J'avais économisé un peu d'argent lors de mon stage au Costa Rica et je souhaitait profiter d’être dans le coin pour découvrir la Colombie avant mon retour en France : objectif zéro dépenses ! J'avais vraiment pas un sous

J'attéris à Médellin pour un mois, le soir j’avais prévu de prendre un bus de fortune pour être bénévole une petite semaine dans la campagne. L’idée c’est d’utiliser la petite après-midi de disponible pour trouver un volontariat dans un hôtel qui sera prêt à m’acceuillir pour mon retour à Medellin, dans une semaine. Donc très rapidement, sans hôtel, j'arpente les rues de la ville avec mes grosses valises sous la chaleur, pour toquer à toutes les portes des hôtels d'expats en demandant à être bénévole pour la semaine suivante !
"Désolé mon petit gars, on a interdiction de prendre des bénévoles en Colombie"
Merde, j'aurai dû mieux me renseigner. Je suis tombé sur le seul pays où c'est illégal d'être bénévole...c'était ça ma seule option pour pouvoir (sur)vivre avant de prendre mon vol pour Paris ! Bon, je décourage pas et je continue à toquer aux portes les unes après les autres. Refus après refus. La nuit tombe et je dois me rendre à l'évidence : je vais devoir payer sa mère mes nuits d'hôtels avec de l'argent que j'ai pas. Va falloir que je bosse, mais j’peux pas non plus. Merde.

“Va au bout de la rue au Bamb Hostel, je sais qu’ils prennent des volontaires là bas” me dit-on. Miracle ! Je monte une pente assez rude avec mes grosses valises pour arriver à ce fameux hôtel...miteux. On dirait qu’il est abandonné. Bon, j’ai pas mieux. On y va.

Je rentre et je me retrouve face à une bonne dame assez bourru, assise à son bureau. Je lui explique ma situation, que je recherche un volontariat contre logis et si possible nourriture. Elle me toise de haut en bas, et me demande si je sais faire des cocktails. J’ai jamais fait de cocktail de ma vie à part ce bon vieux whishky/rhum/coca de soirée que tu ne connais que trop bien. Je réponds du tac-o-tac :“Oui bien sur, j’ai beaucoup d’expérience dans ce domaine :)
- Très bien, donnes moi ton contact, tu commences la semaine prochaine à ton retour !”

Parfait, je peux prendre mon bus tranquille puis revenir à Medellin dans cet hostel la semaine d’après. Il faut juste que j'apprenne à faire des cocktails d'ici là

Toute la semaine on s’écrit : “C’est toujours bon ? - Oui oui ! ” ou “A bientôt !”. Une semaine est passé et le jour est venu de quitter la campagne pour retourner en ville. Juste avant de monter dans mon bus, je lui envoi un dernier message “Je serais demain à Medellin, j’arriverai dans votre hôtel pour commencer mon bénévolat dans la soirée”, elle me répond “Super, je serais là pour vous acceuillir !”
Cool cool cool

Une quinzaine d’heures de bus plus tard, me voilà arrivé à Medellin. Comme convenu, je débarque avec tout mon paquetage dans l’hôtel. Je grimpe la pente encore une fois et j’ouvre la porte, suant et à bout de souffle, les doigts ankylosés par mes grosses valises entassées les unes sur les autres :
“Je suis arrivé !
- Ha ! En fait c’est bon j’ai trouvé quelqu’un tkt, tu peux partir :)”
-... Comment ça ?
- Un de mes bénévole m’a dit tout à l’heure qu’il peut faire les cocktails donc j’ai plus besoin de toi tu peux partir maintenant
- Vous êtes sérieuse ?
- Oui oui, sinon tu peux dormir ici mais ce soir c’est plus cher que d’habitude” dit-elle en reprenant ses occupations sur son ordinateur càd regarder une vidéo sur facebook. Je peux clairement voir que je suis le cadet de ses soucis.

Bon alors là je bouillone, j’avais tout bien fait, et en fait elle m’a juste entourloupé pour être un client de plus dans son hôtel de merde qui attire personne ! Je suis à deux doigts de l’engueuler sous le coup de la fatigue ou de faire une bêtise !
Je serre le poing, je regarde la madame droit dans les yeux, je m’assois sur le siège en face d’elle, je respire et je dis : “Bon... Que pouvons nous faire pour que ce soit bénéfique à nous deux ?” Elle me regarde, interloqué. Puis me répond “Hmmm...Je peux demander au volontaire qui fait les cocktails si il veut bien te laisser sa place”. Elle se lève et s’éclipse, je l’entend parler en espagnol avec quelqu’un puis revenir. Je me souviens qu’elle prenait bien son temps, si elle revient avec une réponse négative je suis à deux doigts de partir en éclat !
“C’est bon, il est d’accord, tu commences demain”. L'affaire se concluant, je réalise que je m'engage à faire des cocktails pour cette bonne femme alors que je n'ai jamais touché un shaker de ma vie, d'où cet appel à l'aide adressé à la douce communauté que vous êtes : https://choualbox.com/QKfu3
On me présente rapidement mon nouveau poste : derrière un bar au fond du jardin, en échange de mon dur labeur elle m'offre un lit superposé dans une pièce mal aéré et une tranche de pain de mie en guise de petit dej ! C’est mieux que rien.

Le soir même, je rencontre ce volontaire qui me remercia du fond du coeur de l’avoir “libéré” de la corvée de cocktail à laquelle elle l’avait assigné plus tôt dans la journée. Le pauvre est un réfugié vénézuélien, obligé d’obéir à cette femme au doigt et à l’oeil.
Et ils étaient beaucoup, ces réfugiés vénézuéliens que la patronne “aidait” (=faisait travailler gratos contre une tranche de pain de mie) ! Ils m’avaient pris en affection et arrêtaient pas de me parler alors que je bite rien espagnol. On parlait du Vénézuéla, on cuisinait ensemble, ils m’ont apprit à jouer de la guitare, mais surtout on s’amusait bien ! Toujours de bonne humeur, c’est incroyable. Ils arrêtaient pas de parler non-stop, j’ai plus appris l’espagnol en quelques semaines avec eux qu’en 6 mois de stage au Costa Rica , c’est un délire. Avant la crise, ces gens là étaient des étudiants, des informaticiens ou des employés de bureaux comme vous et moi. Aujourd’hui, leur seul moyen de subvenir à leurs besoins est de faire la manche auprès des touristes dans les restaurant ou vendre du macramé sur le trottoir... C’était vraiment de belles rencontres, et ce sentiment très étrange lorsqu’un mois plus tard, je leur ai dit au revoir pour rentrer en France tout en sachant qu’ils sont bloqué ici, dans cet hostel de merde. Tandis que j’ai fait le choix d’y travailler pour ma petite expérience de backpacker et en raconter des anecdotes sur Choualbox.
D'ailleurs, cet hostel était tellement mal géré qu’en un mois je n’ai pas eu UN SEUL client dans mon bar. Sérieusement, pas un ! Sauf le dernier jour, un petit groupe me commande quelque verres. Mais j’étais tellement saoulé qu’on me demande d’enfin travailler, j’ai refusé et j’ai fermé boutique pour aller danser la salsa dans le bar d'à côté.

Ha non c’est vrai, j’ai bien dû “travailler” une fois ! Lorsque le frère de la patronne a ramené une petite meuf de Tinder, il m’a demandé de préparer à l’avance des pizza et de leurs servir du vin, en bon français de maison que je suis. J’ai dû allumer son tout nouveau four au gaz et une gerbe de feu m’a éjecté plusieurs mètres en arrière, me brûlant les cils au passage : la joie la plus totale, j’ai failli être défiguré pour qu’il puisse chopper sa MST, ce bougre.

Voilà, cette box était surtout une introduction pour une prochaine anecdote que je souhaite vous partager plus tard et qui m’est arrivé dans cet hostel : comment j’ai dû gérer une troupe d’une vingtaine d’Israéliens bodybuildé et cocaïnés qui voulaient pas payer.

TL;DR : Les déboires classique d’un backpacker à Medellin

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PonypasTrany

Quand est naît riche on arrive souvent a économiser

g palu(disme)

lemaurinois

Pourquoi tu proposes pas tes histoires en guise de scénar pour des minis séries à netflix? (ou autre)

Sérieux, avec les bouses qu'on se coltine parfois, ça ferait pas de mal

Miore
Miore
2 ans

@lemaurinois: C'est gentil, j'hésite à me poser un de ces 4 et d'en faire un mini livre bien écrit et relu par des pairs. Et pourquoi pas le mettre sur amazon pour 1 euro pour les ménagères à la plage. Mais je trouve ça un peu prétentieux

PaceWon
PaceWon
2 ans

@Miore: quand tu seras riche la prétention deviendra le cadet de tes soucis.

lemaurinois

@Miore: tu regroupes tes scénars par pays ou catégorie sociale par exemple, dans un format court pour pas lambiner, et tu penses bien à mettre une voix off qui nous raconte tout ça. En hésitant pas à piocher dans nos réponses à tes boxs pour d’éventuelles questions .

Tu fous ça dans une enveloppe, dans les boites aux lettres netflix, amazon, stalk, tu écris en premier page tes titres comme tu sais le faire, avec juste un pays pour commencer, et n'oubliant pas de dire, vous n'imaginez pas ce qu'il y a eu au vietnam.


Et si t'as plus de folie, t'appelle mezut et tu lui proposes de réaliser ça pour youtube. Tu auras en plus lancer la carrière d'un cinéaste en devenir.

kobalte
kobalte
2 ans

@Miore: envoies les recettes à tes potes vénézuéliens

OasisTropico

@lemaurinois: ça manque de noirs et d'homo pour Netflix.

Kaporal974

Je ne pige pas ta box, c'est ton séjour d'il y a 3ans (référence à ta box)?

Miore
Miore
2 ans

@Kaporal974: Oui c'est une histoire qui date d'il y a 3 ans

anonyme
anonyme
2 ans

aaah, les hostels de backpacker de medellin, ça me fais remonter quelques trucs...

Giant
Giant
2 ans

'tain j'ai commencé à lire "J'avais économisé un peu d'argent lors de mon stage au Costa Rica" je me suis dit "Comment on peut faire des économies au Costa Rica ?!"
puis j'ai lu et j'ai été rassuré.
C'est vrai qu'on a été cocooné nous pour notre voyage en Amérique latine où on avait l'impression d'avoir un fast-pass Disneyland à chaque passage de frontière où s'entasseaient des milliers de Vénézuéliens...

T'as oublié la prostitution pour les jeunes femmes...

Medellin j'ai adoré sinon!

Miore
Miore
2 ans

@Giant: J'y ai pas été directement exposé ou on m'a pas tenu au courant. Il y avait une vénézuélienne sympa dans le groupe qui était resté longtemps sur la côte et je sais qu'elles finissent souvent par se prostituer là bas donc ça l'a peut-être concerné mais j'en sais rien.
En tout cas j'ai vu des trucs chaud et vraiment de l'extrême pauvreté.

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