Et que le sort puisse m'être favorable. #2

Ce matin, je me réveille après trois heures de sommeil pénible et un essoufflement vraiment pas agréable en plus des autres symptômes... Bon je surveille.
La journée passe et la gêne respiratoire s'intensifie. Comme le Samu m'avait dit de le faire dimanche, je les rappelle ( contre cœur). J'arrive à parler au médecin qui hésite et me fait appeler SOS médecin avant toute chose.
J'appelle et ma fille commence à paniquer: elle pense que je vais le faire opérer sur mon lit. Sympa à gérer...
1h après le médecin m'appelle pour me donner les instructions :

- ouvrir grand les fenêtres
- prévoir une pièce juste pour les deux pas loin de la porte d'entrée
- ne pas lui faire face à la porte
- se désinfecter les mains
- ne pas l'approcher à plus d'un metre
- rester sur place sans bouger dans le lieu où il m'auscultera.

OK, ça fout l'ambiance.

Il arrive devant la porte de mon appart' que j'ai entrouverte et me passe un masque que je dois enfiler puis je l'entends se préparer, se désinfecter, pendant longtemps, longtemps. Mon stress atteint des sommets.

Il me dit à travers la porte de l'attendre dans le lieu d'auscultation et m'y rejoins ensuite. J'ai interdiction de bouger une oreille (pourtant je sais le faire, triste, mais je m'égare). Il me fait me désinfecter avec une tonne de SHA, m'ausculte en tendant les bras à mort pour ne pas m'approcher et me dit "vous êtes positive, du bruit dans les poumons blabla" (désolée mon écoute s'est arrêtée à "positive").
Il retourne sur mon palier pour remplir un papier et appeler le samu pour qu'ils viennent me chercher. Clairement, je flippe, et ça n'arrange rien à ma respiration.

Il s'en va en évitant absolument tout contact, en me laissant un sac poubelle rempli de trucs et machins dont il s'est servi. Bref.

Le Samu arrive et s'équipe sur le trottoir, au grand ravissement de mes voisins. Ils montent et je sens tout de suite qu'entre les deux collègues c'est tendu. Ils m'auscultent, et me mettent dans l'ambulance avec interdiction de toucher quoi que ce soit. On discute, ils me disent qu'ils sont fatigués (et ça se voit...), qu'ils en ont marre de leur matériel de merde (ah oui, parce que je m'attendais à voir des mecs habillés dans des combis... Non non, petits gants, masque nul, sur blouse qui se déchire à l'enfilage... Ils sont clairement exposés !) etc. Bref, énorme souffrance. Sans oublier qu'après chaque patient, ils doivent désinfecter tout l'intérieur de l'ambulance !
On roule, ils insultent tout le monde sur la route parce que les autres semblent faire des conneries, et j'arrive à l'hôpital.

Meme topo, interdiction d'approcher qui que ce soit même si j'ai le masque, tout est sous plastique, on voit aucun patient, bref. On me passe vite en box (il n'en reste plus que deux de libres). Ça tousse de tous les côtés, et apres avoir mis une tenue d'hôpital très saillante, je suis auscultee de nouveau, deux fois.
Resultat: très très probablement atteinte mais pas assez de moyen pour faire les tests donc tant pis. Prescription de masques, de codeine et je ne sais plus quoi, interdiction d'approcher qui que ce soit, je ne peux même plus manger avec ma famille, et au revoir.
Expéditif mais pas le choix, ils sont submergés, à bout de souffle et de ressources, et je suis jeune et en bonne santé à part ça donc on table sur le fait que ça devrait aller.

Tant mieux.

Mais bordel, ça fait peur.