Le Misanthrope de Cinéma

Extrait d'une conversation. Je n'ai pas trouvé de début rajouté pour l'introduire, mais on arrive assez vite dans le thème. J'espère que la mise en page dégueulasse va pas rendre trop dégueulasse ici




[3/11 19:22] P : C'est juste insupportable ça oui. Et ils y croient dur comme fer. Et le pire dans tout ça, c'est que s'ils en tirent une fierté borderline malsaine, ils en souffrent aussi à côté, psychologiquement. Des coquilles vides et chiantes qui ont un autre problème que celui qu'elles espèrent : Celui de s'en inventer pour combler le vide
[3/11 19:38] P : Faut le lire avec un vieux violon gras et granuleux en fond, presque inaudible. Et un travelling avant d'un paysage vers un détail à la con ou un visage de misanthrope de cinéma
[3/11 19:39] M: C'est trop ça. Avec une clope en main, le misanthrope
[3/11 19:41] P: La scène vue et revue et un misanthrope que tu ne vois qu'au cinéma - Soit parce que le cinéma l'embellit, soit parce qu'on préfère ne pas le voir lorsqu'il sort de l'écran pour nous saisir nous, dans notre réalité
[3/11 19:43] P: Probablement l'un des clichés visuels du cinéma qui doit le plus décevoir, confronté à la réalité
3/11 19:44] M: La réalité c'est Bernard 43 ans qui s'est pris pour un philosophe pendant une pause clope avec son collègue
[3/11 19:45] P: Oui. Et ça tombe beaucoup moins bien. Mais Bernard ça il sait pas, Bernard il ignore lui, les fantasmes sur ce qu'il est. Il vit, et puis c'est tout.
[3/11 19:48] P: Mais Bernard lui, après quelques verres et pendant sa clope, il aurait peut-être pas eu l'élégance des mots qui parlent. Parce qu'à ce stade, même articuler lui est devenu pénible. Non Bernard, c'est une pâle copie. Un vieux con qui croit ressembler à ses idoles. C'est ce qu'on se dit. C'est qu'on ignore. Qu'on est stupide.
[3/11 20:01] P: Mais un jour Bernard il l'apprends, tout ça. Parce qu'en fait il est comme tout le monde, d’vant sa télé. Ah non pas comme tout le monde. Lui s'il la regarde, c'est qu'il s'abrutise - Pardon, s'épanouit devant la crasse du petit-écran. Après tout ça lui va bien, petit, crasseux. Pas comme son idole. Tout ces penseurs sinistres à la déclamation nonchalamment interrompue par leur vie qui s'éteint. Leur maigre vie, aussi maigre qu'est leur personnage, la réalité de laquelle ils s'inspirent, coincée entre deux doigts.

Mais ça les gens l'voient pas. Non, eux rêves d'artifices. Ils ont toute la fumée dégagée plein leurs yeux, ils s'imaginent le mystère, la profondeur.
Mais Bernard lui il s'en fou. Il est au-dessus de tout ça. Lui ça le fait rire, lui ça l'amuse. Il se voit orné d'artifices ridicules et d'une attitude grossie - Il connaît. À Bernard aussi, ça parle.
3/11 20:13] P: C'est bien d'ailleurs la seule chose qui lui parle à Bernard. Le reste de son temps, il est bien trop seul pour pour entendre.
Au cinéma, on est jamais seul. D'abord y'a l'équipe de tournage autour, puis des centaines de milliers d'yeux braqués sur le pantin. Tous en admiration sous le joug de l'artifice, de l'illusion : du sentiment.
Et pourtant ils continuent de l'imaginer seule, adhérer à cette fausse réalité qui laisse prétendre que la solitude, ça a du bon. La caméra joue des bons angles, la musique fait vibrer les cordes. Le Misanthrope, Oh Grand Misanthrope s'impose dans son plus grand Art : Il divague, il émane de sagesse.
Mais Bernard lui aussi, c'est un solitaire. Lui aussi est deux. Comment ? Oh Bernard il a pas de caméra, mais il a trouvé autre chose. C'est moins voyant, moins vendeur. Un ami imaginaire. Bernard est binaire. Il est 1, accompagné de 0.

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