[ Philosophie ] La conscience (Part 1/2)

Bonsoir ! Cette box est une réflexion sur le sujet de la conscience en philosophie, que j\'ai rédigé en m\'aidant d\'un livre tout simplement génial, qui se nomme \"Rock\'n Philo\" (http://www.amazon.fr/gp/product/274953027X/), qui explique la philosophie à partir de musiques de Rock. Pour cette partie de la conscience, la musique est \"Where is my mind\" de The Pixies ( <3 ) : http://www.youtube.com/watch?v=RCD14IrOcIs
Voilà, c\'est assez long, mais c\'est nécessaire. A lire posé, bonne lecture !
Quoi de plus normal, en philosophie, que de rechercher une vérité ? Mais quoi de plus instable que la recherche de cette vérité ? Car, si nous nous basons sur le principe même de la philosophie qui est de tout remettre en question, même les principes acquis, aucune de nos connaissances ne pourraient permettre de répondre à cette question. La seule chose que nous savons, c\'est que nous ne savons rien, comme disait Socrate.
Le fait même de se dire ça, c\'est déjà penser. Cette pensée représente la conscience de soi ( je suis conscient de savoir que je ne sais rien).
Étymologiquement, conscience signifie abruptement « avec science » (« cum » et « scienta »).
Le mot « avec » désigne bien que ma pensée a un objet, qui peut être n\'importe quoi.
Quand je cherche à savoir qui je suis, je suis mon propre objet de pensée, mais aussi le sujet pensant. La conscience c\'est la faculté de saisir d\'un point de vue mental les phénomènes extérieurs ( ou intérieurs si il s\'agit de « moi » ), les sensations qu\'ils apportent ( le soleil me donne chaud, j\'en suis conscient / j\'ai trop bouffer de pois chiches, j\'ai des putains de gaz, j\'en suis conscient ! ).
Mais une question apparaît alors, serais-je réellement triste ou joyeux, si, au même moment, je n\'étais pas conscient d\'être triste ou joyeux ? La conscience ne transformerait pas-t-elle son objet du seul fait d\'être là ? Mes états intérieurs ne reposent-ils pas sur la conscience que j\'en ai ? Si quand j’étais en colère, le fait d’être conscient d’être en colère ne l’annulerait-elle pas ( la colère ) ?
L\'état de conscience serait alors lié, soudé à la conscience elle-même.
Nous pouvons donc maintenant en déduire une question nouvelle qui va nous mener au fameux « cogito ergo sum » du célèbre Descartes : toute conscience est-elle d\'abord conscience de soi ?
Pour répondre à cette question, je vais vous faire un bref résumé du « Discours de la méthode » de Descartes, parut en 1637 :
//Descartes créa ce que l\'on appelle le doute méthodique. Il disait qu\'il ne croirait rien, tant qu\'il n\'aurait pas une raison valable lui faisant quitter son doute. De ce fait, tout fut remis en question, car pour Descartes rien ne fut plus sûr à ce moment, à par le fait qu\'il doute. C\'est vrai, dans tous ces doutes qui le rongeaient, la seule chose de sûre, c\'était le doute lui-même. Et ce fait de douter, lui assurait une chose de plus, son existence. Il s\'imaginait, pour étayer cet argument, qu\'un esprit trompeur créait tous son environnement et le monde qui l\'entourait, afin de le duper ( ça ne vous est jamais arrivé de vous demander si tout ce qui vous entourait était « réel » ? Impossible de savoir ). En tout cas, il n\'était pas possible de douter de sa propre existence, car si il n\'existait pas ( Descartes ), aucun esprit trompeur ne pouvait le leurrer, ce doute était donc bien la preuve qu\'il existait.
De cette longue réflexion, Descartes tira la formule célèbre « Je pense, donc je suis » (ou cogito... ). \\\\
De cette réflexion, le doute nous submerge. A commencer par les lois scientifiques, qui sont basées sur nos sens, qui perdent aussi leur valeur. Si un amputé éprouve des sensations au bras qu\'il n\'a plus, le fait de sentir notre corps prouve-t-il son existence ?
Le doute grandit, plus rien n\'est sûr :
-Les maths ? Même les plus grands mathématiciens se contredisent.
-La réalité ordinaire ? Je me dis qu’au moment où je rêve, je n\'ai pas conscience de rêver. Mais quand il me semble que je ne rêve pas, je ne suis pas forcément en train de me dire que je ne rêve pas ( ça va vous suivez ? ^^ ). Alors, si rien ne me permet de distinguer ces deux états différents, qu\'est ce qui me prouve que je ne suis pas en train de rêver, là, actuellement ? ( ça fait peur )
-Je suis persuadé d\'une chose, je ne pourrais jamais douter dessus. Mais est ce que je suis sûr qu\'il n\'y a pas un esprit malin qui s\'évertue à me faire croire ce dont je suis sûr, afin de m\'induire en erreur ?

Le doute est exponentiel, il grandit à une vitesse folle, c\'est un tourbillon, une ivresse de l\'esprit.
Et à force de douter de tout, ne finirais-je pas par douter de moi-même ? Et en avançant dans mon inventaire de connaissances, les éliminant une par une, car présentant toutes un défaut, je finis par me poser cette question : ne fais-je pas partit moi aussi, de cet inventaire ?
La machine du doute est en marche, et je vais peut-être finir par me détruire moi-même. C\'est la catastrophe ( kata = vers le bas / strephein = tourner. → Tourner vers le bas → Cercle vicieux, spirale infernale ).
Penser devient quelque chose de dangereux, quelque chose d\'affreusement incontrôlable.
Nous nous apercevons que les fondations du réel n’existent pas. C’est comme si nous étions en pleine mer, et que nous perdions pied. Rien pour nous raccrocher, à par nous-même, pas notre corps qui nous ferais couler, mais notre seule volonté. Tout se liquéfie, tout s’efface. Nous sommes seuls au monde ! Rien n’existe, à par nous en train de nous dire cela. Descartes écrit pour illustrer « Archimède, pour tirer le globe terrestre de sa place et le transporter en un autre lieu, ne demandait rien qu’un point qui fût fixe et assuré. », ici, nous sommes notre propre point d’Archimède, notre propre point fixe.
C’est là la seule chose sûre parmi tous ces doutes, la capacité que j’ai à douter, et donc de ma conscience. Donc nous n’aurions pas à douter de tout ? Un espoir mince et vague, mais un espoir. Notre conscience peut être dans l’illusion, ou peut-être l’illusion elle-même…
Une question apparaît alors : Etre ou ne pas être ? Couler ou ne pas couler dans cette mer vide de tout sens ?
Si être, être quoi ? Le problème de l’identité assaille la conscience, que/qui sommes nous ? Nous ne sommes pas certains d’avoir un corps, juste d’avoir une conscience, alors qu’est cette conscience ?
Afin de chercher la réponse à cette question, nous allons nous interroger sur nous même, observer notre conscience. Et c’est là que tout se complique, nous découvrons qu’afin d’observer notre conscience, nous prenons du recul, nous sortons d’elle, pour mieux la voir. Ça paraît compliqué, mais regardez un exemple tout simple : vous êtes actuellement en train de lire cette phrase que je prends soins d’écrire, donc vous pensez faire une action : lire. Mais vous ne faîtes pas que ça, au moment où je vous le dit, vous êtes actuellement en train de vous voir lire cette phrase, n’est-ce pas ? C’est comme un dédoublement. Le « je » qui lit la phrase, est observé, senti, par le « moi » qui est la conscience, la conscience que vous avez d’être en train de lire cette phrase.
Ainsi, prendre conscience, serait alors se dédoubler, la conscience qui sortirait de nulle part ne serait que la seule chose vrai en ce monde : c’est le moi.
Toute cette catastrophe et cette pluie de doute qui nous a fait tomber si bas n’était pas vaine, au plus profond de nous, nous nous sommes aperçus que ce « moi » est la seule réalité, et nous remontons à la surface, nous ne coulons plus…

Cependant, cette conscience est sauve, mais elle n’en est pas moins formelle, vide de sens. Et elle poursuit sa chute en spirale, ne voyant qu’elle, cherchant sa norme.