La poussière se répand au fil du temps,
Se pose sur d'antiques livres oubliés,
Qui nous reviennent à la vue seulement
Lorsque apparaissent les toiles d'araignée.
La poussière s'envole sous notre souffle,
S'infiltre dans la gorge, brûle les yeux ;
Tout comme les souvenirs qui se camouflent
Derrière les grimoires de nos aïeux.
Ces ouvrages jaunis aux pages cornées
Renferment, malgré leurs belles couvertures,
De tristes et inavouables secrets :
Démons occultes et viles créatures.
Et pourtant...
Les histoires décrites sont bien réelles,
Point de fait fantastique : rien que des hommes,
Leurs multiples vices dont l'esprit recèle,
Ce besoin meurtrier dont le cœur raffole.
Inéluctables restent les génocides,
Les massacres au nom de dieux tout-puissants ;
Nous demeurons silencieux face au vide
Que représente ce passé permanent.
Une longue lecture de ces mémoires
Révèle un axiome trop accablant,
Car les écrits agissent tel un miroir
Qui reflète sans cesse notre présent.
