Début septembre 2017, Aix-les-bains, on fête l'anniversaire d'un pote dans son jardin. Pour poser un peu le contexte, mon pote habitait à ce moment là juste derrière la barrière de péage Aix nord, c'est un peu excentré et y a une petite bande de bois aponté (c'est suisse) à son logement.

On est une bande de potes d'enfance, on a tous grandi dans le coin et on se connaît très bien. Mais comme dans chaque soirée, il y a toujours un ou deux éléments rapportés que le gros de la bande ne connaît pas. L'un de nos copains ayant fait l'armée au sein des chasseurs alpins nous ramène deux "potes" à cette occasion, deux anciens militaires du BCA. Il connaît bien le premier mais moins le deuxième.

"Salut enchanté, Nordhal !" lance le deuxième en saluant ma femme et moi. Souriant. Sympathique, même, du moins aux premiers abords. L'anniversaire débute vers le milieu d'après-midi, pétanque, apéro etc. Le tout s'orientent vers un bon gros barbec' en fin de journée/soirée, avec que des copains ! Le top !

Je me souviens avoir parlé un peu avec lui dans la fin de journée, mais déjà que je suis généralement assez réservé avec les gens que je rencontre pour la première fois, les discussions auxquelles on a pris part lui et moi m'ont rapidement emmerdées. Le mec est hyper borné (borne chasseur alpin, blague de savoyard...) sur de nombreux sujets, raciste, ma femme me le fait aussi remarquer, on s'écarte un peu de lui pour se rapprocher d'autres invités.

A mesure que la soirée avance les invités quittent. Ma femme et moi avions prévu de dormir sur place, c'était l'époque où on lançait la tente 2 secondes dans un coin à l'écart pour rentrer ensemble le lendemain après la décuve. Le petit bois a côté était parfait pour ça !

Vers 2h du matin un gros orage éclate. Les derniers convives encore présents, une dizaine de personnes éparpillées en 2 ou 3 groupes, se retrouvent sous le barnum pour s'abriter. Là un truc bizarre commence à se profiler. Bien qu'il y ait régulièrement eu un ou plusieurs éléments rapportés aux soirées que nous passions avec cette bande de potes, jamais une affaire n'a disparu. Les paires de lunettes, fringues ou autres objets égarées finissent toujours par réapparaître...

Ce soir là, 3 téléphones ont mystérieusement disparus. Des téléphones. Pas un pull ou un chargeur oublié par un type bourré, 3 téléphones. A ce stade de la soirée on avait déjà tous plus ou moins des soupçons sur les deux gus. On était là "c'est bizarre quand même, ça n'arrive jamais entre nous des téléphones qui disparaissent...". Le ton est d'ailleurs monté car les deux sentaient bien qu'on les soupçonnait.

Les recherches commencent Nordhal est presque le plus assidu, certainement pour tenter de lever les soupçons. Un premier téléphone est geolocalisé dans le petit bois à côté. Nous attendons que l'orage s'arrête et trouvons assez rapidement l'appareil.

Le deuxième est geolocalisé à une dizaine de km. dans une zone résidentielle. Très bizarre. A ce moment là je me souviens que les seules personnes à avoir quitté la soirée et à être revenus sont les fameux deux compères partis acheter des clopes à un moment... L'aube approche, le gars ayant perdu son téléphone, appelons le Kéké, à eu le temps de décuver un peu. Il est très remonté alcool aidant, chope ses clés de bagnoles et se met en tête de prendre le volant à la recherche de son téléphone.

Il est encore tôt, nous sommes toujours bourrés, nous calmons le Kéké et lui demandons d'attendre le jour pour aller à sa recherche. Tout le monde insiste pour qu'il n'y aille pas. Sauf Nordhal. "Viens, on prend ma caisse, on va le retrouver ! J'ai pas trop picolé, je peux conduire !" Il insiste, plusieurs fois. Je me souviens que le pote qui organisait la fête à ce moment là a monté le ton sur Nordahl en mode "maintenant vous restez là et vous irez le chercher demain !"

Le téléphone de Kéké a été retrouvé le lendemain dans le jardin d'un petit couple de sexagénaires. Le troisième n'a jamais été retrouvé... Je n'ai plus jamais revu l'un ou l'autre de ces deux compères. Ma femme me confirme avoir parlé de l'affaire Maelys avec la femme de l'hôte, devant Nordhal ce soir là... Quand on se retrouve avec cette bande de pote, on en reparle encore aujourd'hui, il avait encore le sang de Maelys et d'autres sur les mains lors de cette soirée. Kéké à littéralement frôlé la mort ce soir là. J'ai passé une ou deux heures de décuve seul dans la quechua au fond du bois, je l'ai peut-être frôlé de pas loin aussi.