Un Mercredi de Décembre

Parler de l’oublier pour passer sa journée à la mettre sur papier,
Penser que la transformer en mots la fera réellement disparaître,
S’excuser de multiplier les textes mais ne pourtant pas changer de sujet,
Ecrire, en regardant défiler le soleil, le fuyant comme un vampire inutile,
Observer la ville, par-delà la pollution, et voir les lumières scintillées,
Sans savoir s’il s’agit de la distance ou de mon taux d’alcoolémie,
Encore une journée qui n’aurait vraisemblablement pas d’intérêt,
Commençant à se demander si ma vie en aura un jour un,
Autre que celui de me suicider par le temps,
Ou de créer de mauvais textes sur de mauvais thèmes.

S’avoir qu’ils n’ont aucune utilité, et qu’ils ne valent rien,
Mais les poster, pour avoir un semblant d’activité,
Un quelque chose me donnant l’impression d’existé,
De produire, d’inventer, même si ce ne sont que des mots,
Mieux vaudrait s’enthousiasmer de tenir debout,
Si seulement j’en avais la possibilité en ce moment,
Les murs et le sol se rapprochant dangereusement,
Il n’y a rien d’autre à faire que de taper sur ce clavier.

Perdre ce temps, apparemment si précieux, n’a pas grande importance,
S’en vouloir toutefois, de vous faire perdre le vôtre,
Animé d’une croyance étrange, que des gens liront jusqu’au bout,
S’attendant sûrement à une chute, un cheminement, une fin,
Et je me dois de vous prévenir dès maintenant,
Il m’est déjà impossible de savoir comment me lever,
Je me vois mal arranger des lettres pour qu’elles aient un sens.

Continuer, ne sachant plus si cela est un plaisir ou une nécessité,
Pour ne pas voir les heures passer, et les bouteilles se vider,
N’ayant aucune idée d’où aller, ou à quoi penser,
Simplement taper, espérer pouvoir me délivrer,
D’envies me déchirant sans pitié,
Je ferais sûrement mieux d’aller me coucher.