Voilà, y a précisément 9 mois j'ai eu un accident de voiture à la con, heureusement sans aucune responsabilité de ma part, mais assez violent et je pensais m'en être pas mal sortie au vu du peu de blessures que les médecins avaient constatées à la clinique le jour même (petite entorse cheville, brûlures second degré, hématomes et épanchement de sang). 
Rien d'insurmontable a priori !
J'avais très mal mais tout le monde me disait que c'était normal, que les douleurs traumatiques duraient longtemps, alors j'ai pris mon mal en patience et j'ai attendu en essayant de reprendre une vie normale. 

Le hic, c'est que deux mois après, j'avais toujours des douleurs insupportables sur l'ensemble de mon côté gauche et j'ai donc redemandé à faire des examens approfondis. 
Je suis allée de découvertes en découvertes : d'abord une algoneurodystrophie sur tout le membre inférieur, puis deux ménisques pétés, un double arrachement des ligaments de la cheville et une double fracture de l'épaule (mal consolidée forcément). 
Tout ça n'avait pas été détecté à la clinique le jour de l'accident, et 6 mois plus tard, je me retrouve donc avec un bilan bien pourri, quatre opérations à prévoir dans les prochains mois, et une médication quotidienne super lourde, à base de morphine. 

J'ai été arrêtée pendant 8 mois, je ne conduisais plus, et j'ai envoyé chaque fois mes papiers à l'assurance, avec les certificats, les compte-rendus etc, sans que je n'aie jamais de retour. 


Y a deux semaines, j'ai été convoquée chez un médecin expert indépendant chargé de faire l'expertise pour l'assurance et les indemnités pour le préjudice physique. 
J'y vais sereine et sans pression, le but n'étant pas de ramasser des milliards, mais au moins de me faire rembourser tous les frais à la con (balnéo, osthéo, kiné etc). 

Le mec est plutôt sympa, reconnaît absolument toutes mes blessures et l'algodystrophie : pour lui, l'arrêt est justifié, la médication aussi. Il va même jusqu'à me dire qu'il est normal que j'aie raté mes partiels de janvier compte tenu de la dose de cheval qu'on m'avait prescrite et à juste titre. 

Il m'a mesurée sous toutes les coutures, a relevé une atrophie des muscles du membre inférieur, a mesuré toutes les cicatrices de brûlures etc. 


Mais là, douche froide, il me dit qu'il a un problème : il n'y a aucune preuve que je ne me sois pas fait mal autrement que par l'accident entre juin et septembre, c'est à dire pendant les deux mois que j'ai passés à attendre que les douleurs partent avant de redemander à faire des examens. 
Le compte rendu clinique du jour de l'accident ne mentionne ni mon genou ni mon épaule et du coup, les fractures et les ménisques ne sont pas directement rattachés à l'accident. 
Autre chose : il n'y a aucune trace des mois que j'ai passés en béquilles tout simplement parce que j'ai dit à la clinique le jour J que j'en avais déjà une paire (même trois) chez moi et que donc, je n'ai pas de prescription. 


En gros, ce que j'ai compris c'est que je n'ai aucune preuve que ce soit relié à ce satané 28 juin 2016 où Roger m'est rentré dedans avec son gros pick-up et où j'ai dit adieu à ma belle titine rouge. 


Je ne sais pas comment faire pour prouver tout ça. Alors HELP, est-ce qu'un/e choual/ette s'y connaît un peu ? Peut m'indiquer la marche à suivre ? 

Suite à cette box : https://choualbox.com/Ee42r


Peu de temps après la première box, les adultes qui étaient hébergés dans le centre de ma ville ont été sommés de déménager ; ils ont eu une heure pour faire leurs bagages et intégrer un autre CAO, à une trentaine de kilomètres de là, sur décision préfectorale. 
	Le centre devait accueillir le soir même une vingtaine de mineures, sans information sur leurs besoins éventuels en matière de soins, de vestiaire et sans précision sur les nationalités d'origine et donc sur les langues parlées ; l'association gestionnaire a donc dû embaucher à la hâte du personnel encadrant, non-qualifié et quasiment incompétent. A tel point que le poste m'a été proposé par la coordinatrice du centre, alors que je n'ai aucune compétence et surtout pas de diplôme : 20 ans pour seul bagage et pas d'expérience. Cinq personnes ont été embauchées comme ça, à la va-vite et je suis restée à mon petit poste de bénévole, prête à faire le même boulot qu'avec les adultes. 

	Une petite trentaine de jeunes femmes sont arrivées en bus directement de Calais, accompagnées des représentants de l'Office de l'immigration anglais ; elles étaient « placées » là en attendant qu'on décide si elles remplissaient les critères d'admission en Angleterre (critères dictés par la loi de l'Immigration Act, et son amendement Dubs). 
De jeunes Erythréennes et Ethiopiennes, qui n'étaient pas toutes dans les faits mineures mais qui avaient tenté leur dernière chance de passer légalement en Angleterre pour y retrouver leurs familles en déclarant être nées autour de 1999. 
Aucune d'elles n'avait idée de où on les avait emmenées ; quand je leur ai montré sur une carte que nous étions dans le Sud Ouest de la France, elles ont éclaté de rire et m'ont dit « On est très loin de l'Angleterre, ils ont peur qu'on s'échappe ? ». 
Au début, j'ai fait ce que je sais faire le mieux : le clown. Presque toutes avaient un très bon niveau d'anglais et ça a rendu la tâche beaucoup plus facile : les travailleurs sociaux engagés en revanche, ne maîtrisaient pas vraiment la langue de Shakespeare et il a donc fallu que je serve d'interprète assez souvent. J'avais en face de moi des jeunes femmes agées entre 16 et 25 ans, pour lesquelles l'attente de réponse de l'Angleterre était une torture et une souffrance. Parce que nous étions de la même tranche d'âge, nous sommes devenues amies et les discussions que nous avions ensemble finissaient tard dans la nuit sans que je n'aie jamais de réponses à opposer à leurs angoisses. Jamais je ne me suis sentie plus démunie et plus impotente. 
On m'a demandé de les divertir, ce que j'ai fait ; j'ai organisé des quantités de sorties, d'activités et d'occupations plus ou moins distrayantes avec le réseau bénévole que j'ai mis sur pied, juste histoire que les journées soient moins longues. Je n'avais aucune illusion quant à l'inutilité de ces activités, et bien que les filles soient toujours partantes pour tout un tas de choses, tout ça nous paraissait à toutes totalement illusoire. 

Puis, la première réponse anglaise s'est faite connaître : 9 d'entre elles, celles qui avaient été jugées les plus vulnérables, avaient leur ticket pour rejoindre un autre centre en Ecosse. Les autres restaient sans nouvelles de l'avancée de leur dossier et devaient attendre, à nouveau... On a fêté le départ des neufs premières avec beaucoup de joie, les petites chanceuses sont passées de bras en bras, ont promis de nous envoyer des cartes postales et de m'inviter à Noël, dans leur futur chez elles. La nuit qui a précédé leur départ, je suis restée sur le site avec les filles ainsi qu'avec une pseudo-psychologue censée calmer les angoisses de tout le monde ; on a passé la nuit à discuter, entassées à 28 dans un minuscule bungalow : j'ai beaucoup ri cette nuit là et j'ai surtout beaucoup appris sur les filles, sur leurs origines, leurs envies, leurs rêves et puis leurs voyages. 

Sur 27 filles à l'origine, il y avait donc deux nationalités ; Ethiopiennes et Erythréennes. Les filles m'ont expliqué que dans ces deux pays, il y avait énormément d'ethnies différentes ; parmi elles, à Arès, on comptait des Oromos, des Amharas, des Tigréennes, des Saho, des Sidamas, des Gouragués, des Anuak... Autant de groupes avec autant de langues, de traditions et de cultures différentes auxquelles venaient s'ajouter les différences religieuses ; quatre confessions, des catholiques, des protestantes, des orthodoxes (coptes) et des musulmanes. Les filles m'ont même expliqué en rigolant qu'il existait une communauté assez importante de juifs d'Ethiopie... Il nous est arrivé de parler de la femme, de son statut ; Seble racontait que les filles étaient instruites juste assez en Ethiopie pour qu'elles ne soient pas illettrées mais pas non plus trop éduquées, elles sont ensuite « entrainées » à être mères et femmes au foyer. Nous avons parlé également d'excision, ce qui concernait une très grande partie des filles du centre. Je me suis retrouvée à raconter aux filles le système français de prise en charge des soins médicaux, les plannings familiaux, les chèques contraceptions, le secret médical et puis le droit à l'avortement. Je me suis retrouvée à parler de chirurgie reconstructrice, et je me suis trouvée à nouveau très démunie. 


Pour les filles, il n'existe pas vraiment de langue commune, bien que le gouvernement éthiopien comme le gouvernement érythréén aient choisi une langue fédérale : les filles communiquaient ensemble en amharique, dont j'ai appris l'alphabet et les rudiments, pour les faire rire, pour qu'elles puissent autant se moquer de mon accent que moi de leurs difficultés à apprendre le français. 
Toutes ont fait le même chemin, depuis l'Erythrée ou l'Ethiopie, elles sont passées par le Soudan, puis la Libye, ont pris des embarcations de fortune pour l'Italie, et sont arrivées en France par Vintimille, Nice etc... 
Toutes ont fait le même chemin mais pas dans les mêmes conditions ; Misrak était fille d'un ancien ambassadeur, le bâteau qu'elle a pris était un bâteau de pêche solide. Bondé, mais solide. Meron, elle, fille d'agriculteur, est montée dans une sorte de pneumatique et a été repêchée par l'Aquarius, qui sillone la Méditerranée pour secourir les embarcations en détresse. 
La grande majorité des filles avait transité longtemps par le Soudan, certaines y étaient arrivées enfants et y étaient restées jusqu'à ce que les conflits avec le Soudan du Sud ne les mettent en danger ; Almaz m'a confiée qu'elle se sentait plus soudanaise que érythréenne, elle y avait passé 10 ans. Elles y ont appris l'arabe, sont retournées à l'école, y ont bricolé des liens, sont rentrées dans des familles et y ont travaillé. 
Quand on parlait du trajet, ce qui était le plus difficile à entendre c'était le récit de leurs séjours en Libye ; certains Libyens ayant fleuré le fillon, se sont installés sur la côte et vivent des thunes qu'ils extorquent aux clandestins qui essayent de passer et qui leur payent la traversée. Mais avant d'arriver sur le littoral libyen, on est parfois pris et vendu à des « propriétaires » ; ceux-ci vous enferment dans de grandes maisons remplies de Soudanais, d'Ethiopiens, Somaliens... Vous devez demander à votre famille restée au pays de payer cette rançon ; rançon qui peut être payée en partie en nature, bien évidemment, et sans distinction, fille ou garçon. Quand on ne paye pas, si on est un homme, on est éxécuté et lorsqu'on est une femme, on est prostituée. Les filles me racontaient les viols, monnaie courante et quotidienne, parfois les Libyens, parfois d'autres clandestins enfermés avec elles depuis des mois. 
Soumiya me racontait que ces « propriétaires » libyens entraînaient leurs enfants à tirer sur des hommes, des Noirs, en les lachant devant les chiens pour s'assurer qu'ils courent.

Les détails de leurs traversées m'ont glacé le sang, à chaque fois qu'ils m'ont été racontés mais leur passage à Calais n'était pas plus reluisant : toutes les nuits à tenter de traverser, les mains pleines de cicatrices dûs aux barbelés des chemins de fer, les filles obligées de se travestir pour ne rien craindre des hommes aux abords de la jungle, les passeurs qui prennent l'argent et ne font pas passer, la violence de certains flics...
J'ai emmené Merry un soir aux urgences de ma ville, les filles m'avaient appelée à 22h car elle convulsait dans son lit. Je vous passe les détails sur la clinique qui refuse de prendre en charge une sans papiers de peur que l'association ne paye pas les frais alors que le prochain hopital est à 50 km de là, je vous passe la demie heure de négociation jusqu'à être obligée de sortir mon chéquier pour proposer de tout payer comptant. 




(suite en comm)

Conseil municipal extraordinaire à Arès sur l'accueil des migrants.

Tout commence au mois de septembre. Ma petite commune de 6000 habitants sur le Bassin d'Arcachon est secouée d'une rumeur affreuse ; cette gentille et tranquille bourgade touristique pourrait accueillir des &quot;migrants&quot; courant octobre. La rumeur va bon train et les langues commencent à se délier : c'est à celui qui hurlera sa connerie xénophobe sur la place publique et à ceux qui seront les plus rapides pour colporter des absurdités. Certains parlent de la venue de &quot;200 jeunes africains&quot;, d'autres racontent à qui veut l'entendre que les impôts locaux vont augmenter ou bien qu'il est prévu de leur construire une mosquée. Je prends tout ça à la rigolade, je considère que toutes ces phrases jetées en l'air sont celles de quelques abrutis en manque de sensations et en famille on en rigole beaucoup : mes parents sont issus de l'immigration tous les deux, mon père dit &quot;pourquoi pas ? Ça nous ferait pas de mal de voir la population d'ici se métisser&quot;. 
Fin septembre : le maire, se rêvant plénipotentiaire, convoque un conseil municipal &quot;extraordinaire&quot; pour voter la création d'un Centre d'Accueil et d'Orientation sur la ville d'Arès pour 3 mois. Il va à l'encontre de ses attributions puisque c'est une décision préfectorale et qu'il n'a pas voix au chapitre ; il n'empêche qu'il joue les chefs gaulois, Ordralphabetix sur son bouclier, relayant un discours anxiogène et faisant en sorte que les gens se montent les uns contre les autres (lien d'une vidéo en comm). Ce jour là, la salle du conseil est noire de monde : les élues d'opposition qui défendent la création d'un CAO dans la commune sont jetées en pâture au public, on les bouscule, les insulte et leur tire les cheveux. 
Les vociférations des &quot;anti-migrants&quot; sont relayées par la presse, les insultes pleuvent et les gens s'engueulent un peu partout. 
Je suis morte de honte. J'ai honte pour le maire, honte de ma commune, honte de l'image que la ville renvoie d'elle-même. C'est simple : je ne supporte pas de faire partie du lot, je ne veux pas être comprise dans la masse. 
Deux pétitions sont créées presque simultanément, et une jeune femme lance un collectif citoyen pour pallier aux besoins éventuels de ces nouveaux arrivants. On est au début du mois d'octobre et la tension est à son maximum. Je n'ose plus aller à la boulangerie, ni au supermarché : je crains de croiser des personnes qui me sont chères et qui répètent des idioties à propos du &quot;mais c'est des gens qui sont pas comme nous, ils ont la culture du viol bla-bla-bla on a peur pour vous les jeunes&quot;. Je rase les murs, j'attends que ça passe. 



Et puis finalement, merde quoi ; j'ai 20 ans et des convictions, j'ai envie d'être du bon côté de la barrière et de pouvoir me regarder dans une glace. Je contacte la jeune femme qui a lancé le collectif et on est plutôt sur la même longueur d'ondes ; on est pas là pour se faire une fenêtre médiatique personnelle, on veut juste proposer de l'information, de la vraie, qui soit pas manipulée par le FN. 
Et puis surtout, on reçoit énormément de mails d'encouragement ou de gens qui spontanément, proposent un coup de main pour l'accueil de ces personnes. Des infirmières, des profs à la retraite, des sportifs, musiciens, des gens non qualifiés mais juste désireux d'être un peu solidaires. J'ai même eu un vieux pépé de 85 ans qui proposait d'apprendre à jardiner aux personnes qui seraient accueillies au CAO d'Arès. 


Petite précision ; le centre de vacances qui était prévu pour ca n'appartient pas à la commune mais à EDF, et les syndicats l'ont mis à disposition de l'Etat pour 3 mois dans cette optique là. 



Sur Facebook et par mail, tous les jours c'est la guerre aux hoax et à la bêtise humaine. On se tient loin de la polémique en essayant seulement d'apaiser les gens, et ceci sans avoir d'informations sur le CAO. Tout est tenu secret, nous n'avons pas d'informations à fournir. Alors on s'occupe de recenser les volontaires par aptitudes, disponibilités ; on les informe, on a même organisé un goûter sur la jetée, pour montrer que la majorité n'était pas là où tout le monde le pensait. Les médias locaux ne parlent pas de ces actions là, mais France 5, l'Express et d'autres nous contactent. 


Le contexte est toujours aussi tendu : quelques familles notoires du coin promettent d'attendre les nouveaux arrivants avec les fusils de chasse. 
D'autres passent à l'acte et tentent de foutre le feu aux bâtiments du futur CAO. Ça marche : les gens ont encore plus la trouille et les journaux locaux -certains- en rajoutent des caisses. 


On en est là : pas d'informations et les gens continuent de s'engueuler sur le sujet, en famille, entre amis, sur les terrasses de café. Je commence à fatiguer et à baisser les bras. 
J'attends fébrile le démantèlement de Calais, je me renseigne beaucoup, je tente de comprendre ce qui se passe dans ma région, je rencontre des associations de familles d'accueil pour des personnes demandeuses d'asile (certains en accueillent chez eux depuis 3 ans, par exemple des Ukrainiens, qui ont réussi à régulariser leur situation, ou des Guinéens). 
 

Lundi, après 11h de trajet, 8 personnes sont installées tard le soir dans le centre prévu. On en est informées que le lendemain par l'association France Horizons qui les prend en charge. Ils nous apprennent qu'ils suivaient notre page FB depuis le début, qu'ils se tenaient informés mais qu'ils étaient tenus au secret jusque là. 


On peut enfin être utiles à quelque chose et donner une caisse de résonance à tout ce qu'on a fait jusqu'à présent. 
Il s'agit de 3 Soudanais, 3 Soudanaises et un couple d'Iraniens. Première chose à faire ; trouver des vêtements propres pour ces femmes qui n'ont plus rien parce que leurs valises ont été volées à Calais. 
Je lance un appel aux dons qui prend une ampleur impressionnante : en une soirée et une matinée, le salon chez moi est rempli parce que les gens ont répondu à l'appel et ont tenu à être là. C'est génial, je reprends un peu confiance en ma ville et ma région, je vois que la solidarité est active. 




Ça c'était donc en début de semaine. Je fais un saut dans le temps : ça fait trois jours que je passe mes journées avec ces 8 personnes et les deux salariées de l'association qui s'occupent d'eux. 
Ça fait trois jours que j'essaye de répondre à des besoins précis, au jour le jour. Un exemple très con : j'ai mis trois jours à trouver des chaussures chaudes pour Salma, jeune Soudanaise qui chausse du 41. 

Mais je fais pas seulement le père Noël en arrivant les bras chargés de vêtements. Ça fait trois jours que je partage d'autres moments avec eux, trois jours qu'on s'apprivoise mutuellement et trois jours que ça me rend malade que le reste de la ville continue à déverser son immondice de racisme et de xénophobie. 

Salma hier midi m'a posé beaucoup de questions car elle voulait savoir comment elle était perçue par les autres habitants de la ville : elle s'est bien rendue compte que les gens tentaient d'apercevoir quelque chose à travers le grillage du centre. Théoriquement, ils ne sont pas enfermés mais on leur a conseillé de rester un petit peu au centre se reposer parce qu'ils y sont protégés. Alors Salma, elle a du mal à comprendre : elle se sent &quot;comme un animal en cage&quot;, et par dessus tout, quand je lui explique qu'il y a des gens qui lui sont hostiles, elle me demande pourquoi. Pourquoi ? Mais qu'est ce que je peux lui répondre moi ? Parce que tu es voilée et que tu es noire. Parce qu'ici, les gens n'ont pas l'habitude. Parce que le FN leur a tourné la tête. Parce que ca fait longtemps que la lobotomie Facebook les a attaqués. 
J'ai eu du mal, beaucoup de mal à pas lui faire peur. Une autre des femmes soudanaises lui a résumé mieux que moi &quot;Because muslims = DAESH = boum&quot;. Sur le moment je rigole avec eux, mais au fond quand je considère la situation j'ai plutôt envie de vomir. 



Le plus gros des suspicions c'est &quot;ouais mais c'est tous des fondamentalistes qui veulent nous imposer la Charia&quot; et &quot;ils veulent qu'à terme nos petites Françaises portent le voile&quot;. 
C'est tellement loin de ce qui se passe là dedans, loin de ce déjeuner à 11 où on s'est mélangés, femmes, hommes, Françaises, Soudanais et Iraniens. 
Loin de ce jeune Soudanais qui, quand je lui demande naïvement s'il est chiite ou sunnite, me répond qu'il suit le Coran et qu'il est &quot;juste musulman&quot;. 
Loin de cette femme de 48 ans qui est réticente à se dévoiler devant moi et qui finit tout de même par accepter qu'un coiffeur homme vienne lui couper les cheveux. 
Loin de ce partage des tâches qui se fait naturellement entre hommes et femmes, loin de toute cette bonne humeur et tous ces éclats de rire. 
Je travestis rien, j'ai même pas besoin. J'exagère même pas. 


Hier première sortie

(Suite en comm) 

Pour l'Euro, Coca a pensé à vous tous, qui avez
un jour arpenté les tréfonds du net dans les années 2000... The good old memories 

N'empêche, c'est bien joué

Lien en commentaire 


Challenge : déjeuner avec un vibro en action 

Après cette box : http://choualbox.com/guiXR
J'ai reçu pas mal de questions, et beaucoup m'ont demandé de faire un AskMeChoual [spoiler]un CGW aussi, mais c'est pas pour maintenant[/spoiler].
Alors voilà, je suis devenue sourde il y a deux ans, j'attends vos questions conventionnées

Et aujourd'hui, un mec de ma classe a invité tout le monde au concert de son groupe de métal jeudi soir. 
Tout le monde sauf moi. Parce que &quot;c'est du gâchis, elle est sourde&quot;. 

Avec la participation de Michel Leeb, s'il-vous-plaît ! 

J'en connais deux qui ont pas été loin de se faire sauter la cervelle par Gégé, notre policier municipal

http://www.sudouest.fr/2015/12/07/andernos-33-deux-adolescentes-sement-la-panique-au-lycee-deguisees-et-munies-d-armes-factices-2209997-2729.php




Chouarlotte

SOS Assurance

Au secours, encore des migrants !

Au secours ! Des migrants dans ma ville vimeo.com

[NSFW]2 girls 1 cup... of Coca Cola

[NSFW]Odezenne - Mérédith [Live]youtube.com

[NSFW]Jouir ou manger.. telle est la question !youtube.com

Je suis devenue sourde

Je suis sourde #1

[NSFW]Des titres comme on en fait plus ...

On s'amuse bien à Andernos les Bains