Le boom des masturbateurs pour hommes : « J’ai des amis qui ont peur de préférer ça au réel »

Un peu comme ceux qui semblent préférer faire des box en anonyme plutôt qu'en nominatif

Pour avoir essayé, je confirme cette "peur" (c'est pour ça que je ne l'utilise plus). D'un point de vue sensations physiques pures, c'est 100 fois mieux qu'une nana, et contre zéro efforts. Il ne manque que l'amour et les poupous, et tout ce qui va avec, en termes d'émotions. Mais niveau sensations physiques (et uniquement sensations physiques), les femmes ont déjà perdu, là, comme nous on a perdu vs les sextoys pour femmes.

Daniel (le prénom a été modifié) adore prendre sa pause déjeuner chez lui. « C’est le moment de la journée que j’attends avec le plus d’impatience », confie au Monde cet Américain de 40 ans. Et pour cause, une fois le repas de midi achevé et sa femme repartie au travail, il en profite pour s’adonner à son rituel favori, la masturbation. Pas n’importe comment : Daniel utilise un sextoy pour homme appelé « masturbateur » ou « vaginette », sorte de gaine dans laquelle insérer un pénis.

Conçus par des entreprises telles que Fleshlight, Kiiroo ou Dorcel pour imiter de manière plus ou moins réaliste la sensation d’une pénétration vaginale, anale, voire buccale, ces jouets sexuels sont de plus en plus populaires, notamment depuis les confinements liés à la pandémie de Covid-19. Mais bien qu’ils constituent aujourd’hui un sujet de discussion constant sur certains réseaux sociaux et forums en ligne, l’existence même de ces objets demeure taboue et leur popularité largement sous-estimée.

Leur histoire ne date pourtant pas d’hier. En 1998, Steve Shubin, un Américain, dépose un brevet pour ce qu’il qualifie alors de « dispositif pour le recueil discret de sperme ». Ses croquis représentent un objet cylindrique renfermant, sous un couvercle, un vagin artificiel conçu à partir d’un matériau élastique. La marque de sextoys Fleshlight, contraction anglaise de flesh (la chair) et flash light (la lampe torche dont les vaginettes reprennent l’apparence), est née.

Dynamique communautaire
Un quart de siècle plus tard, elle est devenue une référence et a entraîné dans son sillage de nombreuses sociétés concurrentes. Surtout, le champ des possibles s’est élargi. Sur les places de marché en ligne, on trouve des milliers de produits aux designs, textures, orifices… répondant aux fantasmes de publics hétérosexuels comme homosexuels. « Il n’y en a pas deux pareils », confirme Vincent, un Canadien de 34 ans détenteur à lui seul d’une trentaine de masturbateurs, dont les prix varient de 10 à 300 euros.

Et la demande ne cesse de grandir, selon Juan Ziena Cabezas, directeur général de Fleshlight International SL, la branche européenne de l’entreprise américaine. « En 2023, nous avons produit plus de 500 000 unités » pour le Vieux Continent, explique-t-il au Monde depuis ses bureaux andalous. Et d’ajouter que la France figure parmi les trois premiers pays européens en termes de ventes, après le Royaume-Uni et l’Allemagne.

Or, derrière cet engouement commercial, se cache une dynamique communautaire peu documentée. Sur la plate-forme Reddit, par exemple, plus de 60 000 internautes échangent en anglais sur un forum constamment actif consacré à la marque. Ils y vantent leurs collections respectives, photos et vidéos à l’appui, se donnent des avis détaillés pour de futurs achats, partagent des mèmes, bâtissent des amitiés et se racontent des anecdotes intimes. « Je ne sais pas exactement ce que je cherche, mais je suis curieux de savoir ce que vous recommanderiez à un débutant sans expérience », demande l’un d’entre eux. Un autre, au sujet de sa femme, confie : « Ça a complètement changé la dynamique de notre relation quand elle a compris qu’elle ne contrôlait plus mon plaisir. »

Sur ces espaces en ligne, principalement peuplés d’hommes anglophones, certains saluent aussi le design discret des objets ainsi que leur réalisme. Mais le succès de ces marques de masturbateurs pour hommes s’explique en grande partie par leurs stratégies marketing fondées sur l’industrie pornographique. Fleshlight comme Kiiroo ont en effet développé des gammes entières de jouets modelés sur les vulves d’actrices X et vendus comme tels.

L’illusion d’un rapport sexuel
Will, un Britannique de 26 ans dont la collection personnelle ne cesse de s’étendre depuis sa majorité, est conquis : « Il y a définitivement un certain plaisir à avoir un sextoy moulé à partir des parties intimes d’une star du porno et, quand on l’associe à une vidéo en première personne [filmée du point de vue de l’acteur] ou en réalité virtuelle, ça peut vraiment donner l’illusion. » « Il y a une sorte de connexion entre le client et la star inaccessible avec laquelle, dans la vraie vie, il ne pourra jamais avoir de relations sexuelles », appuie Juan Ziena Cabezas.

Après avoir fait ce même pari de l’incarnation de ses vaginettes pendant plusieurs années, Dorcel veut de son côté revenir à des objets « plus neutres », explique Clément Djen, directeur marque et design de l’entreprise française. Cette dernière dit mener des études régulières auprès de sa base de clients masculins, afin notamment de comprendre leurs préférences et leurs habitudes.

Leurs rituels, les membres les plus actifs des forums prennent plaisir à les décrire. « Je m’en sers environ deux fois par semaine, détaille Will au Monde. Je choisis un jouet que je réchauffe avec un accessoire, je décide si je veux regarder du porno ou non, je me déshabille puis j’applique du lubrifiant avant de commencer à me faire plaisir. » L’une des techniques de base consiste à prendre l’objet en main et à l’enfoncer, par des mouvements de va-et-vient, sur son sexe.

Célibataire français de 34 ans, Baptiste préfère quant à lui reproduire des positions traditionnelles : « J’ai acheté une petite ventouse que je visse à l’extrémité du sextoy pour pouvoir le poser sur une surface, par exemple dans ma salle de bains. C’est à moi de faire des mouvements, l’excitation est différente. » C’est là toute la fonction de ces objets : reproduire le fantasme et l’illusion d’un rapport sexuel en chair et en os, quitte à brouiller les frontières.

De véritables compagnons
Les masturbateurs deviennent ainsi de véritables compagnons pour les hommes qui les utilisent régulièrement. Parmi ceux que Le Monde a interrogés, la plupart sont célibataires et disent ressentir davantage de sensations avec ces jouets qu’avec des partenaires humains. « Je fais durer le plaisir plus longtemps avec un accessoire et ça me procure beaucoup plus de sensations, confie Baptiste. J’ai même des amis à qui j’ai voulu en offrir, mais qui ont peur de préférer ça au réel. »

Mais si ces sextoys permettent en effet aux hommes de mieux connaître leur corps et de pimenter leur vie sexuelle, ils participent de la construction d’une certaine masculinité. Des internautes hétérosexuels les décrivent comme un moyen de prendre leur indépendance vis-à-vis des femmes, reprenant la rhétorique sexiste des « célibataires involontaires », dits « incels ». « La masculinité a été écrasée ces dernières années à cause des politiques de gauche et du féminisme, croit Vincent depuis son Canada natal. L’homme est considéré comme mauvais et, de nos jours, il est très difficile, voire dangereux, de sortir avec une femme. J’ai d’ailleurs arrêté et la sensation est la même : le Fleshlight offre un espace sûr pour pouvoir jouir de sa sexualité sans importer de problèmes dans son foyer. »

Ce discours, la marque américaine dit s’y opposer, bien qu’elle ait longtemps capitalisé sur la complexité supposée des exigences sexuelles féminines, notamment à travers certaines de ses publicités. Mais il confirme l’idée selon laquelle ces masturbateurs ont dépassé leur fonction première de sextoy pour devenir des objets culturels à part entière, nouveaux véhicules d’une masculinité à l’ère du porno mainstream et des communautés en ligne.

Donc une branlette c'est pas réel ?

j'ai jamais essayer et j’aurais honte d'acheter un truc pareil.
cela dit,j'ai plus de plaisir a me branler moi même qu'a niké une femme avec un préservatif qui me coupe toute sensation.
et tu a beau enchainer les plan de site de rencontre,ça vaut pas une seule et unique femme certes moins belle peut être,mais avec laquel on peut profiter a l'état brut et ça n'a tout de suite plus rien a voir.
et ne parlons pas d'une fellation avec préservatif,ce truc inutile pour l'un comme pour l'autre.

Putain mais quelle génération de petits branleurs.
Y'a rien de mieux qu'une belle et humide chatte bien chaude... à part peut-être un fion bien lubrifié

J'ai cru que ça allait traiter des escortboy.

Triste de voir que le replis sur soit et l'individualisme va jusque dans nos lits.
Moi qui rêvait dans ma jeunesse dun retour de l'amour libre.

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