Le rencard et les connards

Il y a quelques jours, un soir, j’ai eu deux rencards. Le premier avec Kalu, demoiselle équatorienne matchée sur Tinder, et le deuxième avec trois beaux représentants de ce qui se fait de plus répugnant dans l’espèce humaine. Récit.

Une fraîche soirée de novembre dans le centre-ville de Toulouse. Grelottant sur mon fauteuil car je me suis habillé bien en oubliant la température, je n’attends qu’une chose : qu’elle arrive, et qu’on rentre à l’intérieur du restaurant. Après m’avoir fait le coup classique de la dame qui arrive en retard pour se faire désirer, nous nous retrouvons enfin et entamons une joyeuse discussion sur son métier peu commun, à savoir artiste de cirque, tout en sirotant un apéritif qui réchauffe ma gorge. Peu à peu, les mots que nous échangeons gagnent en légèreté et, je le devine plus que je ne l’espère, en séduction subtile. Soudain, elle me surprend : je sens sur ma main son petit pouce délicat, puis ses autres doigts. Elle a un sourire solaire, hypnotique, et ses grands yeux noirs sont comme des promesses de bonheur. J’approche lentement mon visage du sien, mais, posant son index libre tendu sur ma bouche comme pour me dire de me taire, elle me propose en riant : « comme tu y vas ! Et si on allait boire un verre ailleurs d’abord ? ».

Ce « d’abord »… c’est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup. Rapide ellipse jusqu’au moment où nous sommes elle et moi attablés dans un bar tendance sur les bords de la Garonne. Il y a plusieurs verres à cocktail vides, reliquats muets de notre soif non seulement d’alcool, mais de l’autre. Il est minuit, et cette fois-ci, lorsque j’attrape sa main et que je retente de l’embrasser, elle ferme simplement les yeux et se laisse guider. Après quelques secondes, je me retire, et elle s’exclame tout sourire « c’est mignon cette façon d’embrasser ».

Point de moquerie ici, mais il faut préciser que j’ai pour coutume d’être très léger au premier baiser. Effleurer ses lèvres des miennes, tenir son cou de ma main libre, et tout en retenue, sans intrusion de langue. Ça, ça sera pour plus tard. Mais ce fameux « plus tard » porte très mal son nom ce soir puisque Madame prend l’initiative et me dévoile sans attendre sa façon d’embrasser. Qui est, il faut bien admettre, beaucoup plus caliente.

C’est exactement à ce moment où vous, lecteurs et lectrices, vous dîtes que l’affaire est pliée qu’intervient l’élément perturbateur. Plus exactement, les trois éléments perturbateurs. Trois jeunes hommes, un peu moins de la trentaine, inconnus au bataillon, nous proposent de se joindre à nous et s’assoient sans même attendre une réponse. Deux autour d’elle, un à côté de moi.

Clairement, ils sont éméchés. Bien plus que Kalu et moi. Mais si c’est un élément à prendre en compte, ce n’est absolument pas une excuse à tout ce qui suit. Tout d’abord, le perturbateur à côté de moi me demande « ce que j’ai » (traduction : pourquoi je suis en fauteuil ?), et lorsque je lui réponds « c’est assez intime comme question, je n’ai pas envie de répondre » il me rétorque qu’il connaît quelqu’un qui a exactement comme moi. Bah oui, bien sûr, une myopathie Charcot Marie Tooth de type IV, c’est tellement répandu ! Mais bon, j’ai l’habitude de croiser des neurologues de renom dans les bars, et je préfère ne rien dire. En face, Kalu est en souffrance, le bras d’un des énergumènes posé sur ses épaules. Elle a le visage crispé mais n’ose rien dire.

Cherchant une porte de sortie, je déclare qu’il est tard et que nous allons rentrer chez nous elle et moi. Protestation immédiate du trio qui rétorque « on se rencontre à peine, allez, on paye une tournée ». L’un d’eux rajoute même « on a les moyens, nous ». Ah, il dit sûrement ça car le trio est habillé de costards très élégants tandis que nous deux, gens de bohème, sommes d’un autre standing. Le même qui a fait la précision renchérit en ajoutant qu’il sort d’une grande école de commerce (dont j’ai oublié le nom) et que ses deux cousins ici présents y sont encore. Le mépris de classe est présent.

Je prends la main de Kalu et la tire vers moi, en espérant qu’elle comprenne qu’il faut qu’on parte. Elle ne perd rien pour attendre, et nous disparaissons dans les ruelles du centre-ville, désappointés par cette rencontre. Seulement, le plus angoissant commence : 10 minutes après avoir quitté le bar, alors que nous marchons (enfin vous avez compris) tranquillement, nous sommes interpellés par des voix qui hurlent derrière nous, celles des trois lourdauds. « Revenez, on est gentils », « on veut juste discuter », puis peu à peu, les mots dévient et m’écartent de la discussion, « chère demoiselle, on veut juste faire connaissance », « tu as tout à gagner avec nous ». Alors, c’est le trigger point : « tu vas quand même pas passer la nuit avec un handicapé alors que tu nous as nous ».

Enragé, je lâche la main de Kalu et me retourne vivement. Il faut dire que je suis assez bête dans ces moments-là puisque mon instinct de survie s’éclipse totalement au bonheur de ma fierté, qui se manifeste sous la forme d’une colère explosive. En quelques foulées, les trois débiles nous ont rattrapé. Trois faces hilares de jeunes bourgeois, trois hommes qui aux heures diurnes ont probablement les parfaits atours du gendre inégal mais qui, à la faveur de la nuit et de l’alcool, révèlent leur nature profonde de merde humaine. Comme quoi, pour certains, c’est l’anonymat qui les révèle, et pour d’autres, c'est un simple gramme d’alcool dans le sang.

L’un s’approche dangereusement de moi, et si mon tilt initial m’a fait brûler, les flammes de la fureur sont étouffées par la menace éméchée. À croire qu’ils avaient un schéma d’attaque programmée : le même qui était à mes côtés est maintenant à 50 cm, et les deux qui voletaient autour de Kalu tournent encore autour de la statue de sel en laquelle elle s’est transformée. Celui qui me fait face tente de me pousser d’une tape sur l’épaule, mais évidemment, il a oublié dans son équation les 50 kg de mon fauteuil. Génie qu’il est, il essaye de me faire bouger en tapant le manipulateur de mon fauteuil (le joystick directionnel). Je recule, mais il ne démord pas, hélas, malgré son état d’ébriété avancée, il a la grande idée de débrancher la batterie du fauteuil en déconnectant le fil qui part du manipulateur pour le jeter à terre. Je ne peux pas lutter, il me maintient avec une aisance terrible. Je suis désormais bloqué, dans l’impossibilité totale de rebrancher quoi que ce soit puisque c’est en dehors de ma portée, et dans l’autre impossibilité totale de me déplacer. Je tourne la tête et voit avec horreur que Kalu est maintenant seule contre les trois connards.

C’est à ce moment-là qu’une intervention divine nous extirpe de cette expérience traumatisante : d’une ruelle, un groupe assez bruyant d’étudiants et d’étudiantes (à en juger par leurs visages juvéniles) débarque et tombe quasiment nez à nez avec notre quintet. On dirait un choc des classes : d’un côté, le trio HEC, de l’autre, des jeunes bohèmes à en juger par leurs accoutrements et par les chants qu’ils entonnent. Évidemment, les trois chances pour la France s’envolent, portées par leur courage et leur bravoure, tandis que les nouveaux arrivants, ayant rapidement compris la situation, nous demande ce qu’il s’est passé. Après quelques explications de ma part, Kalu étant toujours pétrifiée, le groupe décide de nous « escorter » jusqu’au quartier où nous habitons, par coïncidence, tous les deux.

Le groupe de sauveteurs nous laisse finalement, puis, au moment de nous séparer Kalu et moi, je lui demande si elle veut qu’on se revoit, et si oui quand. Elle ne répond pas. J’insiste un peu. Et elle me dit sans me regarder « je ne sais pas quoi penser, je t’aime bien mais je ne sais pas quoi penser ». Je comprends qu’elle est encore très secouée, je lui souhaite une bonne nuit et lui assure que je lui laisse l’initiative. Mais en mon for intérieur, cette expérience traumatique est, je le sais, la tombe de notre relation à venir. Pas seulement à cause des trois abrutis, mais aussi car mon handicap a été une des courroies de cette expérience.

À ce jour je n’ai pas encore de nouvelles de sa part.

TLDR : un rencard plutôt cool se retrouve gâché par trois branleurs d'une école de commerce.

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Kissmycoq

1- Tu écris vachement bien
2- J'ai envie de me lever à ta place pour m'essuyer les pieds sur leurs gueules
3- Est ce que les flics peuvent t'arrêter si tu roules bourré?

Seoseo
Seoseo
1 an

1 - merci beaucoup !
2 - fais-toi plaisir !
3 - uniquement si je roule à contresens sur le boulevard

BarbaraGourde

Connard et école de commerce c'est un pléonasme non ?

Enuz
Enuz
1 an

T'as fait une faute de frappe à "école de connards"

Dens
Dens
11 mois

ça sent le seum en mode échec des études 👌

Koni
Koni
1 an

J'ai ce qu'il te faut

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kodi
kodi
1 an

Faut quand même se dire que les types ont discuté entre eux :
"regard un handicapé avec une femme, on devrait aller les faire chier"

Tu vois leur vie misérable de mange merde.
Tu as pas d'indice sur leur nom, prénom bar où tu étais ? le bar a ptetre des photos de la soirée, où ils y vont souvent, école, etc ...
Ce serait vraiment intéressant de retrouver leur gueule de cons...

(Personnellement stalker des fdp j'adore faire et si en plus on peut les balancer ce serait un pur plaisir)

Seoseo
Seoseo
1 an

j'ai le nom du bar, c'est sûr. Après je ne pense pas que ça serve à quelque chose d'engager une vendetta. Pour avoir déjà vécu cette situation par procuration (le récit d'un ami), si jamais tu arrives à les faire passer au commissariat, encore faut-il amener la preuve qu'il y a eue quoi que ce soit. En l'occurrence, c'est majoritairement resté verbal, et ça sera notre parole contre la leur. Hélas.

kodi
kodi
1 an

Oui mais c'est marrant, surtout si on envoi des mp a leurs parents pour dire ce qu'ils ont fait

Miore
Miore
1 an

Les mecs qui essayent de te piquer ta meuf en soirée c'est un délire, là ouais vraiment aucune race

fezfz
fezfz
1 an

En vrai ça se trouve, tu étais destiné à te marier avec elle et lui fasse un gosse qui serait devenu le nouvel Hitler, et c'étaient des voyageurs temporels chargés d'empêcher sa naissance.

Arkhan
Arkhan
1 an

C'est tellement indigne un comportement pareil. Aller jusqu'à débrancher ton fauteuil pour t'empêcher de bouger... À quel moment tu penses qu'emmerder un type en fauteuil roulant va te permettre de pécho ?
J'espère que tu auras vite des nouvelles de ton rencard. Courage à toi.

anonyme
anonyme
1 an

Elle s'en veut peut-être. Ou elle a réalisé subitement que le monde n'est pas ce qu'elle pense être. A toi de trouver les mots. Ça devrait pas vraiment être dur, vu ce que je vois. Fais lui un vocal. Et puis j'ajoute qu'une "expérience traumatique", ça peut au contraire lier des gens mieux que tous les points communs (que vous semblez déjà avoir). Encore faut-il que vous soyez sur la même longueur d'ondes sur ce qu'il s'est passé et ce que ça vous a inspiré (au delà des sentiments évidemment partagés de peur et d'impuissance).

En d'autres termes...

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Seoseo
Seoseo
1 an

pour l'instant je lui laisse un peu de temps, comme elle me l'a demandé. Je la connais à peine, elle a peut-être une sensibilité qui demande du temps. Merci pour le compliment sur mes mots !

Offerzo
Offerzo
1 an

si ca marche pas le coup de l'expérience commune, dis lui que tu as une grosse teub

Speeder
Speeder
1 an

Ouais, enfin n'attend pas non plus 15 jours.

Amobilop

Ce que je remarque, c'est que seoseo à plus de rencard Tinder que moi ..

Jimbolamouche

Je suis rempli de colère. Ayé

BarbaraGourde

Fais un calin à tchoupi doudou, ça ira mieux !

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Jimbolamouche

merci tchoupi

Yamato78

Étant donné que tu as un handicap, une petite lacrymogène pourrait être envisageable ?
Dans cette situation, cela t'aurais "peut-être" permis, non pas de te défendre, mais au moins de les gêner durablement pour te permettre de t'éloigner dans un lieu plus sûr.
Ou, sinon, moins violent, une sorte "d'alarme " TRÈS bruyante, histoire d'alerter un max de personnes.
Bref, bon rétablissement à toi et MERDE pour avoir d'autres rancards.

Seoseo
Seoseo
1 an

j'ai des problèmes de motricité fine, je peux déjà pas ouvrir une canette avec mes doigts, je risque pas de pouvoir appuyer sur le capuchon d'une lacrymogène… quant à l'alarme, je sais pas. Ça peut autant les faire fuir que les faire paniquer et les pousser à un geste regrettable.

Hqro
Hqro
1 an

Bien sympa cette petite histoire !

DatGrosMael

Je pensais pas que des fils de putes comme ca existaient. Je suis désolé pour vous ... bonne soirée

Machicoulis

C'est affligeant, et cette malédiction de la vie qui s'acharne à t'indire le moindre écart de bonheur m'attriste profondément.
Je te souhaite d'avoir ta revanche, non pas sur les 3 connards, mais en parvenant à construire et reussir ta vie.

Seoseo
Seoseo
1 an

il n'y a pas vraiment de revanche à avoir. Si j'ai obtenu un rencard, j'en obtiendrai d'autres si nécessaires. J'estime ma vie plutôt réussie sans que ce soit une revanche sur quiconque ;)

Koni
Koni
1 an

C'était certainement un haut dignitaire nazi dans sa vie antérieur.

Mengsk
Mengsk
1 an

Je compatis, déjà qu'à la base pécho n'est pas simple, être handicapé peut aussi être un handicap en plus (captain obvious n'a qu'à bien se tenir...) hâte de lire la contrebox cependant ^^

Et je plussoie le fait que tu écris vraiment très bien (no homo)

Erelzhan

C'est ce genre de petit récit qui continu de nourrir l'idée que le monde c'est quand même vachement de la merde. Je suis navré pour toi, dégouté même... Courage pour la suite et je te souhaite très fort de ne pas finir aigri, c'est cool de ne pas chercher vengeance, dur à avaler mais cool.

Force à toi.

GoldenFist
GoldenFist
11 mois

J'avais loupé cette box !

Je me suis mangé le poids de ta déception...rude ! La vie s'occupera de ces FDP...

Ptilait
Ptilait
11 mois

C'est magnifiquement bien écrit.

J'étais en colère pendant la lecture de cette histoire et triste pour toi. Vraiment.
Cette fille était à deux doigts d'être violée.

Et sans parler de son état à elle, il te faut une sacrée force mentale pour ne pas te sentir mal d'avoir été impuissant face à ça. Bien évidement cette épreuve est une de plus à une liste que je n'imagine même pas.

Tu as tout mon respect et je te souhaite de pouvoir rouler sur ces enculés un jour.

gwenaele

Tout ça pour de la gonzesse :sigh:

Reroller
Ce commentaire a reçu beaucoup de votes négatifs

Putain je compatis, et je comprend. Ceci dit elle a raison, ça fait longtemps que t'aurais du comprendre qu'il faut te balader avec un flingue ou quelque chose du genre, même pour toi, qui voudrais d'un homme qu'il suffit de débrancher et de mettre dans un coin, ça trigger tout les attardés l'impunité t'es pas encore au courant? Elle est passé a 2 doigt de se faire violer parce que t'as rien prévu dans ce cas la, t'es handicapé depuis longtemps, donc c'est ta putain de faute. Tu m'excusera je peux te paraitre cruel, mais si t'a toujours rien prévu pour ces cas las c'est que t'as toujours pas accepté ton handicap, donc il serais temps, et j'espère te rendre service en te le disant.

MuruKai
MuruKai
1 an

Wah la violence

Sabordage

T'as pas honte de dire ça, gros abruti ?

Seoseo
Seoseo
1 an

alors déjà, mon handicap inclut des problèmes de motricité fine, c'est-à-dire que je n'ai pas la force d'appuyer sur une gâchette ou le capuchon d'une bombe lacrymo. Et même si c'était le cas, avoir une arme c'est aussi le moyen qu'on la retourne contre toi.

Je te trouve particulièrement odieux sur ta façon de me réduire à « un homme qu'il suffit de débrancher ». Et doublement particulièrement odieux de me faire porter la culpabilité de ce qu'il s'est passé. Je refuse de sombrer dans une psychose paranoïaque qui me pousserait à croire que dans la moindre ruelle je peux me faire dessouder, seul ou pas. C'est la première fois de ma vie qu'une histoire comme ça m'arrive, première fois en 37 ans. Je vais pas faire de cet épisode une généralité sur toutes les fois où je suis sorti dans ma vie et toutes les fois qui viendront.

En définitive si tu veux me rendre service, ferme ta gueule.

MuruKai
MuruKai
1 an

@Seoseo:

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Reroller

C'est ma mentalité, quand je vois ou vis quelque chose de violent ou injuste je fait en sorte de pouvoir réagir dans cette situation. Ça inclut les choses les plus évidentes comme ta situation et celles qui le sont moins, que je détaillerais pas ici parce que trop complexes. Tu fait comme tu veut, c'est toi qui choisis ce que tu porte comme responsabilité et ce que ça te coûte face a ce que ça peut t'apporter.
Loin de moi l'idée de te rabaisser ne faisant ça, c'est juste ma manière de faire.

Mari0
Mari0
1 an

s'agirait de te taire là

anonyme
anonyme
1 an

T'as pas des cousins qui sont en école de commerce toi ?

Miore
Miore
11 mois

au moins tu as le mérite de l’honnêteté et de la franchise. Je pense pas que ton commentaire aient été voulu méprisant, mais c’est un peu déplacé et c’est sur un sujet quelque peu sensible

lostghost
lostghost
11 mois

vous êtes 2 cons. quel mérite ? il fait culpabiliser la victime dans l'histoire, il raconte de la merde en barre.

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