Péripéties d'un carabin à l’hôpital 34
Aujourd'hui la suite de mes aventures en Pédo-psy, mais avec des adolescents cette fois-ci.
8h30, comme tous les matins de la semaine j'assiste aux transmissions des infirmières sur les évènements de la soirée et de la nuit.
Je les trouve un peu tendues, et l'une d'entre elles brise le silence :
- "On ne va pas tourner autour du pot et on va commencer par ce qui fâche."
Une de mes patientes, obèse, a retrouvé dans ses affaires, un mot avec diverses insultes et moqueries. Après le repas, elle va sous le choc se reposer dans sa chambre, et ça n'est qu'après s'être allongée sur le lit qu'elle réalise qu'il est recouvert de restes de nourriture et de crachats...
Elle fond en larmes, est secouée de spasmes, bref elle est inconsolable. Les coupables ? Ils se dénoncent sans aucune honte, assument même leur geste et jouent la provoc' avec les équipes de nuit. Vous vous doutez que la nuit a été compliqué à gérer pour le personnel...
La suite en commentaire.
Alors que les faits nous sont rapportés, une aide-soignante rentre dans la pièce pour nous prévenir que la victime est en pleurs. Mon interne va la voir pendant que je prends en note les points clés des évènements de la veille, afin de m'en servir contre les harceleurs.
Au retour de mon ainé, nous décidons de recadrer les trois coupables dans la salle de médiation.
Ils sont assis face à nous, sourire en coin, narquois et une colère froide m'envahit peu à peu.
Mon interne et moi les enchainons chacun notre tour, en engueulant ceux qui rigolent et nous coupent la parole. Ils n'ont aucun regret, remord, ne se remettent pas en question, et sont même fiers de leur geste. Ils rigolent à l'évocation d'éventuelles poursuites judiciaires.
Nous finissons la confrontation en leur annonçant leur punition : ils doivent nettoyer le lit de la victime. Et là concrètement l'enfer a commencé.
Les trois s'invectivent, haussent le ton et sortent de la salle en balançant leur chaise contre la table. Ils commencent à crier leur mécontentement et rentrent dans leur chambre. Mon interne doit assurer ses consultations et quitte les lieux, me laissant ainsi avec un infirmier assurer la discipline, sachant que les femmes du service ont (légitimement) peur des trois adolescents.
Un des trois doit bientôt se rendre à un rendez-vous, je décide de le consigner dans sa chambre en attendant, mais il refuse catégoriquement.
Les ados savent qu'on ne peut pas leur mettre de claques comme leurs parents, qu'on a pas d'autorité sur eux, et c'est pourquoi le rapport de force pour se faire respecter est indispensable.
Et c'est ainsi que j'ai gueulé toute la matinée, notamment sur l'ado refusant d'entrer dans sa chambre. Il finit par s’exécuter en me criant dessus, claque la porte de sa chambre et manque d'exploser le carreau de l'encablure.
Le 2ème ado, le plus violent physiquement et verbalement, doit nettoyer le matelas et l'oreiller.
Son langage corporel exprime une violence et une colère inouïe, ses yeux lancent des éclairs, il soutient mon regard et je ne lâche pas. Il parle peu, mais ses quelques exclamations sont glaciales, d'une voix calme certes mais justement inquiétante.
Je me prépare à l’éventualité d'un accès de violence, et reste vigilant. Il exécute sa tache avec des gestes brusques, balance les chiffons de toutes ses forces dans le sac de linge sale, et repart dans sa chambre sans qu'on ait eu besoin de lui en donner l'ordre.
Avant de partir il me fusille du regard, je lui rends bien d'ailleurs, tout dans mon attitude lui indique que je vais lui taper dessus alors que bien entendu je n'en ai pas l'intention. C'est purement et simplement de l'intimidation, mais dans cette situation il n'y avait vraiment pas 15 000 options.
Le 3ème ado lui doit changer la literie, et nous pousse à bout par sa nonchalance, sa remise en questions des consignes, des ordres, et par son irrespect. Je suis obligé à plusieurs reprises de me mettre à 5 cms de son visage et de lui gueuler dessus pour qu'il nous écoute et qu'il arrête d'insulter le personnel.
Il fait n'importe quoi, n'a jamais fait un lit de sa vie, fait tomber les draps propres, met de la mauvaise volonté en somme. Pendant que je le surveille, mon collègue infirmier contient la colère des deux autres ados dans le couloir, et je presse mon ado de finir son travail pour venir lui prêter main forte, car les cris m'inquiètent un peu. Il sent que je suis soucieux et en profite pour ralentir la cadence, c'est pourquoi je lui dis qu'il ne sortira pas de la pièce tant qu'il n'aura pas fini. Il me dit alors :
- " Non mais c'est bon, il est fait le lit, je peux sortir."
La literie est en vrac, je m'approche de lui et lui explique :
- "Tu es mineur, je suis adulte, tu n'as pas a discuté mes ordres, tu fais ce que je te dis point final. C'est vraiment pas dans ton intérêt de m'énerver alors tu te tais et tu finis ton travail."
A ce moment l'infirmier me rejoint et nous surveillons donc à deux l'énergumène. 3 minutes plus tard j'entends des hurlements dans le couloir, et je sors en trombe de la chambre pour me diriger vers les cris. Un des ados punis fait une crise d'hystérie et les infirmières veulent le sédater. Une interne de pédiatrie de passage refuse l'injection et le prend en charge, me demandant de les laisser. En revenant sur mes pas, une aide-soignante m'appelle, elle doit partir et me demande de rester avec la victime de nouveau au plus mal. Des torrents de larmes s'écoulent de ses yeux gonflés et son corps est parsemé d'intenses spasmes.
Je fais tout mon possible pour la calmer, mais elle est définitivement inconsolable, et c'est soulagé que je vois mon interne pénétrer la salle, ses consultations sont finies.
Je le laisse car des cris attirent mon attention, l'infirmier s'engueule sérieusement avec l'ado sensé changer la literie. Quand je pénètre dans la chambre l'homme a collé son front contre celui de l'adolescent et lui hurle dessus. Paniqué je le tire par les épaules vers l'arrière et le fait sortir de la chambre; il me dira plus tard qu'il maitrisait la situation, mais je n'en suis pas entièrement convaincu...
La literie est enfin changée, et je raccompagne l'ado jusqu'à sa chambre. Il refuse d'y entrer et je suis obligé de rapprocher mon visage du sien et de lui dire :
- "TU RENTRES ET TU NE DISCUTES PAS."
Goguenard il s'exécute, et je vois au loin deux ambulanciers arriver. Putain c'est vrai ils doivent transférer un patient fugueur, ça tombe vraiment au bon moment... Le patient en question ne veut pas partir, et je commence à le raisonner en lui faisant comprendre que c'est pour sa sécurité. Il résiste mais finit par céder et monte sur le brancard...où il est entravé. C'est la procédure. Les 3 ados "turbulents" de la matinée veulent lui dire au revoir et sortent de leur chambre sans notre accord, c'est ainsi que l'infirmier et moi devons les contenir et qu'une gigantesque engueulade débute.
Les ambulanciers partent avec le patient, les esprits se calment, les autres patients du service semblent moins perturbés, et l'infirmier et moi continuons à faire nos "rondes" dans le couloir.
Au final mon collègue et moi avons passé la matinée à crier et à intimider physiquement les patients rebelles pour les calmer. Vers 12h30 le silence enveloppait de nouveau les couloirs, et c'est épuisé que je rentrai chez moi.
"claque la porte de sa chambre et manque d'exploser le carreau de l'encablure"
j'ai lu "de l'enculable" c'est grave Docteur ?
pos.
Au cas ou un patient deviendrait vraiment dangereux, vous avez des sprays ou des tasers pour vous défendre?
Nope, on a des seringues prêtes à l'emploi. Si vraiment ça dégénère on appelle la sécu !
Je trouve ça vraiment surréaliste d'avoir une sécu dans un hopital, ça arrive si souvent que ça se genre d'incidents pour en avoir une "prête à l'emploi" en cas d'incidents ?
j'ai bossé deux mois aux urgences et je peux te dire que la sécurité est bien utile parfois
(Patient ivre et violent)
Des seringues ok, mais dans une situation où le gars commence à vraiment t'agresser violemment, limite ou t'as vie pourrais être en jeu (imaginons, ma mère travaillant dans la maladie psychologique, elle m'a raconté qu'il est possible que la situation dégénère en un rien de temps avec certains malades), une seringue c'est pas un peu "faible" comme défense ? C'est instantanée comme injection (genre dans les 30 secondes) où il faut attendre 5-6 minutes avant que le machin fasse effet et sèche le gars ? Vous êtes quand même vachement exposé les médecins. J'espère que votre sécu est réactive !
L'effet des injections est rapide, et on a le droit d'immobiliser les patients si besoin avec des clés de bras ou des étranglements.
Je l'ai pas encore vu agir donc j'en sais rien, mais j'espère hahaha
Ben oui, t'as jamais vu ? Le personnel médical a toujours minimum une matraque dans leur blouse
je vois que du disciplinaire dans cette prise en charge, aucun soin. Ça sert à quoi ce genre d'actions? Comprends pas, à part leur confirmer le langage de la violence qu'ils semblent déjà maîtriser je vois pas le but. On voit bien d'ailleurs que ça s'est de nouveau terminé en engueulade comme tu le dis.
Quand un patient est dans la provoc' et n'est pas accessible c'est chambre fermée et on attend que ça se calme, s'engueuler ne sert à rien. 'fin bon j'y étais pas mais raconté comme ça ça ressemble plus à une scène de ménage entre patients et soignants.
Daigneras-tu me répondre cette fois-ci en m'indiquant la pathologie des patients?
Moi j'ai un collègue qui intervient quand je réponds à une confrontation avec un patient, je l'aligne dès la sortie de la chambre, médecin, interne, n'importe quoi. C'est la dernière chose à faire.
En fait, je me pose une petite question.
On aura lu tout ton bouquin bien avant sa sortie à la fin, non?
Les deux dernières histoires ne seront pas dans le livre, car celui-ci est terminé. Mais sinon oui vous connaissez à l'avance le contenu de la publication, en revanche j'ai modifié les textes, et fait quelques arrangements ! Le résultat final est vraiment différent par rapport à ce que j'ai publié sur CB.
Putain, je me sens comme un pirate qui aurait téléchargé illégalement...
Je vais avoir des soucis avec Hadopi?
Le truc c'est que sur Choualbox, on peut partir se branler sur une naine en cosplay rien qu'avec un click après avoir lu tes histoires. J'suis pas sûr que tes futurs acheteurs (je te le souhaite.) aient cette option.
Good luck pour la suite.
My bad. C'était plutôt un nain déguisé en abeille mais la finalité reste la même.
Lien NSFW http://fr.vivatube.com/video/69870/nikki-vonn-gets-nailed-by-a-bumble-bee-midget-after-she-blows-him
Dans ces moments là tu dois maudire le trou du cul qui a interdit les châtiment corporels contre les ados difficiles
Je pensais pas prendre l'initiative de ce commentaire un jour.. Mais au final, au bout de 34 péripéties, t'as baisé personne ? surtout que pour celle la y'avait l'embarras du choix. Interne, patients et patientes, infirmières, la totale.
Surtout qu'on s'est pas encore rencontré. Mais reconnait qu'apprendre le respect à ses ptits cons à coup de bifle, c'est tentant et efficace pour évacuer la pression. (De plus, en filmant, tu peut arrondir les fins de mois en vendant la vidéo)
Ton livre fera le buzz. Tu pourras faire une trilogie ! Après le premier livre : Péripétie d'un carabin à l’hôpital, puis le volume 2 : Carabin, la descente aux enfers (ou la tu décris et tu film le bifflage). Tu enchaînes après ta condamnation en démarrant l’écriture de ton livre : Péripéties d'un ex carabin en milieu carcéral. (en donnant le détail des examens de prostate régulier qui ont lieu au moment de la douche). Vivement ta prochaine box donc...
Est-ce que tu dois demander l'accord de tes patients en publiant ton livre ? Parce que certes, tu ne dévoiles pas leur nom prénom adresse ou autre mais tu racontes des épisodes de leur vie, peut être qu'un jour un de tes patients va lire ton bouquin et se reconnaître ? Et s'il portait plainte ?
T'as pas idée à quel point je change tous les détails. Le fond est retranscrit fidèlement, à 100%, la forme est modifiée pour justement respecter le secret médical.
C'est impossible qu'un patient se reconnaisse.
D'accord, ça faisait longtemps que cette question me trottait dans la tête mais je me ferais une idée quand j'aurais ton livre entre les mains :)
On te l'a déjà dit mais tu as un self-control incroyable. Une astuce pour rester imperturbable?
Ne pas leur donner le plaisir de perdre le contrôle.
Rester maitre.de soi pour prendre les bonnes décisions c'est primordial.
Non mais sérieusement c'est quoi cette bande de petits enculés de merde?! Qu'est ce qu'ils foutaient là déjà de base?
Sinon après qu'elle s'est calmé l'ado, tu l'as baisé ? vu qu'il se passe rien avec les infirmières ...
y es le self contrôle est la dans les gestes mais je suis étonné que le corps médical gueule si vite sur des ados...je suis enseignant spe avec des élèves difficiles et si y a bien un truc qu'il ne faut pas faire c rentrer dans leur jeu de crier... qui n a jamais essayer de faire crier ses parents...après je sais bien facile à dire mais pas facile à faire... moi c'est ma femelle qui prend en rentrant ;)
dans des cas comme ça, avec des petits cons pareil, tu peux pas appeler les flics et les laisser faire?
Commentaire supprimé.
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