Vous, les Toits

Ça vous ai déjà arrivé de braver les obstacles pour vous retrouver sur un toit ?
J\'ai toujours trouvé ces endroits assez fascinants. En général pour accéder à des toits, il faut soit avoir accès à l\'intérieur du bâtiment où vous voulez vous poser, ou sinon, il faut se livrer à une petite séance d\'escalade improvisé. Autant dire que pour moi, c\'était la deuxième option qui se livrait à moi.

Il y avait un bâtiment, en pleine ville, à la limite d\'une ZUP. C\'était un parking qui devait faire une trentaine de mètre de haut, et il y avait aussi un genre de bar assez miteux au rez-de-chaussé, qui donnait directement du côté de la rue. Les autres côtés du bâtiment était entouré de quelques maisons et de clôtures. Pour pouvoir accéder au toit, on devait passer derrière le bâtiment, il y avait une très grande barrière assez exposée aux rues alentours, qui donnait dans une toute petite arrière cour collé au parking; un de ces endroits où on ne trouve que des vieilles poubelles rouillées, quelques déchets jonchant le sol, de la mousse et des feuilles pourries. Cependant un jardin privé était aussi collé à cette arrière cour. Il était surélevé par rapport à elle. Hé c\'est par là que j\'atteignais cette arrière cour.

Le jardin était délimité par de grandes haies, je les traversais le plus discrètement possible, j\'étais donc sur une propriété privée. Il y avait une maison qui devait appartenir à un couple de personne âgée. La fenêtre de ce qui semblait être leurs salon, donnait directement sur l\'endroit par lequel je passais. C\'était un peu quitte ou double. Heureusement je n\'ai jamais eu de soucis. Une fois ces haies passées, j\'escaladais un petit grillage et sautait donc en contre-bas dans l\'arrière cour.

Me voilà donc, dans cette endroit clôturé de partout. À environ deux mètres du sol, il y avait une cage d\'escalier en béton (extérieur au parking, sur toute la hauteur du bâtiment). En m\'aidant d\'une gouttière, je pouvais y accéder. Je n\'avais alors plus qu\'à grimper les escaliers jusqu\'au toit. Le seul petit problème c\'est que les escaliers s\'arrêtaient un étage avant ce fameux toit. Une porte de secours qui donnait sur l\'intérieur du bâtiment aurait bien pu m\'aider, mais c\'est le genre qui ne s\'ouvre que de l\'intérieur justement. C\'est là que la partie casse-gueule arrivait. Je devais me mettre en équilibre sur la corniche du balcon. et me hisser à la force de mes bras jusqu\'au toit. Heureusement, ma condition m\'a toujours permis d\'y arriver sans soucis. Il fallait simplement faire comme dans les films, et ne pas regarder en bas. C\'était...relativement haut. Assez pour mourir je pense (ou au moins finir en chaise roulante et bouffer de la soupe pour le restant de mes jours).

Mais bon je ne suis jamais tombé. Une fois en haut, j\'avais alors vu sur tout les environs.
J\'y allais en général à la tombé de la nuit, en été. Ces soirées, où le ciel est lourd et humide, et où pourtant il fait diablement chaud. Parfois un orage qui grondait au loin. J\'écoutais de la musique sur mon MP3 et commençais à me rouler un joint.
Une fois mon affaire terminé, je m\'allumais le bédo et je commençais à vraiment observer les environs. Les lumières du centre-ville, les HLM de la cité d\'à côté, une portion d\'autoroute et un peu plus loin des champs. Je n\'aime pas beaucoup les grandes villes et tout leurs remous, mais c\'était pour moi un moyen d\'être au milieu de tout le monde, sans réellement l\'être. Les nocturnes marchaient en contre-bas, ne se doutant pas qu\'en levant la tête, il aurait apercu une silhouette, un bédo au bec.
On se rend compte aussi de l\'architecture des rues et leurs positionnements,

C\'était des aventures un peu risquées, et totalement inutiles en y réfléchissant sérieusement, mais c\'était pour moi, l\'ascension moderne d\'une \"montagne\" moderne. L\'Homme a toujours cherché à construire des châteaux sur des endroits en hauteur, de par la position stratégique que cela pouvait conféré, et certainement, le sentiment de sécurité que l\'on peut avoir, en observant les environs d\'un point surélevé. L\'impression de finalement se sentir petit face à l\'immensité.

Il n\'y a aucune prétention dans ce texte.