NSFWL'invasion du Panama, 20 Décembre 1989 - 31 janvier 1990
En 1968, le Panama connut un coup d’État mené par Omar Torrijos, dont son bras droit était un certain Manuel Noriega (1). Alors que Torrijos interdisait les partis politiques, Noriega réprimait violemment les opposants. Torrijos était soutenu par les USA, notamment en signant le traité Torrijos-Carter qui légalisait les bases militaires américaines sur le canal du Panama ainsi que sa restitution en 1999, avant de voir les relations Panama-Etats-Unis se dégrader avec la présidence de Reagan le 20 janvier 1981. Le 31 juillet de la même année, le président meurt dans un mystérieux accident d'avion. Les Etats-Unis furent accusés d'avoir organisé l'accident, même si cela n'a jamais été officiellement reconnu.
Cette mort laissa le champ libre à Noriega, qui prit la tête de l'armée du Panama en 1983, devenant ainsi l'homme le plus important et le plus influent du pays, même devant les présidents. Il fut soutenu par les Etats-Unis même s'il instaurait une politique autoritaire avant d'être lâché lui-aussi en 1987 par l'administration Reagan car il était impliqué dans d'importants trafic de drogues et fut rapidement catégorisé comme « narco-dictateur ».
Noriega échappa à un coup d'état en mars 1988, puis annula les élections présidentielles, se déclarant lui-même président. La Force de Défense du Panama, tournant alors le dos à leur chef qui se montrait de plus en plus autoritaire, proposa de le remettre aux USA pacifiquement, mais cette propositions n'eut pas de réponses. En octobre 1989, Noriega échappa à un second coup d'état.
La mort d'un soldat américain au Panama fut l'événement de trop. Utilisant cette incident comme prétexte, George H W Bush ordonna d'intervenir militairement au Panama. Le 20 décembre 1989, à 01h00 du matin, l'opération « Just Cause » fut lancée, mobilisant 57 684 soldats américains, face à environ 46 000 membres de la Force de Défense Panaméenne.
Les groupes d'assauts ciblèrent des points stratégiques, bombardant les QG de l'armée panaméenne, mais incendièrent également des quartiers entiers pour empêcher la fuite des soldats panaméens. L'invasion fut très rapide mais assez violente, des témoignages rapportent même des exécutions de civils par des soldats américains, mais là encore, difficile de prouver quoi que ce soit. Constatant qu'il n'avait aucune chance, Noriega se réfugia à l'ambassade du Vatican, et après de nombreuses négociations, accepta de se rendre le 3 janvier 1990.
Suite à cela, l'armée américaine remplaça la Force de Défense Panaméenne temporairement le temps d'installer un nouveau gouvernement avec un président « légitime », les américains se transformèrent alors en police durant le mois de janvier 1990 sous le nom de l'opération « Promote Liberty ». Malgré les efforts du nouveau président, le taux de criminalité et de pauvreté avait grimpé suite à l'invasion, sans compter les dommages matériels s'élevant à 2 milliards de dollars.
Ce qu'il faut savoir cependant, c'est que Manuel Noriega n'était pas arrivé là par hasard. Il fut recruté par la CIA en 1968 et devint un agent actif à la solde des USA, permettant entre autre le transport d'arme pour les Contras (cf : https://choualbox.com/b19eZ), il connaissait d'ailleurs très bien George H W Bush, qu'il rencontra pour la première fois en 1976 quand ce dernier était à la tête de la CIA. Le trafic de drogue n'était qu'un prétexte, la véritable raison de l'intervention américaine était que Noriega se détournait peu à peu des intérêts américains, se révélant être un agent double donnant des informations à Cuba tout en remettant en cause le contrôle du Canal de Panama par les américains.
L'invasion fit seulement 24 morts côté américains (dont 3 de tirs amis) et 325 blessés. Côté panaméen, les chiffres sont plus élevés, bien que difficile à calculer. Entre 200 et 300 soldats furent tués, de même pour 2 000 à 5 000 civils, sans oublier les 20 000 déplacés. En une journée, les américains firent 10 fois plus de morts civils que les 13 années de dictature militaire de Torrijos.
Donc l'histoire qui dit que Ben Laden a été un agent entraîné par la CIA pour former les Moudjahidins, c'est même pas un coup d'essai...
Je savais pas pour le double jeu de Noriega, merci pour cette box.
oh et encore, Ben Laden et Noriega ne sont que deux exemples parmi tant d'autres malheureusement, c'est fou de voir à quel point les américains peuvent pas s'empêcher de foutre la merde dans un pays juste pour leurs intérêt. Au moins ça fait toujours des boxs en plus à faire
Et la fameuse tentative des USA de le déloger de l'ambassade du Vatican en passant du heavy métal à fond au pied de l'ambassade.
C'est le Pape qui a appelé Bush pour faire arrêter la musique
https://goo.gl/AvcVL5
C'est vrai que c'est pas orthodoxe comme méthodes (et bien mieux que de tout cramer). Par contre, en faisant mes recherches, j'ai lu que le fait de passer des musiques à fond avait aussi (surtout?) pour but d'empêcher les négociations avec Noriega, sachant que le pays était truffé de postes d'écoutes mis en place par Noriega et les américans eux-même.
Dans tous les cas, gagner une guerre en passant du ACDC, c'est la classe!
C'est vraiment la classe tout autant que me sortir cette anecdote.
Par contre je comprends pas bien, empecher les négociations entre qui et qui?
pendant tout le long du siège, il y a eu des négociations entre les américains et Noriega via les membres du Vatican, donc je suppose que ça concernait les garanties de sa reddition, surtout qu'il cherchait encore l'exil à ce moment là. Mais bon, ce genre d'anecdote est toujours à prendre avec des pincettes, même si on sait qu'il y avait pleins de postes d'écoutes dans le coin, on peut jamais être sûr de rien
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