Ahh monde de merde

tl;dr pour ceux qui s'en foutent : Je déprime depuis trop longtemps, j'enchaine maladie, rupture, décès de très proches, perte de repères et je sais pas comment m'en sortir.

Ce matin, et comme presque tous les matins depuis près de 3 ans, je me réveille en me demandant ce que je fous là.

Vous êtes déjà en train de vous dire "Putain encore une box de pleurniche venant d'un fdp de ghostfag qui se cherche des amis parce-qu'il n'a personne à qui raconter sa vie de merde", et vous n'aurez pas totalement tord malheureusement.

En réalité je cherche plus des conseils que des amis. J'imagine que beaucoup sont passés par là, que c'est normal, mais ça m'inquiète.

23 ans, parfaite représentation de l'homme de type Beta, physiquement risible (comprenez 55kg pour 1m70), à mi-chemin entre Kurt Cobain et une branche de céleri, vivant encore chez maman, qui passe 50% du temps à jouer, et 50% à penser à jouer. Je suis assez loin de l'idée dont se fait Emmanuel Macron de cette jeunesse dynamique et pleine de PROJEEETS.

Il y a plus de trois ans maintenant j'ai arrêté de travailler, pour raisons de santé au départ, un pneumothorax assez énervé qui m'empêchait d'exercer mon métier de cuisinier (et toute autre activité requérant plus de 3min d'effort physique sous peine de douleurs insupportables). Une couille en appelant une autre s'en est suivi tout un tas de galères.

La première à m'avoir fait plier genou fût la rupture avec cette fille avec qui je partageais ma vie depuis ~4 ans, du jour au lendemain, sans raison précise (l'amour est plus là et blablabla), ok, pour se remettre avec un mec que je connaissais un peu, quelques jours plus tard.
S'en est suivi de longs mois à me morfondre, me demandant ce que j'avais bien pû faire, pour au final en conclure que ce n'était juste qu'une sale conne, ou moins qui en était un. Bref la chialle habituelle.

Quelques mois plus tard, alors que je rongeais encore mes ongles en essayant de m'empêcher de regarder d'anciennes photos ou d'ouvrir Facebook, j'apprend le décès de mon grand-père paternel, celui chez qui j'allais tous les jours de ma naissance jusqu'à mes 12 ans. C'est lui et ma grand-mère qui me gardaient après l'école, le mercredi, parfois le week-end. Il m'emmenait au parc, m'a appris la menuiserie, le bricolage, de la mécanique, comment réparer une goutière. La claque.

Un mois plus tard, ma grand-mère décide de rejoindre son épou avec qui elle à vécu plus de 70 ans, elle aussi très agée et malade, elle a décidé de lacher prise. C'était dans un sens un soulagement, mais pour mon mental aussi éclaté qu'une ville de Syrie après le passage de l'oncle Sam, ça n'a clairement pas arrangé les choses.

Des mois plus tard, je suis toujours dans un sale état, je ne sais pas vraiment quoi faire, j'ai encore des restes de ce foutu pneumothorax, mais je me suis au moins décidé sur le fait que le métier de cuisinier n'était pas pour moi, je commence à voir un poil de lumière, je me dis qu'il faudrai penser à l'avenir et je ne veux pas être coincé dans ce genre de métier, j'ai envie d'avoir un semblant de vie, pas des horaires d'enfoirés, profiter de mes week-ends avec mes futurs amis, ma future blonde etc

Et boom, parce-que ce serait con que tout s'arrête là, mon père apprend qu'il est atteint d'un cancer des poumons. Les quelques cartes que j'ai commencé à empiler se cassent la gueule en une fraction de seconde. Le médecin dit qu'il peut recevoir un traitement, mon père me rassure en me disant qu'il va s'en sortir, qu'il a le moral. Je suis bien évidemment derrière lui sans-arrêt, malgré les 300km qui nous séparent depuis que ma mère et moi avons quitté ce trou paumé qu'est le Loiret il y à 8 ans.

Son état s'étant aggravé, l'hôpital dans lequel il séjournait m'appelle un soir de début septembre pour me dire que son état à encore empiré, me demandant si j'ai la possibilité de me déplacer rapidement.
Trois heures de route plus tard j'arrive à cet hôpital, mon père est à moitié endormi, intubé, le souffle court, presque inconscient. Je m'assoie sur le lit, me serrant contre lui, lui parlant pendant près de 4 heures sans interruption car evidemment j'avais compris ce qui se passait.
Cette nuit là, après lui avoir parlé pendant des heures, ma tête posé contre la sienne et lui tenant la main, il est parti.
Tout était fini.
A partir de ce moment là j'ai compris ce qu'était se sentir vide. Tous ce que je voulais, tout ce en quoi je croyais était parti.
J'ai essayé de garder la tête haute, réconforter mes proches, prendre en charge toutes les démarches administratives, et putain qu'est ce qu'il y en avait.
En réalité celà m'a presque "aidé" pendant un temps, me tenir occupé, garder quelque-chose à l'esprit pour encaisser et avancer dans mon deuil. Jusqu'à ce que ce soit terminé.

Retour à la case dépression, unrated version, la nourriture et le sommeil étant devenue optionnels dans mon planning quotidien, laissant place de façon encore plus poussée au jeu, à la clope, inquiétant ma mère de jour en jour.
Je suis bien évidemment passé par la case picole, dont j'ai réussi à me sortir (étonnemment) assez rapidement grâce à une volonté qui m'a moi-même surpris.
Depuis quelques temps je me force à sortir un peu, ne serait-ce que pour aller boire une bière de temps en temps avec des connaissances. Ah oui, je n'ai pas d'amis, j'ai oublié de préciser ça, j'en ai eu à une époque, jusqu'à peu près ma séparation avec cette fille puisque beaucoup étaient des amis en communs, plus le fait que je me suis désociabilisé, évidemment le contraire aurait été surprenant.

Cependant l'esprit n'y est pas. Je sens que quelque-chose cloche, j'ai l'impression de faire ça sans aucun but, je ne sais pas où je vais, ni quoi-faire, ayant abandonné l'idée d'être cuisinier je cherche quel métier pourrait m'intéresser, en admettant que j'ai enfin le courage de m'y mettre.


Alors voilà, j'en suis là, déprimé, à peine au boût de mes deuils, des remords plein la tête, me torturant le crâne chaque seconde pour trouver le déclic qui arrangerait tout, le tout en me sentant presque coupable de me plaindre, alors que des gens souffrent certainement beaucoup plus que moi, et me mettraient une claque s'ils lisaient ça.


Merci à ceux qui ont lu jusqu'au bout, merci à ceux qui me sortiront un YouDontFuckWithGrammar.jpg , c'est certainement mal écrit, ça n'a aucun sens, et ça n'a aucun but, mais au moins ça à le mérite de m'avoir fait du bien de l'écrire.


disclaimer pour les salauds de droite : je suis pas un assisté de la société, je ne touche rien de l'état, ni chomage ni rien, je vis sur mes économies et sur le fait que c'est plus facile de gérer son budget quand on a installé son QG chez maman.

Bisous

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