Assilionnauva

Hésitant, entre la colère et la tristesse, j’hurle sur mes pensées, de me laisser en paix,
Perdu dans le fond ambré de ma bouteille, je m’allonge une nouvelle fois, affamé,
Un verre ou deux et je pourrais espérer dormir, tenir un jour de plus sans craquer,
Verser ses quelques gouttes d’alcool sur mon cerveau en fusion, ne connaissant l’arrêt.

J’efface un instant la production éternelle d’espoirs destructeurs, pour pouvoir rejoindre Morphée,
Le Dieu jouant de moi, par ses images salvatrices ne durant que le temps d’une rotation,
Et mes yeux s’ouvrant à nouveau, l’esprit embrumé et les poings remplis d’émotions,
Je ne pense qu’à trouver un endroit éloigné, où il me serait possible de frapper.

Mais sans le chercher, faute de volonté, je reste étendu, main sur ma dose de houblon,
Le monde tournant plus que d’ordinaire alors que mes démons s’accrochaient douloureusement,
Assiégeant ma raison, je me débats, immobile, mais incapable de les repousser longtemps,
Ces souvenirs sculptés surgissant tels une armée de rednecks face à un fils de patron.

Criant mes larmes et pleurant ma haine, je maudis mon être et ses sentiments,
La vision de son visage vidant viscéralement la vigueur de ma vaine vie,
A contre-cœur, je découvre à nouveau le goût âcre et tenant de la jalousie,
Il n’a pourtant rien à se reprocher, mais le voir à ses côtés me rend dément.

Ne me rappelant presque plus la sensation de contrôler son corps et ses envies,
Je repose maladroitement ce médicament de fortune, les yeux vitreux, sans reflet,
Mes sens se mélangeant entre eux, je ne trouverais jamais dans cet état le succès,
Me le répétant, j’attrape mon jus de pomme de terre incolore, et je souris.