Ces jours

La personne ayant écrit cette box a préféré rester anonyme, merci de respecter ce choix.

Il y a ces jours où tout va bien, trop bien, trop vite, juste trop.
Ces jours où j'ai l'impression de pouvoir déplacer des montagnes
Ces jours où je les déplace, à mains nues et avec le sourire.
Durant ces périodes, qui durent quelques jours,
Parfois quelques semaines,
Je suis une mère, une femme, une fille, une amie,
Je peux bosser plus de 10h/jour sans m'en rendre compte,
Tout en m'occupant du quotidien, de ma famille, de mes amis.
J'ai 1001 projets, je fonce sans me questionner,
Je suis invincible.
J'aime. Je donne. Je prends. Je vis.

Il y a ces jours où c'est plus compliqué.
Là aussi, ça dure des jours, des semaines, des mois parfois.
Je me réveille d'une nuit agitée, entre cauchemars et pensées négatives,
Avec une boule à l'estomac.
Le cœur qui s'emballe, les mains qui tremblent, les somatisations, je connais bien.
Et parfois juste le néant.
Mon cerveau ne réponds plus, je pète les plombs
Encore, encore et encore.
Je m'énerve, je crie, je hurle, je pleure ou je me renferme.
Je ne suis plus capable de rien, je ne veux plus rien.
Je pense juste à ce soulagement que ce doit être quand tout s'arrête.
Quand tout s'arrêtera-t-il ?

Il n'y a pas que moi, non, ce serait trop facile.
Il y a la famille que j'ai créé et explosé,
Il y a les très rares amis qui se font du souci pour moi,
Il y a ces quelques personnes que j'ai fais entrer dans ma vie récemment et qui comptent sur moi, qui comptent pour moi.
Il y a... Il y a...

Je ne me reconnais plus, qui suis-je ?
Depuis quand j'alterne ces périodes ?
J'ai l'impression de devenir folle.
Je ne sais que vivre à 3000% en jouant avec les limites, avec le danger
Ou sur-vivre, en pensant à quel point il serait facile de ne plus jamais avoir à réfléchir.

J'ai quelques rares moments d'accalmie.
Souvent loin de mon quotidien,
Mais ça ne dure pas, ça ne peut pas durer
Parce qu'il y a ma vie, ma vraie vie, jamais loin
Et c'est normal, parfois réconfortant, parfois angoissant, mais c'est normal.

Quelle est la formule magique de cet état de faits ?
Des attouchements, des parents qui ferment les yeux, des décès, une naissance, la vie d'adulte que je déteste, des rencontres, des adieux, des non-dits, des déceptions, une facilité déconcertante à tout briser, une place jamais vraiment trouvée.

Ai-je vraiment une place ici ?
Peut-être pas mais maintenant je n'ai plus le choix
Ma petite frisée aux yeux marrons mérite d'avoir une maman
Une maman qui va bien.

Respirer... Expirer... Essayer d'avancer...

Ne pas s'en faire, ça ira.