[ Philosophie ] La religion (Part 1/2)

Nouveau sujet : « La religion » qui sera traité en deux parties. Il a été voté à 10/20, 5/20 pour le langage, 2/20 pour l’histoire, et 3/20 pour autrui.
Aller c’est parti ! La musique à traiter est : Sympathy For The Devil – The Rolling Stones : http://www.youtube.com/watch?v=vBecM3CQVD8
La technique nous renvoie à l’idée, l’illusion d’un avenir. La religion elle, est souvent vue, à tort ou à raison, comme une vision du passé. Le mot « religion » possède deux explications étymologiques possibles : religare ou relegere. Ces deux mots signifient « relier ». Sauf que le premier désigne, en tant que fait sociologique, le lien entre individus autour d’une croyance commune en un principe ou un être sacré, autrement dit intouchable. La croyance est ici rituelle, c’est à dire par la répétition stricte et régulière de gestes, d’actions qui ramènent à la symbolique de la religion visée. Le « re » signifie « de nouveau » et « ligare » « ligament ».
Croire en une religion signifie : lire les textes fondateurs de celle-ci, les interpréter, en trouver l’unité. Ce qui relève plus d’une démarche personnelle que collective, d’une réflexion philosophique et théologique (« théos »  dieu), et non ‘un phénomène social. Mais toute démarche propre à la religiosité est symbolique dans le sens où elle rassemble des personnes ou des pages. Le contraire du symbolique est ce qui divise. Le préfixe grec « dia » qui signifie « à travers », qui s’oppose au « sun » qui signifie « avec » ( divise =/= symbolique ). Remarquez que l’on retrouve le préfixe « dia » du mot « diviser » dans le mot … « diabolique ». Le diable est l’être qui a été « jeté à travers », exclu. Peut-être était-ce là la seule erreur de Dieu, pourquoi déchoir l’ange ? Dieu n’aurait-il pas dû garder le mal en lui ? Non, il aurait probablement corrompu son essence, son être. Mais le fait de l’exclure l’a rendu indépendant dans ses actes, lui a donné une existence propre ; c’est ainsi que fut créé le calomniateur = diaballô. La croyance religieuse soulève donc le délicat problème des relations entre le bien et le mal, entre Dieu et le Diable. Si Dieu existe et qu’il est bon, comment expliquer le mal ici-bas ? Si le mal existe et qu’il vient de Dieu, alors Dieu existe. Mais alors si Dieu a créé le mal, il n’est pas parfaitement bon. Et dire de Dieu qu’il n’est pas parfait, revient à nier son existence, car Dieu est un être parfait. Dieu peut-il exister sans le Diable ? Cela est une véritable question de théologie.
Dieu est évidemment avant tout un objet de croyance, de foi. Cependant, la théologie consiste à expliquer l’½uvre divine par les ressources imparfaites de la raison, le raisonnement étant, dès lors, un complément de la foi. Là où ce dont on est convaincu ( par la raison ) vient compléter ce dont on est persuadés ( par notre instinct, nos sentiments ) [ et oui il n’y a pas grande différence entre convaincre et persuader, mis à part le moyen par lequel ces deux derniers sont fait, convaincre quelqu’un signifie lui expliquer la chose rationnellement, persuader signifie expliquer la chose avec les sentiments, ce qui n’a rien de « véridique »]. La seule foi ne suffit pas à résoudre le problème qui est : comment résoudre l’apparente contradiction entre l’évidente existence du mal et deux caractéristiques de l’essence de Dieu, il est omnipotent ( tout puissant ), et il est de toute bonté ( juste ). Une théodicée ( théos et dikè  « justice » ) est un argument philosophique consistant à démontrer que le mal se justifie dans la mesure où, malgré lui et même grâce à lui, il donne à la création et à la vie un sens. Le mot théodicée est probablement un néologisme ( néologiste : qui invente un mot ) de Leibniz, qui était un grand optimiste et qui fût d’ailleurs critiqué par Voltaire dans son livre très connu qu’est Candide, « tout vas pour le mieux dans le meilleur des mondes ». Ce meilleur des mondes que Dieu aurait créé.
On peut résumer la théodicée en cinq points :
- Premièrement, l’argument Sataniste attribue à Satan toute manifestation du mal. Par exemple un tremblement de terre serait une malédiction liée à l’abandon de la nature par l’homme, au profit de ses lois, étant donc une désobéissance à Dieu, que Satan aurait provoqué.
- Deuxièmement, l’argument de la preuve cosmologique de l’existence de Dieu consiste à affirmer que l’univers est ordonné, un tel ordre ne pouvant être le fruit du hasard, mais d’une intelligence supérieure : Dieu. Son opposé, le chaos, a alors en soi, une certaine harmonie.
- Troisièmement, le mal est une création de Dieu qui a pour but de tester la foi des croyants ainsi que leur force de résistance à la tentation, ce qui contribue à la discipline humaine. Cette idée est lié à l’argument eschatologique ( eschatos --> « dernier » ), qui réfléchit sur la fin des temps et la destination finale des âmes = ceux qui auront résisté à la tentation et au mal iront au paradis, obtiendrons le salut éternel.
- Quatrièmement, l’affirmation de la théodicée d’un point de vue ontologique, ici réflexion sur l’être des choses, précise que la création du monde, dans sa grande complexité, comprend en toute logique des imperfections, des défauts d’êtres, le mal faisant partit de ces failles. Sans eux, l’univers serait parfait, il serait Dieu lui-même, et nous serions Dieu, ce qui est impossible.
- Cinquièmement, enfin, selon l’argument du libre arbitre, nous pouvons choisir entre le bien et le mal, cette liberté que Dieu nous a donné.
Chacun de ces arguments a donné lieu à une réfutation spécifique.
- Tout d’abord, si Dieu est créateur de toute chose, il est aussi créateur du diable et cause du mal.
- Ensuite : l’harmonie est-elle vraiment la caractéristique essentielle du monde ? Le monde n’est-il pas plutôt soumis à la théorie du chaos ?
- Et puis, si Dieu était bienveillant et miséricordieux, il n’imposerait pas à l’homme une quelconque discipline, encore moins aux innocents touchés par le mal, et qui ne peuvent rien faire.
- Si le mal est dans le bien, alors le malheur est dans le bonheur et l’enfer est dans le paradis (=|=)
- Moralement, mon libre arbitre n’est pas total puisque par exemple, il ne saurait m’empêcher de secourir une personne en danger malgré tous les risques qu’il y a à le faire. Nous agissons beaucoup en suivant notre instinct, notre spontanéité…
Leibniz se sert de ces arguments pour dire au final que :
Il vaut mieux un monde avec du mal que pas de monde du tout
Il vaut mieux un monde avec du mal qu’un monde sans mal (le mal étant nécessaire au bien )
 Ce monde est meilleur que tout autre monde possible.
La philosophie Leibnizienne se base sur « l’harmonie préétablie » qui dit que tout a été prévu par Dieu, même le mal.
Bref, le mal et le bien ont besoins l’un de l’autre. Pile n’existe pas sans face, il n’y a pas de médaille sans revers. On fait la guerre au nom du bien et l’on assassine au nom du moindre mal. Rien n’est pur. Trop de perfection, tue la perfection …
Comme a dit Mike Jagger dans One + One « le diable est l’exil de Dieu », le diable c’est Dieu en vacance…
Et vous alors, êtes-vous plutôt optimistes tout comme Leibniz, ou comme Voltaire qui se moquait de ce dernier ?

[ Philosophie ] La religion (Part 1/2)
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anonyme
anonyme
11 ans

Je pos avant toutes chose, juste pour la musique.

anonyme
anonyme
11 ans

@kakouille: Fallait s\'en douter venant de toi !

ironfan
ironfan
11 ans

tl;dr

anonyme
anonyme
11 ans

@ironfan: C\'est forcé :P

Keumjo
Keumjo
11 ans

Intéressant ce point de vue sur le bien et le mal, cela remet en question bien des choses mais j\'attendais un peu plus de texte sur le mauvais côté de la religion tout ce qui est l\'enrichissement de l\'Eglise, les nombreuses guerres j\'espère dans la 2e partie :)
Sinon la musique = parfaite :D

anonyme
anonyme
11 ans

@Derpmanzboubb: Oui je vois ce que tu recherchais, mais ce n\'est que la 1ere partie, et puis ce que tu dis ce n\'est pas de la philo, plutôt de l\'histoire. En 2nd j\'avais étudier l\'Eglise, mais c\'est une religion en particulier..

kani
kani
a
11 ans

Intéressant comme points de vues, et sacré travail, je ne peux m’empêcher de citer freud pour l\'occasion

Selon Freud la religion est une transposition collective et un projection de l\'image du père et censé permettre le développement de la psyché de l\'enfant.

voila pour la psycho...

anonyme
anonyme
11 ans

@kani: Merci, je m\'appuie beaucoup sur mon livre, faut pas croire..
Je pense pour Freud, qui était panlogiste, que les points de vues sur la religions sont très multiples.. ils dépendent de chaque personne.

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