Conseil de disciclim'

Salut les fdp ! Aujourd'hui une p'tite histoire de bureau qui se termine sur un prochain conseil de discipline.

Posons les bases : je bosse dans cette boite de traduction de jeu vidéo Londonienne depuis début 2020. D'abords dans le service LQA (où on testait les trads faites de jeux vidéos, pour corriger d'éventuels soucis de langage) par intermittence à coups d'intérims intempestifs, variant de quelques jours à plusieurs mois avec un vide entre les deux (qui m'aura permis de bosser dans un service client pour imprimantes Brother, vous vous souvenez ?), puis depuis un peu plus d'un an directement au service traduction, cette fois-ci à coups de CDD de 3 mois renouvelés à la chaîne.

En cas de touuut petit soucis, on en référait directement à nos deux chefs (n+1), au pire à notre super chef (n+2), que nous appellerons Sven. En général, c'était réglé presto rapido.

MAIS, des fois, la direction de la boite décide de faire bien chier sa mère pour rien. Le dernier exemple en date étant qu'ils ont décidé, avec l'arrivée de l'été, de mettre la clim'.

Mais la mettre À FOND, genre à 15°, avec souffle au max. Ça a commencé y a deux mois, alors au début comme on se gelait les couilles dans notre bureau (séparé des autres bureaux), on la coupait tous les matins en arrivant, et au pire on ouvrait la fenêtre, c'était suffisant. Et ce manège a continué quelques temps. Puis, nos n+1 nous ont dit qu'on devait pas l'éteindre, ordre de la direction. On a quand même continué à la couper parce qu'on se les pelait sévère quand même. Londres c'est pas la Sicile.

Eeeet puis l'une des chefs d'un autre département de la boite (mais logés dans les même bureaux que nous) est venu fermer la fenêtre et nous dire d'arrêter de couper la clim', parce que « C'est pour faire circuler l'air ». Mon cul sur ton front, Jeanine ; ouvrir une fenêtre donne le même résultat.

On a demandé plusieurs fois à ce qu'on laisse la clim' éteinte parce qu'on se choppait des maux de têtes et qu'on mettait parfois des vestes à l'intérieur alors que dehors on les portait pas (une de nous avait même une écharpe, c'est dire...)

Ça a à nouveau duré un certain temps, et puis un matin les fenêtres ont été fermées à clé. Classe les gars. J'ai un peu pas aimé, alors je me suis abaissé à leur niveau : j'ai planqué la télécommande de la clim', et en ai parlé avec Sven (via Teams, lui bossant depuis sa maison), disant qu'en gros, si ils veulent jouer à ça, on est deux. Un peu puéril, je vais pas mentir.

L'un de mes n+1 m'a donc parlé en aparté, me disant que j'aurais pas du faire ça, que ça se fait pas, bla bla bla... Je lui ai donc répondu que tant que la direction en aura rien à foutre, je continuerai. Lorsque qu'il m'a dit qu'on devait quand même laisser l'air conditionné allumé, j'ai demandé pourquoi c'était si important. Il m'a répondu que l'air devait circuler, qu'il faut pas l'éteindre et rallumer sans arrêt pour économiser l'énergie, et que ça refroidi nos équipements informatiques.

Mon cul Germaine. Je réponds donc à ces excuses très bancales qu'on peut faire circuler l'air en ouvrant les fenêtres et ne l'allumer que lors de grosses chaleurs (qu'on n'a pas encore eu à ce jour), que couper la clim' pour de bon économise encore plus d'énergie, et que nos ordis génèrent autant de chaleur qu'une bougie. Mais bon, ça suffit pas à le faire changer d'avis, faut laisser tourner la machine à froid. Au fil des jours, la température était mieux régulée, et c'était beaucoup moins frisquet, mais pas pour autant nécessaire. Les fenêtres étaient toujours verrouillées par contre.

Et puis il y a 3 jours, un message sur le canal général de Teams a été posté relatant qu'un « arrangement a été trouvé et que la clim' restera allumée autour de 23°C, et que ce sera le nouveau protocole ».

Avant de répondre à ça, je me suis demandé si ça en valait la peine, sachant que j'avais posé ma démission pour fin août quelques heures avant, et que je savais d'avance que ça risquait de partir en cacahuètes. Et puis que je me suis rappelé que j'en ai marre de fermer ma gueule et que la direction de la boite (qui d'ailleurs se situe dans une autre ville à l'autre bout du pays, au passage) nous casse bien les grelôts.

Je prends donc mon plus beau clavier, et répond à ce message que non, aucun arrangement n'a été trouvé, on nous a rien demandé, on n'a même pas été informé qu'il y avait des « négociations », et qu'un « protocole » pour la clim' est absolument ridicule. Pourquoi pas un protocole pour le papier toilette aussi ? (oui j'ai vraiment dit ça). Et que la direction nous faisait un doigt d'honneur en nous snobant délibérément. S'en suit des justifications d'une des responsables, que je réfute. Elle me demande de lui écrire un courriel par rapport à nos demandes, ce dont je doute que ça aboutisse à quoi que ce soit, mais bon je lui dit OK.

En parallèle, Sven (mon n+2, rappelez-vous), me parle en chat privé, me disant que je peux pas écrire que la boite nous fait un doigt d'honneur, et que je dois effacer cette partie là. Ma politique personnelle étant d'assumer tout ce que je dis et de ne jamais céder à la censure, je noie le poisson en disant que ça ne serait jamais arrivé si on nous faisait pas la sourde oreille. Il me dit alors qu'il reçoit plein de messages de quelques managers, ainsi que des RH, pour que j'efface la partie du message parce que ça ne peut pas passer sur un chat général interne, et que tout le monde peut le voir (même des visiteurs apparemment, pas trop compris pourquoi mais bon) ; je me contente de répéter ce que je viens de dire de différente manière, arguant que si ne plaît pas à la boite, ils n'ont qu'à nous écouter.

Un modo finit par l'effacer. Mais j'avais déjà envoyé le courriel à la manager qui me l'avait demandé, donc je me dis qu'on verra, même si je n'attends rien de spécial.

Et donc aujourd'hui, 3 jours après l'incident, je reçois un courriel avec une convocation en visio pour un conseil de discipline, par rapport à la phrase sur le doigt d'honneur. Sauf qu'en vrai balek, parce qu'au pire, même si je suis viré, comme dit plus haut je démissionnais fin août, et je quittais l'Angleterre quelques jours après. Le pire qui peut m'arriver, c'est de devoir m'ennuyer un mois chez moi avant mon départ du pays de la pluie. Certes je ne toucherai pas 1 mois de salaire pour août, mais pas très grave, je peux gérer ça à l'aise.

Nan la vraie question que je me pose c'est : qu'est-ce que je devrais dire lors de ce conseil de discipline pour leur faire comprendre que la direction est une bande de cons et que je me fiche de leurs sanctions ? Tout en restant courtois, parce que partir en insultes c'est trop facile, j'aime la subtilité.

Des suggestions ?