NSFWLa fin de l'amour

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Suite à votre consultation, j’ai décidé il y a quelques jours d’annoncer à Ibrahima que j’offrais mon cœur et mon cul exclusivement à Cyrielle.

Bien sûr, cette officialisation a provoqué des larmes, autant sur son visage que sur le mien. Quelle ne fut pas ma douleur de l’entendre me supplier de lui accorder une dernière pipe ! Pour autant, je suis resté fidèle à ma position, le 69, avec Cyrielle uniquement.

Étonnamment, mon ex concubin nocturne s’est rapidement évaporé, et cela autant de mon esprit que du service de la résidence dans laquelle je vis. J’ai ouï dire qu’il était parti en congé. Intérieurement, j’étais heureux de cette décision car comme on dit, « loin des yeux loin du cœur ».

Cependant, ce matin, tout a basculé.

Alors que Cyrielle, toute guillerette, me rejoignait dans mon appartement, je n’étais rempli que de joie à l’idée de la retrouver. Elle s’était faite tatouer la veille, et tenait absolument à me montrer ce fabuleux motif qui, selon ses mots, me prouverait toute l’étendue de son amour. Et effectivement, la fine écriture qui souligne ses mamelons noirs stipule, dans un témoignage d’amoureuse absolue : « Propriété de SeoSeo ».

Cette découverte fait se soulever mon chibre d’un coup. Comme un chevalier signifiant son allégeance à son roi en baisant sa chevalière, j’appose mes lèvres humides sur la déclaration d’appartenance qui est gravée pour l’éternité sur les seins gonflés d’excitation de ma promise. Nous nous apprêtons à une nouvelle chevauchée orgasmique, quand, depuis le couloir, nous entendons des cris de panique.

Interpellés, Cyrielle et moi cherchons à apprendre ce qu’il se passe. Nous sortons dans le couloir, et une auxiliaire nous informe immédiatement de la situation : Ibrahima, du haut du toit de la résidence, menace de se suicider. Mon cœur, pourtant maintenant dévoué à Cyrielle par le serment de sa poitrine, s’arrête. Je la regarde, elle fronce les sourcils. Je décide malgré tout de me rendre sur le toit pour tenter de raisonner mon chevalier noir, et elle me poursuit dans l’ascenseur.

Arrivé sur le toit, je le vois, debout face au vide. Il est nu, et sa peau scarifiée de toutes parts décrit des nuits torturées. Je m’approche, doucement, et il se retourne. À ma vue, son énorme pénis d’ébène se raidit, mais son visage ne s’illumine pas. Il me déclare que puisque j’ai choisi Cyrielle, il préfère mourir que vivre seul sans moi.

Je lui fais part alors de vos votes, et lui jure que ce n’était pas ma décision, et il me rétorque avec lucidité que si j’ai décidé de m’y plier, c’est que j’acceptais cette décision. Je baisse les yeux, honteux et abattu par cette vérité. Derrière moi, Cyrielle jubile et se pince les tétons. Je tends une main vers Ibrahima, il la toise, il hésite. Enfin, à mon grand soulagement, il fait un pas en ma direction, s’éloignant du bord.

Brusquement, Cyrielle bondit vers Ibrahima et lui fait face les poings serrés : « rien ni personne ne fera obstacle à notre amour ! » rugit-elle. Face à lui, mon primo amoureux n’a pas le temps de rétorquer qu’elle le pousse de toute sa force, exaltée par son désir d’exclusivité. Il ne dit rien et résiste, non sans mal. Seulement, le combat me paraît déséquilibré, et j’en perçois déjà l’issue.

Ibrahima perd du terrain, et il n’a plus qu’un pied sur le toit. 15 m en dessous, une petite foule est déjà réunie, et certains prennent même des paris sur qui va chuter en premier. Cette scène est absurde, irréelle, et pourtant, son épilogue me marquera réellement à jamais.

Dans un furieux effort, Cyrielle pousse sur ses bras et crie victoire. Ibrahima, tel Mufasa, est projeté dans le vide par la Walkyrie qui proclame être ma propriété. Elle se retourne vers moi, un sourire délirant lui traversant le visage, et du coin de l’œil, j’aperçois furtivement l’ultime geste d’Ibrahima : désespéré, il tend son bras et parvient à saisir la cheville de Cyrielle.

Il l’emporte dans sa chute, et elle sourit toujours tant sa perception de la réalité est distordue. Je les vois disparaître tous les deux et quand je me rapproche du bord, j’entends le bruit des os d’Ibrahima qui se fracasse sur le béton, et pire encore, le déchirement de la cage thoracique de Cyrielle qui s’empale littéralement sur le pénis toujours tendu et hypertrophié de celui qu’elle souhaitait pousser dans le vide et qui l’y emportait aussi.

En contrebas, la petite foule hurle devant la folie du spectacle. Quelques petites mains s’emparent de téléphones pour filmer et photographier la scène. Moi, tout en haut, je me sens comme libéré. Je ne comprends pas pourquoi la tristesse ne m’envahit pas, je sens simplement une énorme vague de soulagement.

Je recule. Je reprends l’ascenseur. Je rentre chez moi. Je n’ai plus d’amoureux ni d’amoureuse maintenant.