La grâce fugace issue des miasmes.

J'ai rêvé d'un tout petit accès à l'océan enclavé dans des falaises et des digues de béton, et gris comme des eaux d'égouts, polluées et stagnantes. C'était une plage maudite où jamais une vague ni un plongeur ne viennent déranger l'huile et les odeurs nauséabondes de ces eaux noires qui empoisonnent l'air et la peau.

Dégoûtée de nager dans ces miasmes, une tortue de mer adorable volait au dessus de l'eau, en battant de ses pattes-nageoires. J'étais effaré par la poésie de cette scène et alors je prenais en vidéo le vol de cette tortue avec mon téléphone.
J'ignorais que les tortues pouvaient voler.
Il leur suffit de battre des pattes. Tu le savais, toi ?
C'est fou, non ?
Elle finit par rejoindre la jetée du port en volant, en évitant de baigner dans cette soupe infernale, et enfin, elle atterrit à mes pieds. Puis elle poursuit sa route, à son rythme de tortue de mer.