L'Impérialisme Américain en Amérique Latine 1/4

Me revoilà pour une mini-série de boxs. J'avais déjà fais quelques boxs sur des événements qui s'étaient déroulés en Amérique Latine (Révolution cubaine https://choualbox.com/NiSMm, Révolution au Nicaragua https://choualbox.com/b19eZ et Invasion du Panama https://choualbox.com/MZObz), elles démontraient notamment l'influence américaine sur le reste du continent. J'avais trouvé ça aberrant à quel point les USA avait le contrôle sur les pays d'Amérique Latine, alors j'ai voulu faire une petite série de boxs pour montrer comment les États-Unis ont pris le contrôle de toute l'Amérique et ont mis en place un impérialisme aussi puissant que destructeur. J'espère que ça pourra plaire à certains, ou du moins aider à voir plus clair sur l'histoire de l'impérialisme américain. Dans tous les cas, bonne lecture !

LA DOCTRINE MONROE

Les États-Unis d'Amérique obtinrent leur indépendance en 1783 et devinrent ainsi le premier pays indépendant de tout le continent américain, ainsi que le plus développé. L'Amérique est alors encore sous domination européenne, principalement espagnole, anglaise, portugaise et française.
Le cinquième président américain, James Monroe, lança en 1823 une nouvelle politique étrangère, axée sur plusieurs points : l'Amérique n'est plus une terre de colonisation et les interventions européennes en Amérique ne sont plus tolérées, en contrepartie les USA n'interviendront jamais dans les affaires européennes. C'est le début de la doctrine Monroe.
Si elle paraît pacifiste, elle traduit en réalité d'une grande méfiance des américains envers les pays européens -qu'ils voulaient concurrencer- et, bien que critiquant le colonialisme, les États-Unis continuèrent leur expansion. En effet, en 1823, le pays n'était constitué que de 24 États fédérés.
Durant tout le XIX siècle, le pays s'étendit de plus en plus vers l'Ouest, occupant les territoires alors habités par des amérindiens, dégénérant en guerres : guerre de Black Hawk (1832), Seconde guerre Séminole (1835-1854), Piste des Larmes (1838), Troisième guerre Séminole (1855-1858), guerre des Païutes (1860), guerre Navajo (1860-1864), guerre des Apaches Chiricahua (1861-1872), guerre des Sioux (1862), guerre des Plaines (1865-1871), guerre des Modocs (1872-1873), guerre de la Rivière Rouge (1874-1875), guerre des Black Hills (1876), Seconde guerre des Apaches Chiricahua (1876-1886), guerre des Nez-Percés (1877), guerre des Cheyennes (1878-1879), guerre des Bannocks (1878-1898).
L’expansionnisme américain provoqua également des conflits avec d'autres pays. En 1845, le Congrès américain vota l'annexion du Texas, qui était alors une république indépendante en pleine rébellion contre le Mexique. La république n'étant pas reconnue par le Mexique, l'annexion provoqua la guerre américano-mexicaine de 1846 à 1848. Le conflit se termina avec la victoire américaine et le traité de Guadelupe Hidalgo : cession mexicaine de la Californie, du Nevada, de l'Arizona, de l'Utah, du Nouveau Mexique, du Colorado et du Texas. La guerre américano-mexicaine fit 1 733 morts du côté américain et environ 10 000 morts du côté mexicain.

LE PANAMA RAILWAY

Avec l'expansion des États-Unis vers l'Ouest, le pays se retrouva avec des ports aussi bien en Atlantique qu'au Pacifique. Le transport des marchandises entre ces deux océans était donc devenu l'un des intérêts américains les plus important. C'est ainsi qu'en 1846, le traité de Mallarino-Bidlack fut signé entre les USA et la Nouvelle-Grenade (Colombie et Panama actuel).
Les américains purent construire le Panama Railway, chemin de fer qui traversait l'isthme de Panama, alors voie la plus rapide pour transiter les biens entre les océans. En échange, le traité donna la garantie à la Nouvelle-Grenade d'être protégé par les américains contre les indépendantistes.
En 1856, des marins américains saouls provoquèrent une dispute avec un vendeur local à Panama City. Un passant est blessé par balle. La dispute dégénéra en émeute et les habitants commencèrent à s'en prendre aux américains. Après l’événement, les États-Unis demandèrent des compensations : la Nouvelle-Grenade due rembourser les biens détruits, transférer les droits du Panama Railway aux américains et céder des îles dans la baie du Panama pour y mettre des bases navales américaines.

LA GUERRE HISPANO-AMERICAINE

À la fin du XIX siècle, l'Empire colonial espagnol était faible comparé aux autres puissances européennes. La majorité de ses colonies se trouvaient en Amérique, or celles-ci avaient acquis leur indépendance. Pourtant, à l'approche du XX siècle, l'Espagne avait encore quelques possessions sur le nouveau continent, ce qui ne plaisait guère aux États-Unis qui, suivant la doctrine Monroe, voulaient effacer l'influence européenne sur celui-ci.
L'île de Cuba était toujours sous domination espagnole, elle était très importante économiquement pour son exportation du sucre de canne. Des insurgés se battaient pour l'indépendance, plutôt inefficacement. Les intérêts américains sur l'île y étaient grands : 50 millions de dollars investis dans les plantations de canne à sucre et les raffineries.
Bien qu'étant un partenaire commercial de premier ordre, les américains firent la réforme douanière Wilson-Gorman en 1894, ce qui fit augmenter de 40% les droits de douane sur le sucre. L'impact sur l'économie cubaine fut terrible et le peuple plongea encore plus dans la misère. Ce dernier se révolta contre les espagnols, c'est le début de la guerre d'indépendance en mars 1895. Cubains et Espagnols font acte de cruautés, mais les élites américaines y virent une aubaine.
En 1897, le président McKinley nomma Théodore Roosevelt, un pro-expansionnisme américain, comme secrétaire adjoint à la marine. Il est favorable au départ des espagnols et commença à préparer une flotte d'invasion.
Le 15 février 1898, le casus belli est trouvé. Le cuirassé américain USS Maine explosa dans la rade de la Havane. La presse américaine accusa l'Espagne. Des hommes d'affaire voulant investir à Cuba soutinrent cette campagne de presse, celle-ci mettant en avant l'urgence d'une intervention américaine pour cause humanitaire. L'opinion publique se tourna contre l'Espagne.
En réalité, l'USS Maine a été victime d'une explosion interne, le magasin de poudre étant situé trop près d'une source de chaleur, comme cela a été démontré par des études récentes. Aucun espagnol ne fit exploser l'USS Maine.
McKinley, peu désireux d'entrer en guerre, demanda à l'Espagne en mars 1898 de faire la paix avec les insurgés, de cesser les répressions et de donner une quasi indépendance à Cuba. L'Espagne accepta tout sauf l'indépendance. Face à l'opinion publique, McKinley fini par annoncer au Congrès une intervention américaine, le 11 avril 1898. L'US Navy entama un blocus de l'île le 21 avril, forçant l'Espagne à déclarer la guerre le 24 avril.
La guerre commença aux Philippines, alors colonie espagnole, puis les forces américaines envahirent Cuba sans trop rencontrer de résistance. Le 10 décembre 1898, le traité de Paris est signé. Les Philippines, Porto Rico et Guam passèrent sous possession américaine. Cuba devint indépendant mais est occupé par les américains et est placé sous protectorat militaire. Les États-Unis se comportant comme les espagnols, le peuple se révolta à nouveau.
Pour éviter une nouvelle guerre, les forces américaines quittèrent l'île après avoir installé une base militaire à Guantánamo. La nouvelle république cubaine était fragile et pauvre, avec un gouvernement d'oligarques pro-US, ce qui provoqua encore de nombreuses révoltes, forçant les États-Unis à occuper l'île régulièrement pour protéger leurs intérêts, entre 1906 et 1909, puis en 1912 et enfin entre 1917 et 1922.
La guerre hispano-américaine fit 2 358 morts américains et environ 15 800 morts espagnols.
Aux Philippines, la population eut encore moins de chance qu'à Cuba. Les indépendantistes, en révolte depuis 1896, étaient initialement soutenues par les américains quand ils se battaient contre les espagnols. Mais une fois que les États-Unis occupèrent la colonie, les indépendantistes furent combattus et massacré lors de la guerre américano-philippine, de 1899 à 1913. L'insurrection fit 4 196 morts côté américains. Le nombre d'insurgés philippins tués est d'environ 20 000. Le nombre de civils tués est quant à lui d'1,5 million.

LE CANAL DE PANAMA

Théodore Roosevelt succéda à McKinley et devint président de 1901 à 1909, assumant entièrement la doctrine Monroe en assurant qu'il ne tolérerait pas qu'on s'oppose aux intérêts américains. Le problème du Canal se posa alors. Commencé par les français mais inachevé, les américains voulaient y protéger leurs intérêts. Ils proposèrent des traités mais la Nouvelle-Grenade préféra garder sa souveraineté. Un traité fut signé début 1903 donnant une zone large de 10 km autour du Canal où les américains pouvait déployer des troupes, mais le Sénat Colombien vota son refus en août de la même année.
En colère contre le Sénat Colombien, Roosevelt décida alors de se tourner vers les indépendantistes panaméens en novembre 1903. Le Panama proclama dès lors son indépendance (même si en réalité il devint un protectorat américain). En compensation du soutient apporté par les américains, les États-Unis obtinrent le droit d'une zone de 32 km de large, le Canal Panama Zone, sous souveraineté américaine. Le Canal y sera construit puis ouvert en 1914, entièrement sous la supervision des USA.
La construction du Canal de Panama Coûta la vie à 27 500 ouvriers.