Mon amie Berry 3 - soft reboot

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Dix jours sont passés depuis cet incident. Dix jours pendant lesquels j'ai ressassé inlassablement ces derniers instants avec elle. A me demander comment elle elle voyait les choses. Etait-elle fachée ? Etait-elle déçue ? Etait-elle triste ? Je ne savais pas.

J'avais parlé à ma nouvelle psy, que j'ai vue trois jours après cet événement, de ce qui était arrivé. Je lui ai fait part de qui était Berry pour moi, de ce qu'elle représentait, de la proximité unique que j'avais eu avec elle ; et de mes hésitations quant à la recontacter.

Entre-temps, j'ai fait le restau avec des inconnus dont je parlais dans ma précédente box. C'était ma foi bien sympa ! Je l'ai fait à nouveau quinze jours après, avec de nouvelles personnes. J'ai gardé contact avec l'un d'eux, on se fait un verre à l'occasion.

J'ai aussi réussi à choper le numéro d'une autre nana au détour d'une conversation. Ca n'a rien donné, mais ce n'est pas grave. J'ai quand même réussi un exercice simple : aller plus facilement vers des inconnus. Ce n'est pas toujours facile ou évident, mais c'est un peu mieux qu'avant.

Petite parenthèse, mais dans le train il y a deux jours, j'ai pu parler très simplement et de manière fluide avec mes voisines de siège. Pas de demande de numéro cette fois-ci, elles habitaient bien trop loin de chez moi. Mais ça restait une bonne pratique.

Je papotais aussi avec les gérants des divers commerces où je me rendais. Chose que je ne faisais que rarement par le passé.

Bref, pendant que les jours s'écoulaient, ma peine s'estompait. Et je réfléchissais au pourquoi du comment. Je me remémorais à un moment toutes mes affres sentimentales du passé. L'une d'elles en particulier m'a turlupiné.

J'étais ado, environ 15 ans, en colo à la montagne pendant les grandes vacances. Il y avait quelques personnes que je connaissais, incluant une fille dont sa mère et la mienne était amies, ce qui fait qu'on se voyait parfois. Nous l'appellerons Mélissa (la fille, pas la mère).

J'aimais bien Mélissa. Elle était sympa, mais ça n'allait pas plus loin. Et puis, au fil des jours qui passaient, elle flirtait avec un gars que je connaissais du judo, appelons-le Nicolas. Lui j'étais un peu plus mitigé à son égard. Il n'était pas particulièrement méchant, mais faisait un peu beauf. Un soir de fin de vacances, il dansait avec elle, alors qu'elle m'avait dit non auparavant. Je me souviens être retourné dans ma chambre en pleurant un peu de cette situation.

Mais, pourquoi en fait ? Qu'est-ce qui m'avait blessé à ce point-là ? Je n'étais même pas amoureux d'elle ! Etait-ce le fait d'être rejeté pour un autre ? Je me souviens aussi qu'à l'époque, j'étais un peu chochotte quand même, pleurant pour parfois pas grand chose.

Un autre souvenir ressurgit plus tard. Sabrina, belle rousse gothique que j'avais connu lors de mes années à Aix en Provence.

Le coup de foudre instantané ! Ca ne fut jamais concluant, de toute façon elle passait son temps à naviguer entre ses deux ex, parfois avec une amourette de passage avec un autre gars entre les deux. Un jour où on s'était engueulés pour je ne sais plus quelle raison, je passais le lendemain soir récupérer des livres que je lui avait prêtés. On a finalement discutés, et je ne me souviens plus tellement des détails, mais je sais qu'à un moment j'avais aussi ouvert le robinet des yeux devant elle, et qu'ensuite elle m'avait réconforté. Je suis quasi-certain que c'était après lui avoir dit ne pas comprendre pourquoi elle ne me donnait pas ma chance.

Bon pour l'anecdote, au final j'ai esquivé une putain de balle ! J'avais fini par couper totalement les ponts avec elle après moins d'un an, et quelques temps après mon arrivée à Londres en 2018, j'ai appris qu'elle était tombée enceinte, mais qu'elle ignorait lequel de ses deux ex était le père ! Sachant aussi qu'à un moment elle était revenue vers moi en flirtant et me disant que je lui manquais.

Quoiqu'il en soit, ces deux événements de mon passé sentimental faisaient un peu écho à ce qui était arrivé récemment. La différence étant que c'était cette fois avec quelqu'un dont j'étais proche depuis plus longtemps. Des question apparaissaient dans mon esprit :

Ai-je juste peur de l'abandon ? Pourquoi je réagis comme ça ? Comment je la considère vraiment ? Suis-je trop sentimental ? C'est quoi l'amour au final ? Mais pourquoi Orangina rouge est-il aussi méchant ?

Je pose ma réflexion sur ces questions, essayant de comprendre un peu tout ce méli-mélo psychologique qui est propre à ma personne.

Et donc en ce dixième jour après ce qu'il s'était passé dans la box précédente, un doute commençait à s'installer en moi. Dois-je la rappeler maintenant ? Non, je dois laisser couler de l'eau sous les ponts, laisser passer du temps. Mais si je laisse passer trop de temps, je ne pourrai peut-être plus rien sauver ? Et d'ailleurs, c'est combien « trop de temps » ? Il faut que je l'appelle. NON, je ne peux pas l'appeler ! C'est trop tôt !

Je finis par succomber au poids de ces questions et lance un appel via whatsapp. Aucune réponse. Je retente quatre heures plus tard, toujours rien.

Je lui donc un message le lendemain un simple « Salut Berry ». Elle me répond deux heures après :

- Salut, désolée je pouvais pas prendre ton appel hier y avait plein de monde autour de moi
- Ce n'est pas grave. Tu aurais le temps pour qu'on s'appelle ce soir ?

Une heure passe

- Désolée, je viens de passer une heure en appel pour un boulot
- Je peux t'appeler maintenant ?

Aucune réponse. Je lance un appel. Toujours rien.
C'est un peu frustrant quand même. Mais soit, je peux comprendre. Ca doit être un peu trop tôt pour elle, je n'insiste pas.

Une nouvelle semaine s'écoule. Durant celle-ci, j'ai appris qu'elle avait contacté mon père. La première fois quelques jours après que je l'aie vue, elle demandait comment j'allais. La deuxième fois pour lui dire que j'avais voulu l'appeler.

Ca m'ennuyait qu'elle le contacte sans soucis et pas moi, mais bon, encore une fois, il faut laisser le temps au temps, alors OK. Je me dis alors que j'attendrai la fin du mois de Juillet avant de lui envoyer un nouveau message.

Lors d'une nouvelle séance avec ma psy, je lui expliquais tout ce qu'il s'était passé depuis la première qu'on s'était vus. J'évoquais aussi avec elle mon envie d'attendre la fin du mois, mais également de ma volonté de me rendre directement à Londres si elle ne me répondait toujours pas. Elle exprima son avis sur cette idée, me disant qu'elle la trouvait peut-être assez intrusive, dans le sens où j'arrivais sans m'annoncer avant. Sur le fond, elle n'avait pas tort. Mais je lui répondais que foutu pour foutu, autant tout tenter !

Et puis arriva le huitième jour depuis cet appel sans réponse. J'avais fait un essai d'impro, parce que j'en avais fait deux ans lorsque j'étais sur Londres et que j'avais adoré. Après la séance, nous sommes tous sortis boire un coup. Il était désormais 23h, et bien que je n'étais pas ivre, j'étais un chouïa éméché. Et forcément, alcool + sentiments = bétise.

Je lui envoie un vocal, lui disant à quel point elle me manque, que j'ai pu penser sous plusieurs angles à ce qu'il s'était passé, que j'avais fait une petite introspection, que je voulais qu'on redevienne comment avant, en terminant mon message par « je t'aime petite sœur ».

Le lendemain matin, toujours aucune réponse. Je lui demande si elle me ghost. Toujours rien après plusieurs heures.

A 17h, je lui envoie un texte lui disant que j'essaye de sauver notre amitié, mais que si de son côté elle veut qu'on arrête de se parler, qu'elle me le dise clairement, sans m'ignorer, même si elle pense que c'est mieux.

- Deux heures après, j'ai une réponse : « Je te ghost pas, j'étais occupée ce week-end ». Mouais, soit.

On poursuit la discussion. Elle dit que même si moi j'ai fait mon introspection, elle a besoin de temps, elle doit réfléchir à ce qu'il s'est passé. Je lui manque beaucoup il est vrai, mais elle a du mal à digérer, surtout vis à vis de son mec.

Entre temps, j'avais réussi à contacter sa sœur, pour savoir comment Berry voyait les choses, et comment régler le problème. Celle-ci avait été plutôt cash (mais respectueuse) en disant que Berry avait été déçue de ma réaction quand elle était venue et qu'elle était hyper énervée le lendemain, et qu'il fallait laisser passer du temps, plutôt que de forcer la chose.

... Enervée ? Mais, pourquoi énervée ? Gênée je peux comprendre, déçue à la rigueur, mais énervée ? Pourquoi ? Je n'ai pas haussé le ton ce jour-là, je ne l'ai pas insultée, ni lui ; alors pourquoi énervée ?

Je préfère ne pas poser la question à Berry, surtout qu'elle ne sait pas que j'ai parlé à sa sœur (et que lui ai demandé de garder ça entre nous).

Quoiqu'il en soit, je décide quand même d'être franc dès le départ avec elle.

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