À poil !

Perdu au fin fond d'une forêt,
Dans le sillage de mes aînés ;
Comment survivre jusqu'à l'orée,
Au braconnage déchaîné ?

Lancinante fuite aux abois,
Mes ramages me font défaut,
Je tente de masquer mes émois,
Damne mon age, dame à la faux.

Plutôt que courir, je me terre,
En silence la rage au ventre,
Plutôt que rire il faut se taire,
Adage de la bête dans son antre,

De même que le loup et le corbeau,
Plumage sombre et grandes oreilles,
Je ne me moque ni montre les crocs,
De mes branchages je vous surveille.

Cervidé galope en stress,
Ours secret à la ramasse...
Cerveau vidé, je digresse,
Le radotage est ma disgrâce.

Je vous décris ma panoplie,
Quel pelage je revêt,
En prose ou en homélie,
Que protège donc mon duvet ?

Peu importe ma fourrure,
Né en cage ou né dehors,
Blottis, calme ma fureur,
Entre Bambi et Boucle d'Or.