( Second tour) Mail reçu de la part du président de Descarte

Je vous copie colle le mail reçu de la part du président de ma fac ce matin.


Chères et chers collègues
Chères étudiantes et chers étudiants

En vous adressant ce message très personnel et inhabituel pour moi, j’abuse de mes prérogatives de Président.

Je transgresse sciemment une limite que je m’étais fixée en accédant à la fonction de chef d’établissement.

Si je franchis cet interdit, c’est parce que nous sommes entre les deux tours de l’élection présidentielle et que j’estime que je le dois absolument, sinon je risquerais de m’en faire toujours le reproche. Je serais coupable d’avoir manqué à ce que j’estime être mon devoir de Président élu, ce qui serait plus grave encore.

L’Université est et a toujours été un lieu d’échange et de partage, dédié à la formation d’esprits ouverts et indépendants, au développement de la culture scientifique et du raisonnement basé sur les faits. L’esprit critique si important pour la démocratie se construit sur le débat, sur la controverse et sur des arguments basés sur des observations objectives. Il est normal qu’au sein de l’Université, enseignants, chercheurs, personnels, étudiants puissent exprimer des opinions diverses et parfois opposées. L’Université est d’une certaine manière le reflet de notre société, elle est ouverte sur le Monde et c’est même sa plus grande richesse.

En tant que Président de l’université Paris Descartes depuis plus de cinq ans, j’ai pour cette raison toujours évité de m’exprimer publiquement sur des sujets qui dépassaient le périmètre des questions strictement académiques. J’essaie de représenter l’ensemble de l’établissement et à ce titre, je me suis jusqu’à aujourd’hui interdit de prendre des positions qui pourraient être interprétées comme étant celles de l’ensemble de notre communauté, alors qu’elles ne seraient que les miennes. Mais si je fait ce métier, c’est d’abord par passion pour la recherche et l’enseignement, et si j’ai voulu être président, c’est pour faire vivre cette passion dans notre université.

Aujourd’hui, j’estime que l’enjeu pour l’existence même de l’esprit universitaire est tel que je suis obligé de franchir cette limite.

Il y a environ quinze jours, une journaliste m’a contacté en me demandant « quelle serait ma position de Président d’université si le Front National venait à gouverner notre pays ? »
J’ai été désarçonné par cette question. J’ai été désarçonné parce que d’une certaine manière, c’est une éventualité qu’en mon for intérieur je m’étais toujours refusé à considérer comme crédible. J’étais dans une forme de déni. Aujourd’hui, avec plus de sept millions de suffrages récoltés au premier tour et des conditions de report de voix et d’abstention tout à fait incertaines, je suis inquiet, je suis même très inquiet.

Dans l’hypothèse d’un gouvernement Front National, cette journaliste m’a demandé si je resterais dans mes fonctions de Président et si je travaillerais avec un Ministre frontiste, ou bien si je démissionnerais. Je ne m’étais pas posé la question dans des termes aussi directs et je ne sais honnêtement pas y répondre aujourd’hui. Ca dépendrait des circonstances précises et de si j’estimerais pouvoir être plus utile à l’université en démissionnant ou en restant, ce qui n’est pas facile à anticiper et encore moins à décider. Mais le fait que cette question me soit posée en des termes aussi directs m’a fait réfléchir.

Pourrais-je rester le Président d’une université qui se refermerait sur elle-même, qui appliquerait des restrictions sur la circulation des personnes, tournerait le dos à la tolérance, qui appliquerait des critères d’admission basés sur le lieu de naissance des étudiants, celui de leurs parents ou de leur pays d'origine, qui voudrait sortir de la construction européenne nous ayant assuré des décennies de paix et d’échanges scientifiques et culturels ? Je n’en suis pas du tout sûr.
Serais-je prêt à accepter de discuter avec des responsables politiques d’une tutelle dont je serais persuadé qu’ils ne partagent pas ce que je crois être les fondements de notre pacte républicain ? Je n’en suis pas du tout sûr.

Jeune post-doc, j’ai vécu une expérience d’extraordinaire enrichissement personnel en Grande-Bretagne. Deux ans d’immersion à l’université de Cambridge. La confrontation des cultures, les échanges avec des étudiants anglophones issus de tous les pays du Commonwealth : Angleterre, Australie, Inde, Pakistan, Canada… ont été l’occasion d’une prise de conscience stimulante de la diversité du monde qui nous entoure et de la relativité de mes certitudes de Frenchie. C’est ce qui fait en partie que je suis aujourd’hui la personne que je suis. Je souhaite ce choc salutaire des cultures à tous les étudiants de l’université. Ce n’est pas en se refermant sur soi qu’on grandit.

Dans leur immense majorité, nos collègues universitaires britanniques se lamentent aujourd’hui du Brexit précisément pour cette raison. Pourtant, une grande partie d’entre eux n’ont pas pris publiquement position avant le référendum déterminant outre-Manche. Je ne veux pas être dans la situation de me faire le même reproche et de ne pas m’être exprimé quand il était encore temps. Le populisme ne propose que des messages à l’emporte-pièce, faciles à entendre et simplistes à ceux qui renoncent à tout esprit critique. Et l’esprit critique est la base même de la démarche scientifique et de l’âme universitaire.

Le droit de vote est un don précieux, c’est le fondement même de la démocratie. Vous pouvez ne pas souscrire à tout ou partie du programme des candidats, mais le choix du 7 mai sera un choix crucial de société, bien au delà de leurs programmes politiques.

Votez.
Défendez votre vision de notre société, votez.
Ne laissez pas les autres décider à votre place, votez.


Frédéric Dardel

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kylon
kylon
6 ans

Il porte ses couilles le Fredo...Par contre, a force, les Français sont comme des gosses: Plus tu leur dit de faire quelque chose et plus il feront le contraire.

Attention...on nous a déjà fait le coup en 2002...

cheyennizeur

@kylon: je sais pas si il va convaincre beaucoup de monde, le milieu universitaire et à fortiori médical et parisien étant traditionnellement opposé au fn.
Par contre en 2002 c'était beaucoup plus violent, les profs nous incitaient même à sécher pour aller aux manifs.

kylon
kylon
6 ans

@cheyennizeur: Effectivement. C'est à mon sens un coup d'épée dans l'eau parce que comme tu dis c'est plus gauche que extreme-droite.
Par contre, j'ai plus vu un message contre l'abstention même si on sent la direction du message.

timocros
timocros
6 ans

@cheyennizeur: Il cherche pas à convaincre qui que ce soit, il cherche juste à s'assurer qu'il y ai le moins possible d'abstentioniste. Je sais plus où dans une autre box un article disait qu'avec les intentions de votes 68/32 qu'on nous sort partout dans les médias en ce moment, il suffirait de 35% d'abstention chez Macron et 10% chez Le Pen pour arriver aux 22% habituels et voire Marine remporter le second tour.

Saloperideverol

Il a des couilles

boulbi
boulbi
6 ans

Il a des couilles mais il a aussi le droit de FOUTRE LA PAIX AUX AUTRES . Putain mais tout le monde se sent VRAIMENT obligé de dire ce qu'il faut faire ou pas ????

Qu'on laisse les gens voter pour qui ils veulent !!!!!!!!

cheyennizeur

@boulbi: Que tu le veuilles ou non il y a des gens à qui le fn et sa banalisation fait vraiment peur, faut faire avec.

boulbi
boulbi
6 ans

@cheyennizeur: Aucun soucis : ils feront ce qu'ils "doivent" au moment de voter, mais qu'ils arrêtent d'emmerder les autres, ceux qui n'ont pas besoin d'un martelage de cerveau en règle h24.

cheyennizeur

@boulbi: dans ce cas là les journalistes n'écrivent plus d'articles, les objecteurs de conscience plus de lettre ouvertes. Ca reste un droit de prendre position, et je pense que pour lui c'était important que les gens sachent que le représentant de l'université ne cautionne pas le mouvement abstentionniste qui se monte un peu partout.

boulbi
boulbi
6 ans

@cheyennizeur: Justement quand tu es meneur d'opinion c'est aussi un devoir de la fermer plutôt que de jouer les chevaliers blancs (lel).
Il a le droit de dire ce qu'il pense, il a le droit de la fermer quand il s'agit de dire aux autres ce qu'il faut faire.

anonyme
anonyme
6 ans

@boulbi: Mais en fait en quoi donner son avis empêche qui que ce soit de voter pour ce qui lui plaît ?

Saloperideverol

@boulbi: juste comme ça, lis ce qui est écrit sur ta carte électeur...

cheyennizeur

@Saloperideverol: tu fais référence à quoi ? (je l'ai pas sur moi)

Saloperideverol

@cheyennizeur: c'est écrit "voter est un droit, c'est aussi un devoir civique"

boulbi
boulbi
6 ans

@Tokooran: "Pourrais-je rester le Président d’une université qui se refermerait sur elle-même, qui appliquerait des restrictions sur la circulation des personnes, tournerait le dos à la tolérance, qui appliquerait des critères d’admission basés sur le lieu de naissance des étudiants, celui de leurs parents ou de leur pays d'origine, qui voudrait sortir de la construction européenne nous ayant assuré des décennies de paix et d’échanges scientifiques et culturels ? Je n’en suis pas du tout sûr."

C'est trop subtil au niveau de la consigne de vote ?

boulbi
boulbi
6 ans

@Saloperideverol: Ok 2 secondes ..alors...."torche cul pour crédule".

Saloperideverol

@boulbi: je ne suis pas aussi aigrie que toi vis-à-vis de la politique, j'ai envie de garder une pointe d'espoir

anonyme
anonyme
6 ans

@boulbi: Mais ça oblige personne à quoi que ce soit alors je vois pas le problème en fait. Il pourrait dire "Marine est une grosse triso du cancer de ses morts votez pas pour cette attardée mentale" que ça serait pareil, tu pourrais toujours voter pour qui tu veux

boulbi
boulbi
6 ans

@Tokooran: Tout le monde n'a pas ta formidable résistance au niveau du libre arbitre..

anonyme
anonyme
6 ans

@boulbi: S'il faut s'empêcher de parler pour éviter d'influencer des gens pas assez éduqués pour réfléchir par eux-mêmes maintenant, on est pas sortis du merdier mon pote

boulbi
boulbi
6 ans

@Tokooran: Il se passe quoi depuis quelques jours à ton avis ? Que quelqu'un dise " je suis le meilleur car j'ai une plus grosse bite etc..." ok, maintenant que d'autres te disent faites comme ça mais ne faites pas ça bah non.
On peut donner son avis sans influencer dans son discours le choix des autres, les fdp aux commandes maîtrisent suffisamment la langue de bois pour y parvenir sans trop de difficulté il me semble.

PaceWon
PaceWon
6 ans

@cheyennizeur: moi il n'y a pas que le fn qui me fait peur. Melenchon, fillon, hamon m font tout aussi peur meme plus car ils sont plus insidieux.(subjectivité, un truc que des gens votant melenchon ne comprennent pas)

cheyennizeur

@PaceWon: et bien quand tu auras fait une thèse de médecine, une autre de science, un post doc brillant à l'étranger, que tu aura publié une multitude d'articles dans des revues réputées et que tu dirigera une des facs les plus prestigieuses d'Europe tu pourra écrire à tes étudiants pour leur dire ce qui te fait peur, je t'en voudrais pas

anonyme
anonyme
6 ans

@boulbi: Bah pourquoi pas ? J'peux te dire d'aller te noyer dans la Seine c'est pas pour autant que tu vas y accourir, si ?
Si les foules sont assez aveugles pour suivre ce qu'on leur dit c'est pas notre problème et on va pas se museler pour ça parce que sinon on peut plus rien dire.

En plus la seule injonction présente dans ce texte c'est "votez", le reste c'est simplement son avis à lui.

boulbi
boulbi
6 ans

@Tokooran: Faut être crédule pour n'y voir que ses pensées ...

"Alors moi je ne pourrais pas vivre dans un pays gouverné par tel courant politique mais bon vous faites comme vous voulez hein, bon sachant que j'ai pris un énorme risque uniquement pour dire ça".

Tu crois vraiment que le type a pris ce risque UNIQUEMENT pour partager ses pensées et dire d'aller voter ? C'est pas crédible une seule seconde.
et je le redis il a, que tu le veuilles ou pas, un impact à son niveau sur le choix que ferons certains qui l'auront lu.

MagicalBus

@cheyennizeur: Il a le droit de prendre position, mais utiliser la sienne (lel) pour faire ce qui n'est ni plus ni moins que de la propagande (au sens strict du terme), non. Clairement c'est pas son rôle, et légalement je suis pas sur que ce soit top. Un peu comme si j'utilisais les mails de clients pour leur dire ce que je pense de Macron ou Le Pen.

anonyme
anonyme
6 ans

@boulbi: Bah... oui, et alors ?
Bien sûr que le but de ce message c'est d'inciter les gens à voter pour Marcon, mais je vois pas où est le problème.
Si ça suffit à faire changer d'avis quelqu'un, c'est que cette personne ne croyait de base pas dur comme fer à son choix, et donc qu'elle n'avait probablement pas d'arguments solides à opposer à ce message.
Quand on est intimement convaincu que la chose à faire c'est voter blanc, ou ne pas voter, ou voter Marine, c'est pas un mail comme celui-ci qui va nous faire changer d'avis.

boulbi
boulbi
6 ans

@Tokooran: Et comme on dit " y a que les cons qui changent pas d'avis".

anonyme
anonyme
6 ans

@boulbi: Il faut comprendre la citation avant de l'utiliser tu sais ?

Seeasons
Seeasons
6 ans

On a reçu le même type de message par l'Université de Poitiers, et apparemment les présidents d'université se sont mis d'accord pour faire passer le mot. Voici le c/c du mail :




Madame, Monsieur, chère collègue, cher collègue,

Le 25 avril, le bureau de la Conférence des Présidents d'Universités a appelé à voter contre "l'extrémisme que porte la candidature" de Madame Le Pen, appel que je soutiens.

A titre personnel, pour le président d'une université fondée en 1431 dont la richesse est la présence, depuis de nombreuses décennies, de plus de 4 000 étudiants internationaux qui ont fait le choix de poursuivre leurs études à Poitiers, originaires de 122 pays, université dont la politique de solidarité internationale s'est encore récemment manifestée par l'accueil d'étudiants réfugiés syriens après le soutien aux étudiants et collègues de Haïti.
Pour le président d'une université pluridisciplinaire dont la finalité est d'éduquer à la citoyenneté, au sens critique, qui est la troisième université en France concernée par ERASMUS favorisant la mobilité en Europe, une université citoyenne qui ouvre gratuitement 300 cours aux habitants, dont l'université inter-âge accueille 1 000 personnes. Grâce à l'engagement professionnel de chacune et chacun d'entre vous, notre université est internationale, solidaire et citoyenne; au regard de cela il est évident qu'il faut faire barrage à la candidature de Marine Le Pen dont le projet est totalement à l'opposé non seulement de cette ouverture à la diffusion des connaissances au plus grand nombre, à la citoyenneté, à l'Europe et au monde mais également des valeurs et traditions universitaires au sein desquelles la tolérance occupe une place essentielle.


Yves Jean
Président
Université de Poitiers



Communiqué du bureau de la CPU :

Il y a à peine trois jours, à la veille du premier tour de l’élection à la Présidence de la République, le rassemblement historique de la « Marche pour les Sciences » rappelait, dans près de 40 pays, la place que doit tenir la science dans la construction des choix politiques. La CPU et de très nombreux établissements ont soutenu ce mouvement et défilé aux côtés des scientifiques et citoyens engagés, pour dénoncer le recul et les atteintes à l’avancée du savoir, y compris dans des pays pourtant reconnus pour la qualité de leur recherche.
Dans quelques jours, les Français devront faire le choix de la personne qu’ils porteront à la plus haute fonction de l’Etat. Il s’agit là d’un choix crucial pour les cinq prochaines années.
La Conférence des Présidents d’Université rassemble les responsables, hommes et femmes, de 129 établissements d’enseignement supérieur et de recherche de notre pays, dont ses 73 universités, en métropole et outre-mer. Nous sommes avant tout des enseignants et chercheurs convaincus qu’une science libre et l’accès aux connaissances sont des éléments essentiels et non négociables de toute démocratie, et des droits fondamentaux humains dont chacune et chacun devrait bénéficier partout. Nous sommes déterminés à affirmer les valeurs d’universalité, de tolérance et d’ouverture aux autres.
Le programme présidentiel porté par Madame Le Pen est contraire à nos valeurs, comme chercheurs, comme enseignants, comme humanistes mais va également à l’encontre de notre vision de la société française et de nos propositions pour l’enseignement supérieur et la recherche, faisant craindre des menaces sur la place reconnue aux sciences. La sortie de l’Union européenne, la fermeture des frontières, la police des idées, la limitation du nombre d’étudiants, enseignants et chercheurs étrangers autorisés à venir en France sont inacceptables pour nous.
Le risque est lourd pour la formation de la jeunesse et la production du savoir de notre pays.
Le bureau de la CPU appelle donc à voter contre l’extrémisme que porte la candidature de Marine Le Pen.

cheyennizeur

@Seeasons: encore plus engagé celui là..

GraysonPoulet

Ah, comme quoi y a pas que le Président de l'université de Bourgogne qui a pondu son truc (cf https://choualbox.com/9Em8I pour les intéressés). C'est plus subtil mais tout aussi orienté, visiblement. En tout cas, il a une sacrée verve

Dune
Dune
6 ans

"Défendez votre vision de notre société, votez."
Je n'ai plus rien à défendre.
"Ne laissez pas les autres décider à votre place, votez."
Ils l'ont déjà fait.

cheyennizeur

@Dune: si tu lis ce genre de prise de position et que tu restes décidé effectivement dans ce cas tu as raison et il n'y a rien à en dire. Le but est de convaincre ceux qui hésitent je pense.

Appineos
Appineos
6 ans

Reçu il y a quelques minutes, Université de Bordeaux :
Cher(e)s étudiant(e)s,
Cher(e)s collègues,
Cher(e)s ami(e)s,

Convaincu que la liberté de penser est synonyme de progrès et profondément attaché à la liberté d’expression, je me suis toujours interdit d’utiliser ma position de président d’université pour intervenir dans le débat politique, respectueux des idées de chacune et de chacun. Elu de tous, je n’ai jamais revendiqué une quelconque appartenance à un syndicat ou un parti et souhaite conserver cette neutralité.

Ce même attachement à la liberté et au progrès me conduit pourtant aujourd’hui à sortir de ma réserve, considérant qu’au delà des idées politiques et de mes convictions personnelles, il est de mon devoir de président de l’université de Bordeaux d’alerter ma communauté sur les conséquences potentielles du vote de dimanche prochain sur l’enseignement supérieur et la recherche, mais aussi sur le devenir de notre université.

Le programme de Marine Le Pen et les idées du Front National qui le nourrissent ne sont pas compatibles, de mon point de vue, avec les valeurs universitaires que nous avons jusqu’ici défendues, ni avec nos ambitions pour l’Université. Comment défendre l’ouverture dans un pays qui fermerait ses frontières ? Comment prôner le progrès de la science et de l’éducation sous la tutelle de gouvernants qui peuvent nier l’Histoire et mettre en doute les résultats de la recherche ? Quel avenir pour une université française sortie de l’Europe et de ses programmes de recherche et d’éducation…

Ma position n’est pas une position isolée ; elle s’associe à celle défendue par la Conférence des Présidents d’Université qui a appelé à « voter contre l’extrémisme que porte la candidature de Marine Le Pen », à celle des dirigeants des grands organismes de recherche dont les présidents du CNRS, de l’Inserm, de l’INRA et de l’Inria, à l’appel de la Conférence des Directeurs des Ecoles Françaises d’Ingénieurs, de la Conférence des Grandes Ecoles ou celui des universités de recherche (CURIF) dont nous faisons partie.

Moi-même issu de l’immigration à une période où l’Espagne franquiste et les pays d’Europe ont dramatiquement souffert du populisme nationaliste, des discriminations et de la mise à l’écart des « élites », je ne peux me résoudre aujourd’hui à rester silencieux devant le risque de voir l’Histoire se répéter.

Je n’ai aucune leçon à donner à quiconque et chacun doit garder son libre arbitre, pouvoir exprimer ses convictions. Il est néanmoins de ma responsabilité d’appeler la communauté universitaire à aller voter dimanche prochain et à faire barrage par son vote à l’accession de Marine Le Pen à la Présidence de la République Française.

Bien à vous,


Manuel Tunon de Lara
Président de l’université de Bordeaux

Bruno_Radio
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cheyennizeur

@Bruno_Radio: en même temps si tu étais le genre à lire ce que des universitaires écrivent ça se saurait je pense

Bruno_Radio
Ce commentaire a reçu beaucoup de votes négatifs

@cheyennizeur: Ça se sait. Mais disons que je préfère lire ce que des universitaires ont a dire d’intéressant et de constructif, plutôt que de lire un discours politique d'un nanti qui pense pouvoir imposer sa vision politique extrémiste à des étudiants qui ne lui ont rien demandé.

cheyennizeur

@Bruno_Radio: tu vois quoi d'extrêmiste dans son mail? Putain j'avais pris la résolution de plus insulter les gens sur cb mais tu m'aides vraiment pas mec

Saloperideverol

@Bruno_Radio: "sa vision politique extrémiste"... c'est l'hôpital qui se fout de la charité là !

cheyennizeur

@Saloperideverol: on va bientôt découvrir que Bruno radio c'est mélancolique qui nous troll depuis le début je pense

Bruno_Radio

@cheyennizeur: Mouais, je voulais plutôt dire "très engagée" que "extrémiste", je me suis mal exprimé.

"Pourrais-je rester le Président d’une université qui se refermerait sur elle-même, qui appliquerait des restrictions sur la circulation des personnes, tournerait le dos à la tolérance, qui appliquerait des critères d’admission basés sur le lieu de naissance des étudiants, celui de leurs parents ou de leur pays d'origine, qui voudrait sortir de la construction européenne nous ayant assuré des décennies de paix et d’échanges scientifiques et culturels ?"

Et après c'est le FN qui joue sur les peurs ? Franchement...

Saloperideverol

@cheyennizeur: fort possible

Mels
Mels
6 ans

@Bruno_Radio: C'est ce qu'on appelle chez les Le Pen la "préférence nationale". Donc non c'est pas qu'une peur, ça deviendra une réalité dans le futur si elle passe.

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