Exercice littéraire : Transformer une situation banale en histoire "épique"

« La poudre noire ».


Le jour se lève.
C'est sans ouvrir cet œil que je sais torve que j'arme le bras. Le geste est effectué sans maladresse, simplement.
J'appuie.
Plus de honte, ni même de crainte. En temps de guerre, il faut savoir mettre sa dignité de côté. Et ça, punaise, je le fais bien. Alors j'imagine les gens qui gueulent intérieurement à l'étage du dessous, mais qui ne disent rien. Et le sol tremble.
Le silence est rompu.
Si au moins, quelqu'un y prenait du plaisir. Car oui, après ces quelques années de combat, il y a ce doute un peu pénible de ne plus trop savoir pour qui on fait ça.
Et le bruit fait le boulot. Oh, ça en éveillera plus d'un, je le sais, et alors ? C'est un mal pour un mal, ça se passe de commentaire. On s'endort en rêvant qu'on ne passera pas la nuit, et on se lève, déçu, avec une journée à vivre.
Alors oui, ça coûte un peu d'boucan.
Je cherche la poudre, inquiet. Que vais-je faire s'il n'en reste pas assez ? Il m'en faudrait de quoi faire trois salves, au moins ! L'angoisse ne persiste pas, ma main sent le poids nécessaire à la première frappe : le pot est loin d'être vide. Une fois les munitions trouvées, il me faut remplir le barillet : Enfin une bonne raison d'ouvrir les yeux.
Une, deux, trois cuillères. Dans quelques minutes, il y aura une odeur de réalité. L'avenir se dessine à la fenêtre, les hirondelles volent bas. Parfait. J'avais peur d'être de bonne humeur.
Je me roule une cigarette, tout en savourant mon méfait.
Cynique, je murmure : « Salut à toi le monde, et merci de m'avoir invité à la fête ! » .
J'm'en vais m'foutre un peu d'eau sur les cernes avant de grogner sur les têtes de mort qui roulent fièrement dans leurs cages en métal.
Dans quelques minutes, l'effrayant « dehors ».
Mais d'abord, un autre café.
Je ré-appuie sur le bouton.
La bouilloire chauffe sur le plancher.

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Kekemousse

Le démon est revenu.
Il revient toujours.
Jour après jour, inlassablement.
Personne ne sait comment s'en débarrasser efficacement.
Certains parlent d'un jeûne spécifique, qui purifie le corps et l'âme, mais je ne crois plus en ce genre d'illusion.
Soudain, je me plie en deux, la douleur est intenable.
Le démon ronge mes entrailles et me fait pousser des cris de douleurs.
Recroquevillé je tremble de tout mes membres et une sueur froide coule le long de mon échine.
Mais je ne veux pas le laisser gagner, je dois résister.
Je sais que mon cas n'est pas isolé. Je sais que, partout dans le monde, des gens comme moi, ordinaire en apparence, luttent face à ce fléau insidieux et imperceptible.
J'ai l'impression que mon être se déchire de l'intérieur, qu'il est écartelé.
Après de longue minute à souffrir, je commence à entendre la "voix" de mon persécuteur.
C'est un grondement, un son long et grave émanant des profondeurs de ma personne.
Comme le ricanement d'une terre maudite.
Il ne me reste qu'une seule solution.
Lentement, presque en rampant je me déplace vers mon sanctuaire intime.
Chaque mouvement est plus douloureux que le précédent, je sens mes forces me quitter à mesure que je me rapproche de ma salvation.
Après une âpre traversée je me retrouve enfin devant le lieu quasi mystique.
Dans un dernier effort je me relève et m'assied selon la tradition ancestrale, acquise par mes aînés et transmise depuis des générations.
Le fait d'être arrivé me soulage presque.
Mais cet apaisement n'est que de courte durée.
Comme s'il comprenait ce qui lui arrive, le monstre se lance dans une dernière bataille, ne souhaitant plus rester en moi.
Appréhendant son funeste destin, il tente de faire le plus de dégâts possible.
Soudainement, je me souviens qu'un ami, souffrant de cette même ignominie que moi, m'avait offert, après son ultime bataille une dizaine de feuillet au motif étrange, tel une langue inconnue et depuis longtemps perdue.
Je me munis des papiers épars et prie pour que cette issue soit la bonne.
Dans un râle de douleur je jette toutes mes forces dans le combat.
Je crie, je me cramponne, je pousse, je halète, je sue, je gémis et enfin, après seulement quelques minutes qui m'ont semblées être des heures, je me sens soulagé.
Le démon est parti, certes, mais pour un temps seulement.
Je décide alors de tirer la chasse et de sortir de la salle de bain.


Ca doit être rempli de fautes, veuillez m'en excuser

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