La Guerre Iran-Irak, 1980-1988

En 1979 l'Iran fut frappé par la Révolution Islamique, menée par les chiites. Le tout nouveau « président » irakien, Saddam Hussein, craignit de voir les chiites se révolter en Irak aussi, où le pouvoir sunnite les opprimait. Il profita alors de l'instabilité politique pour lancer une offensive contre son pays voisin le 22 septembre 1980, dans l'espoir de remplacer l'Iran en tant que puissance dominante du Golfe Persique.

Sauf que cela ne se déroula pas comme prévu et l'armée irakienne se montra incapable de pénétrer en profondeur le pays ennemi. Dès 1982, l'Iran fut capable de récupérer le territoire frontalier perdu et parvint même à entrer sur le territoire irakien, le front ne bougeant que très peu pendant plusieurs années.

Le conflit prit alors une allure de Première Guerre Mondiale, avec l'utilisation de tranchées et de fil barbelés, les charges à la baïonnettes, et surtout d'armes chimiques dès 1983 (sarin, Tabun, gaz moutarde et cyclosarin). Au début du conflit, l'Irak était soutenue par un grand nombre de puissances occidentales, communistes et du Moyen-Orient, mais l'utilisation d'armes chimique isola le pays de plus en plus. La guerre est également marquée par l'utilisation d'enfants soldats des deux côtés et de massacres de civils.

Après huit années de guerre, Téhéran accepta le cessez-le-feu le 18 juillet 1988, mettant fin à l'une des guerres les plus terribles et meurtrières qu'ait connu la région. Au final, la guerre renforça grandement le pouvoir iranien tout en ruinant l'Irak. Ce dernier, au bord de la banqueroute et isolé politiquement, finit par envahir le riche état du Koweït deux ans plus tard, entraînant la première guerre du Golfe. Cette guerre est donc directement liée à la situation actuelle au Moyen-Orient, et pourtant elle reste relativement peu connue.

Certaines estimations dépassent le million de morts, dont plus de 100 000 civils.