Si je ne souhaite plus plaire au monde,
Je n'ai pas à me doucher le matin,
Conserver un vide dans l'intestin,
M'allonger auprès de dames fécondes.
Si j'ignore les gens par milliers,
Je brise la montre et rempli mon ventre,
Reste reclus comme bête en son antre
Ou sors boire une bière la langue déliée,
Si je ne veux parler à personne,
Je reste cloîtré dans mon deux pièces,
Prolonge indéfiniment ma sieste,
Oublie un temps ce qui me questionne.
Si la haine s'enflamme d'ignition,
Je cultive le trop plein d'idées,
Une plantation de vénerchidées
À consumer sans modération.
Si la solitude me surprends encore,
Je m'écroule alourdi par la fatigue,
Sentiments vagues contre la digue,
Battement du cœur absent à bâbord.
Si je commence à en avoir marre,
De vous, de moi et du quotidien,
Je me demande ce qui me retiens,
Mettre le voile et larguer les amarres.