Prose d'un nouveau
Bonjour à tous !
Je lis régulièrement Choualbox en "visiteur", mais c'est ce groupe qui m'a motivé à m'inscrire. J'aime beaucoup ce groupe, ce que les gens y postent, ce que les gens répondent.
Donc, c'est la première fois que je poste/montre ce que j'écris. C'est sans doute pompeux et maladroit (à la relecture, je repère beaucoup d’écueils de type P0eteMaud1t.skyblog), j'essaye de faire comme les grands, avec moins de succès, mais je suis très curieux d'avoir vos avis/remarques/suggestions/... Alors voila ladite "prose":
Juste derrière les hanches blondes du désert
Tu regardes perler les premiers rayons de l'aurore.
Un soleil coruscant badigeonne l'horizon d'un rouge brulant,
Les derniers éclats de la nuit glacée fondent dans les creux de sable
Comme la peste peureuse se prosterne à reculons,
Couarde reine de ceux qui dorment.
C'était la dernière nuit du monde.
L'astre vermeil se hisse paisiblement dans le ciel,
Il vire au flave, l'empereur tranquille réchauffe son désert.
Tu es seule, voici le dernier des tiens qui s'endort.
Tu sais qu'il te faut les quitter désormais,
Tu sais qu'il ne reste plus rien qui ne soit déjà terminé.
Il n'y a d'avenir pour les desseins achevés.
De toute façons, regarde autour de toi,
Regarde comme tout est grand et vide.
C'est très jolie ici,
On dirait un vieux futur assoupi
Qui dormira plus longtemps que s'il avait été mort.
Il n'est plus possible de douter,
Il n'est plus de choix qu'il ne t'appartienne de prendre.
Le soleil brûle déjà les vents secs qui te poussent.
Le désert, paisible glouton, avale les corps des tiens,
Les plaines de la vie sont à nouveau ce qu'elles furent,
Plus rien, enfin, ne perturbe la lassitude des temps immenses
Dans le ciel qu’effilochent quelques balafres blanches,
Le soleil, glorieux empereur des ruines,
Embrase le chemin qu'il te trace.
Déjà, de ce que fût ton corps,
Il ne reste que la poussière que sèment les vents.
Voila un temps incalculable que tu marches.
Et tout ce qui t'entoure semble plus pur,
Les horizons intacts goutent à la vertu,
Nul regard ne s'y pose sans que leur sérénité ne soit troublée
Et les tableaux divins n'ont pas de dévot.
Tu trembles et le passé sanglote derrière toi.
Soit sourde à l'appel inerte des regrets,
Car se retourner n'est déjà plus possible:
La nuit recouvre déjà les temps fanés,
Tu n'es plus de cet intervalle malheureux,
Il n'était qu'une saison manquée.
Et là-bas, au bout de tes yeux,
Les derniers éclats de soleil te guident.
Ils fendent le vent et sabrent la tempête
Pour t'ouvrir un chemin neuf.
Tu t'approche alors d'un reflet de ciel,
La lumière y dort au creux de l'eau circonflexe.
L'eau noire lèchent tes pieds.
Soit en paix,
Rien dans ta vie ne fût vain.
Alors, derrière ce manteau brumeux,
De l'autre côté du reflet,
Les lendemains seront les premiers,
Tu les verra poindre,
Tu sera mère de Tout.
Traverse les flots calme,
Il sont la virgule de la Grande Histoire.
Soit la première à fouler ce sable neuf,
Celui d'hier est épuisé.
Sème, veille, enfante et berce,
Mais souviens-toi pourquoi il a fallu tout oublier.
Je vais refaire mon commentaire en plus court en allant à l'essentiel vu que ça a planté (encore) :
- C'est beaucoup trop abstrait au risque de perdre totalement le lecteur quand il n'y a pas de titre indicatif à ton poème
- Tu aurais besoin d'être plus vigoureux et de travailler la métrique, pour donner du rythme à tes strophes. Pas que je sois contre une certaine liberté de mise en forme, mais dans ton cas ça les mettrait beaucoup en valeur.
- Par ailleurs j'aime bien tes formulations donc ta plume en général. Tu peux rester abstrait en écrivant un poème pour ce qu'il est, c'est à dire favorisé le beau des tournures et tout au dépit du sens. C'est pas grave puisque c'est aussi une façon de faire les choses.
Juste dans ton cas je me sens un peu frustré avec toutes ces références indirectes à quelque chose que tu ne nommes jamais et qui est assez camouflé pour être plus ou moins difficilement perceptible
Voilà, c'est la version courte. La version longue contenait des mots de bienvenu et des conseils et d'autres points positif mais là j'ai la flemme o/
Merci pour les critiques ! Comme je l'ai dit dans ma réponse à Ludescal, je suis d’accord avec toi.
En ce qui concerne la métrique et le rythme, c'est vrai que ça gâche et ça découd l'ensemble de ne pas travailler la cohésion du texte. C'est mon gros défaut: je me concentre sur la tournure d'une phrase, d'une expression au détriment de la fluidité du texte.
Mais, en ce qui concerne l’intelligibilité du propos, j'aime bien aussi les textes métaphorés, imagés et dont le sens ne jaillit pas instantanément. Quand je lis Heredia, Gautier ou Baudelaire, j'aime bien devoir froncer les sourcils pour décoder, débroussailler. Alors bien sûr, je me garde de me comparer à eux, mais ils sont un peu mes modèles/inspirations et j'ai beaucoup de mal avec les poésies excessivement limpides.
Cela dit, je reconnais volontiers que je suis dans l'excès et la cacophonie.
Je m'étais essayé à des modèles plus rigoureux, genre le sonnet, et je m'y étais cassé les dents: j'ai pris la prose par souci de facilité :)
C'est vraiment beau, j'ai apprécié la lecture, cependant je n'ai rien compris de ce dont tu voulais parler :/
Merci !
A propos de la clarté du texte, c'est vrai que c'est trop imagé et décousu: je me concentre trop sur les tournures locales, et j'en oublie la cohérence globale.
Mais pour expliciter, ça m'a été inspiré par certaines planches abstraites et oniriques de Moebius et par le mythe de Noé: ça raconte le dernier jour d'un monde, où tout disparait, excepté le soleil, le sable et une femme. Elle est rescapée de la civilisation précédente et semble avoir été désignée pour féconder la prochaine, avec une ambiguïté volontaire entre la nécessité d'oublier les fautes et erreurs passées et la nécessité de se souvenir pourquoi il a fallu tout recommencer, tout ça tout ça...
D'accord, je comprends déjà mieux le sens du texte dorénavant !
Ce que tu peux faire, sur tes prochains écrits s'ils sont quelques peu imagés comme ici, c'est d'inclure une petite explication au début comme lorsque tu m'as répondu.
Sinon vraiment bravo, et j'espère pouvoir te lire à nouveau dans pas longtemps :)
Tu ne dois accéder à ce site que si tu as au moins 18 ans ou si tu as l'âge légal pour visionner ce type de matériel dans ta juridiction locale, l’âge le plus élevé étant retenu. En outre, tu déclares et garantis que tu ne permettras aucun mineur à d'accéder à ce site ou à ces services.
En accédant à ce site, tu acceptes nos conditions d'utilisation.