépare.

                                                                                      ...

	Le téléphone beepa, et ce son bien connu fit néanmoins sursauter Stan. En temps normal, il se serait jeté sur l'écran pour voir de qui pouvait venir le message. Mais il était là, debout, perdu dans ses pensées face à la porte de la demeure de ses parents.
	Qu'allaient-ils penser ? Qu'allaient-ils dire ? Lui en voudraient-ils, comme tant d'autres ?
	Il tentait tant bien que mal de calmer la boule de stress dans son ventre. Les images de différentes situations se bousculaient dans sa tête, et les pires restaient ancrées dans son esprit.
	Il se répétait son speech, du début à la fin, encore et encore. Le développement, l'explication. La peur, depuis tout ce temps et jusqu'à la fin de ce discours prochain.
	Il se rongeait les ongles, tremblait un peu. Il se demandait si il pourrait supporter le regard de sa mère. Peut-être la déception sur le visage de son père.
	Sa panique s’amplifiait de seconde en seconde, et il n'avait d'autres choix que de faire abstraction de cette terreur, de ses appréhensions, des ses craintes.
	L'angoisse prenant bientôt une totale possession de lui, il précipita sa main vers la poignée, désireux de mettre fin à ce cauchemar rêvé nuit après nuit.

                                                                                      ...

	La porte claqua, laissant l'homme et la femme seuls, assommés d'un silence presque palpable. Le père restait immobile dans son fauteuil de cuir, le regard dans le vide. La mère, quant à elle, avait les yeux rivés sur la fenêtre, des larmes perlant à ses cornées.
	Allait-il revenir ? Était-ce une blague ? Un pari avec ses amis ? Ce ne serait pas la première fois. Mais il avait passé l'âge.
	Le père était comme en état de choc, des réflexions pleins la tête, jusqu'à en encombrer sa gorge. A cet instant, aucun mot n'aurait pu rompre le calme de la pièce.
	La mère tentait de se raisonner ; Ce n'est pas si grave, nous allons nous faire à l'idée. Pourtant, elle repensait aux petits enfants qu'elle s'imaginait déjà voir grandir.
	Un dernier regard par la vitre ; Stan ne reviendrait pas. Et les larmes se décidèrent à couler.

                                                                                      ...

	Stan arriva, l'air quelque peu dépité, et son copain se précipita vers lui et l'enlaça. Un sourire immense sur le visage, il l'assomma de questions ;
	Tu leurs as dit ? Comment ont-ils réagi ? Il faut qu'on fête ça, où veux-tu manger ?
	Stan était encore perdu, mais son compagnon ne lui laissa pas le temps de sombrer dans le doute. Il lui rappela que c'était la meilleure solution, qu'ils en avaient parlés des dizaines de fois, que ses parents comprendraient, qu'ils avaient juste besoin d'un peu de temps. Et le plus important ; ils étaient enfin libre d'être heureux, ensemble.
	Son partenaire réussi finalement a arraché un sourire à Stan. Il le prit alors dans ses bras, et le fit tourner, encore et encore. Ils rirent ensemble, et énumérèrent toutes les activités qu'ils pourraient faire désormais. L'ami s'arrêta soudain, et contempla Stan continuer la liste avec entrain. 	
        Il sourit de plus belle, une vague de joie montant en lui. 
	Et il l'embrassa, plus langoureusement que jamais.

T'es-tu tenté tapis tout bas à tendre ton bras tétanisé,
Ôter ta torture de l'attente tenace et tourmentée,
T'entends-tu tonner tant les tartes te hante à tant terré,
Te tortilles-tu quand tes tueurs tiennent à t'enterrer,
T'attaquant et toi toujours trop terrorisé,
T’apitoies-tu tant qu'ils n'arrêtent de te talocher,
Étais-tu de ceux tout tendu lors des hostilités,
Te trouves-tu apte à porter en cette terre une identité.


Réaliser et reprendre la route vers notre demeure,
Rentrer rapidement recouvrir notre corps de pleures,
Rester derrière un arbre en se remémorant l'horreur,
Regarder son rire remplir notre cœur de terreur,
Revivre ce repas et rêver à rattraper notre erreur,
Rechercher à faire taire notre ordinaire peur,
Rapprochant d'un revers mortel notre dernière heure.


Sors tôt de l'hosto d'Oslo,
Bloques les maux dorénavant faux,
Lorgnes ta peau dans les flots d'eau,
Profites alors de l'aurore hors du clos,
Où dorment et mordent des corps morts au repos,
Sautes sottement sur le sceau de leurs seau,
Solide et sordide désormais autant que tantôt,
Portant tout haut de gros morceau de nos propres os,
Et nos cerveaux oppressés par ces salauds,
S'obligent à forger l'horizon au dehors de nos cachots.


Par les pas tu disparais nulle part sans poids,
Pris dans la peur et pleurant “Père ne pars pas !”,
J'ai compris et appris le mépris par toi,
Et pourtant pas près d'être prêt à te perdre papa,
Penser à ce papier passé happant nos pales joies,
Ta pipe posée peine le peu de paix que je ne possède pas,
Et la pire part de ce pur précipice est là,
Tu persisteras en personnalité principale pour moi.

Aujourd'hui encore noyé de milles manières,
D'alcools, de monde, de sombre et de folles,
Au milieu de soirées dignes des grandes guerres,
Où le carnage fait rage et foule le sol.

Ici notre peuple s'amuse, ici nous trouvons nos muses,
D'une nuit néanmoins, car ayant moins de sentiments,
Ou du moins guère plus qu'une vulgaire buse,
En aucun cas l'oiseau ne pourrait se poser simplement.

L'esprit embrumé, les idées envolées, le cerveau embrasé,
Lui a qui je me fiais se trouve maintenant liquéfié,
Autour de moi, des bras s'enlacent, d'autres se lancent,
Et inlassablement le Diable s'esclaffe et danse.

Car il sait que notre race court à sa perte,
Et le père de nos pairs perpétuellement déçu,
Souffrant devant l'inattention face à ses alertes,
Notre planète criant vers notre humanité déchu.

La déchéance des chances de survie,
Fondant dans les fonds des abysses,
Voilà désormais l'utilité de nos vies,
Sourire et mourir en succombant aux vices.

Pourtant ainsi pense notre ère,
Tels des démons de misères,
Manifestant contre ce monde de fer,
Leur manie de festoyer face contre terre.

Il est peut être temps maintenant de partir,
De quitter cette &quot;party&quot; depuis longtemps anéanti,
De fuir ce lieu où je réfléchis tel un martyr,
Courir pour ne pas finir pris de cette folie.

Quand l'illusion du bonheur éphémère aura atteinte toutes les âmes,
Et que l'ombre des étoiles tombantes, haute et calme, masquera la destruction des flammes,
Alors seulement l'humanité découvrira, avec peur et douleur, de toute l'histoire le plus grand drame,
Car à travers les millénaires de misère et de guerre, tous ont rejeté le blâme,
Malgré un mal commun, grandissant jour après jour parmi l'humain infâme.

Quand la Terre se fissurera sous nos pieds, prenant nos enfants comme offrande,
Car depuis toutes ces années, notre monde affaiblit nous le demande,
Ne serait-ce qu'un instant de calme, pendant lequel nul ne se bat et nul ne commande,
Voilà la seule vérité de cet univers inutile et imparfait, depuis toujours, nous volons nos landes,
Ces territoires que nous colonisons, hachant nos frères et nos sœurs tel des bouts de viandes,
Jamais notre peuple de fou ne méritera un asile, cette « Planète Bleue » comme ils le scandent.

Nos génies cherchent depuis bien longtemps un nouvel habitat, là-haut, dans l'infinie noirceur,
Mais l'univers ne mérite pas ce sort, et chantera dans toute son étendue notre malheur,
Certains pensent encore qu'un Dieu veille sur nous, mais si ce Dieu tient à son labeur,
Alors il s'empressera, en quelques claquements de doigt de faire disparaître ses erreurs,
Car voilà ce que nous sommes, nous, parasites d'un monde maintenant en pleurs,
Nous cherchons tous, dans notre longue vie sans but, un égoïste bonheur,
Ce bonheur insaisissable, existant tant que nous n'en sommes les possesseurs.

Le bonheur est temporaire, tel un désir d'enfant capricieux, car nul ne peut le contenir,
Il paraît que l'amour nous guide, mais l'amour nous perd, je peux vous le dire,
Notre époque l'a détruit, et à jamais, nous connaissons maintenant notre avenir,
L'histoire se répète, mais notre monde lui s’éteint bruyamment, sous le diabolique sourire,
Sous les rires déments d'un rare démon démit des monts d'or voulant démentir,
Je ne sais quelles absurdités provenant du fin fond des Enfers où bientôt nous allons finir.

Lui, perdu sans envie dans la bleuté des larmes,
Elle, vidant sans vie l'écarlate sur la lame,
Elle vidait enfin la noirceur de son âme,
Il perdait la faim face à la blancheur de sa femme.

Les conflits s'enchaînant depuis longtemps,
Tant les chaînes lient les cons dans le temps,
Et les chiennes nient souvent ces longs moments,
Qui nous changent en hyènes dans l'instant.

Ces disputes, cette monotonie, ses formes,
Et ces putes qui me disent : “Mords-moi fort !”,
Cette ouragan de pleures et de colère morne,
Ce leurre sera le berceau de la serre des morts.

Cherchant encore les lambeaux de la relation,
Dès lors dans le tombeau relatant notre passion,
Chère chant ancré sur le bateau des sensations,
Ce corps chassant alors boulot et préoccupations.

Les années filant plus que vainement,
Renouvelant les étoiles nées des filles d'argent,
Et ces veines laissant couler tout ce sang,
M'appelaient et martelaient continuellement mon serment.

Jusqu'à ce que la mort vous sépare,
Car c'est par les torts qu'elle dû partir,
Un parti fort de toutes parts,
Pour le meilleur et pour le pire.

Sordidement cloîtrée dans son temple de plantes,
Créé au creux des cris d'un cœur crevé,
Un jardin cloisonnant une sorte de fin latente,
Sa peau blanchâtre teintée de vers pour l'éternité.


L'opiniâtreté à assimiler des syntagmes ésotériques avec la vocation de s'élever à un simulacre de maestria me débecte.

Et j'apprécie les fruits aux sirops.

Spada

Galerie Inévitable

Eve ?

Fourbe Destin

Perte

Un Mercredi de Décembre

Assilionnauva

Eclipse

Messages au Cosmos

Mort Subite

Grâcieuse Demande

Faute d'Objectif

La Petite Escrimeuse

L'Envers Des Enfers

Oppression

Vie Véhément

Ce Parfum

Irréel Horizon

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Perte

Intérêts Relatifs

T.r.o.p.

[NSFW]Partyr

Sang Nom

Sans Envivre