La nuit porte conseil mais la vie oublie nos rêves,
en nous l'espoir sommeille qu'un jour il y ait une trêve.
Que tout s'arrête,
enfin,
que tout prenne fin,
on pense souvent à la mort,
moins à celle des siens mais elle viendra pourtant encore prendre des corps en son sein.
On attend la mort car vivre est un échec perpétuel.
Pourquoi rêve-t-on de voler en sachant que nous n'avons pas d'ailes ?
On veut voir le bout du chemin sans savoir dans quel sens il va
ni même s'il va vraiment quelque part ...
On se presse tout en pensant que rien ne nous attend et avons absurdement peur d'être en retard.
L'espoir nous guide mais la douleur nous ralentit,
on voudrait oublier qu'on a déjà tant marché
alors on se laisse croire que le prochain pas est un nouveau départ.
Le soleil passe au dessus de nos têtes et disparaît avant d'apparaître à nouveau d'apparence exactement identique à chaque fois.
C'est inspirant.
Et pourtant,
pourtant on craint qu'un jour viendra où lui ne viendra pas,
pourtant on oublie parfois qu'il est bien là même quand on ne le voit pas.
Pourtant il vient et va et il n'y a pas plus de sens derrière tout cela.
Nous sommes si petits dans cet ensemble si grand,
dans tout cet espace
tout autour de nous est immense et minuscule à la fois mais nous peinons à trouver notre place,
et bien que nous savons que pour toujours le temps passe
on voudrait parfois laisser quelque part une trace.
On veut écrire des histoires pleines de péripéties,
de bonheur et de morales sages
mais après chaque mauvaise aventure on se force à tourner la page.
On veut parfois écrire des histoires noires pour exulter tout notre rage et cracher au visage de la vie
ses stupides leçons de courage.
Au final on écrit au fil de la plume laissant le temps guider nos mots
et construire une histoire sans savoir
si jamais un jour elle sera lue ou perdue pour toujours dans le noir.
