Un Tapon en Australie #2

Partie précédente : choualbox.com/cNA6j
Voilà la suite de mon histoire, on se situe encore dans mon premier mois en Australie. Sachez que je suis touché par tous ceux qui réclament la suite. Je n'avais pas l'intention de poster avant demain, mais j'ai fini par me motiver. J'essaye de ne rien omettre de mon expérience.

Première nuit dans la caisse, que nous avons baptisée Captain, non loin de notre destination. On croise nos premiers panneaux « Attention kangourous » mais pas un seul en vue. Choix Cornélien, chaleur ou moustique. Comme tout bon voyageur, on commence par prendre la chaleur avant de céder, parce que dormir dans une caisse à deux, on a vite fait de mourir de chaud. Sale nuit donc, nous arrivons dans notre la maison de nos hôtes à 8h du matin, pour le café. Nous accueille un couple de petits vieux, autour de 70 ans, très sympathiques, avec l'accent british. Ils ont un chien Jossie, et deux chats. Elle était institutrice, lui ingénieur en métallurgie, tous deux à la retraite maintenant. Le chien, lui s'amuse à piquer des trucs pour qu'on lui courre après, elle a débusqué et machouillé les trois brosses à dents de mon pote, dont l'hygiène n'était déjà pas le point fort. Notre travail ? Ramasser des feuilles de gumtree (nous apprendrons bien plus tard que c'est de l'eucalyptus), car en cas de feu, ça prend feu et tout crame au final. Pareil avec les branches. Croyez-moi, leur jardin est comme une forêt, deux ou trois hectares de feuilles et de branches qui traînent. Ils ont même une piscine en cas d'incendie. On se lève vers 8h, prend un café, on bosse sérieusement le matin, l'après-midi est plus soft, mais on en a assez vite marre de ramasser des bâtons, vers 15h on nous convie à arrêter pour se détendre. Nous avons du Wi-Fi, l'endroit est très confortable et Alan et Maggie sont un peu comme des grand-parents, adorables. On a de quoi se confectionner des sandwiches à midi. Le soir ? Ca fait très anglais, légumes et bœuf, avec de la sauce gravy, et en dessert, tous les soirs, des fruits frais coupés avec de la glace à la vanille devant un film. Malheureusement, Noël arrive, et ils ne peuvent héberger de voyageurs car des invités débarquent. Les petites vacances chez papi et mamie se terminent, nous y serons resté une dizaine de jours au final.

Nous décidons de prendre la voiture, en direction de Melbourne, pour rencontrer possiblement le meilleur ami de ma belle-soeur qui y vit depuis 4 ans. 800Km, avec un conducteur très en difficulté avec la conduite à gauche. Nous appelons encore une tripotée d'hôtes, et nous finissons par tomber sur une femme qui ne se gêne pas de dire à Fifi que son anglais pue la merde, mais pas le choix, on est à la rue. Une autre nuit dans la voiture. Le temps est plus clément, la nuit est plus agréable, le lendemain matin nous arrivons dans notre nouvelle ferme.

Le propriétaire nous reçoit, un homme, fin de trentaine, plutôt sympathique. Il nous fait une courte visite... Une maison, et deux bengalows côte à côte, avec cuisine, une douche pour les deux, une cuisine, un billard. Deux anglaises vivent à côté, évidemment on arrive pas à entendre leurs noms. Une allemande, Louisa, travaille aussi pour obtenir une seconde année de visa. Le job du jour ? Planter des agapenthes sur les bords de son chemin. Vous pouvez Googler agapenthes, c'est tout pourri comme plantes. Nous faisons la connaissance du père du propriétaire, que nous avions décidé d'appeler papipec (pour papi pecno, bien qu'il ne paraisse pas dépasser 65 piges), plutôt amical, il a une jambe raide dû à une opération, il aime beaucoup raconter des histoires. Dans la ferme, il y a aussi un employé, par souci d'équité et comme nous fourmillons d'idées, nous l'avons surnommé bien méchamment Joe le péon. En même temps, il passe sa journée dans le tracteur à faire des pré-trous pendant que nous, on doit faire le reste à la pelle. Le sol est dur, le travail nous semble autrement plus difficile que chez nos précédents hôtes, j'en tombe de sommeil à 19h.

Après quelques jours, voilà le deal, on commence à 8h et on finit à 16h, on a l'impression de se faire enfiler. Nous sommes certes logés et nourris, mais à bosser 7h par jour, autant choper un boulot et avoir de l'argent de poche en plus d'un lit et de nourriture. En plus, nos nouvelles tâches nous font regretter le ramassage de bâtons. Ici, ramassage de cailloux (true story, on a ramassé des centaines de kg de cailloux), taillage de tous les arbustes qui dépassent dans les enclos, et là, c'était plus en mode 10 hectares de terres. Bref, on a bien les boules, mais les quelques bières offertes par notre hôte ont raison de nos envies de rébellion. Oui, c'est de l'esclavage légal, mais on ne peut pas partir tant qu'on a pas d'autre plan.