(Se) Sortir de la rumination?

Je pense personnellement que le groupe cool-story est le plus adapté.
Si ce n'est pas votre cas, s'il vous plait, ne cherchez pas mon adresse pour venir me casser la gueule.

Style : Ado dépressif attardé

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Cela fait maintenant plusieurs semaines que je suis habité par des pensées qui semblent tourner sans cesse, répétant inlassablement le même mouvement au point que ces cycles incessants en deviennent écœurants.
La sensation d'un bloc de sel gigantesque, lourd et indissoluble qui occupe l'entièreté de mon esprit sans que mon corps ne puisse l'éliminer, ne manquant pas d'assécher jour après jour un peu plus ma pauvre éponge encéphale.

Pour faire simple, j'ai vu pas mal de choses s'effondrer autour de moi et dans le même temps, j'ai été victime de quelques désillusions.
Bref, j'accuse le coup.
Il en résulte que je dors mal parce que mon sommeil est agité et morcelé, l'endormissement est rendu difficile par l'allure oppressante de mes obsessions, si je peux les nommer ainsi.
Autrement, j'ai du mal à m'alimenter et ne pèse plus que 58 kg; moi qui depuis un certain temps me trouve trop maigre, croyez-moi, ça me brise bien les couilles!
J'ai également du mal à trouver du plaisir à faire ce qui m'en procurait pourtant avant, comme de la musique ou la rédaction de mails débiles.
Il n'y a que l'écoute et la lecture que je supporte. Le reste, au mieux, peut finir par me frustrer et me faire exploser, sans raison légitime. C'est ainsi, par exemple, que j'ai brisé un instrument que, pourtant, j'adorais...
Pour en finir avec l'aspect "symptomatique" de la chose, j'ai la sensation que si je me laissais aller, je pourrais sombrer dans l'hypersomnie. Heureusement pour moi, j'arrive encore à m'astreindre à un rythme de vie normal, comblé au mieux par ce qui continue d'éveiller encore un peu d'intérêt en moi.

J'ai d'abord pensé que ça passerait puis, comme j'ai une tendance furieuse à m'habituer aux choses, j'ai développé quelques stratégies de fuite plus ou moins maladroites pour m'extraire au vide qui inéluctablement se crée autour de moi.
Écouter sans cesse de la musique à fait son office, un temps. Le vide est vite revenu, implacable, me tenaillant même lors de mes écoutes.
C'était inexorable, je devais renouer avec mes mauvaises habitudes.
Alors, j'ai fait ce que je n'aurais pas dû, et je me suis lancé dans une évasion plus profonde, mais aussi plus crasse. Altérer ma conscience m'a permis de respirer un peu, cependant aucune porte de sortie ne s'est réellement profilée.
Comme toujours avec ces choses-là, ça ne dure qu'un temps.
J'ai cru par moment entrevoir cette porte dans le regard de ceux que j'aime, mais soyons franc, aujourd'hui ces yeux ne suffisent plus; aussi beaux et vivants soient-ils.

Seulement, cette débandade ne peut se maintenir perpétuellement et il me faut m'extirper de cette déroute qui semble parfois immuable - ce qui me terrifie - au risque si je n'y parviens pas de me voir m'effondrer sur moi-même.

En effet, je commence à en ressentir les conséquences sur ma vie, et cela, je ne peux me le permettre.
Je ne l'ai dit à personne, probablement parce que j'ai honte, que c'est absurde et que je me sens ridicule, surtout quand d'autres ont tant de mal à le faire, mais j'avais récemment trouver un travail.
Croyez-moi, c'était du tout cuit, je n'avais qu'à me rendre à ce putain d'entretien et je serai devenu un gentil petit salarié. J'aurais alors pu m'en plaindre en disant que c'est chiant de se lever, fatiguant de bosser, et que les lundi sont immondes. Pourtant, non.
Au lieu de ça je me suis laissé emporter dans une crise d'angoisse, alors que d'habitude ce genre de rendez-vous ne provoquent chez moi rien de plus que quelques maux d'estomac.
J'ai terminé par me réfugier comme un animal apeuré sur les quais de seine, parce que souvent j'aime être proche de l'eau (je dis bien proche, autrement elle me fait peur, la pute), en imaginant comme il serait cool de trouver là, emballé dans du papier cadeau avec mon nom dessus, un anxiolytique pour me calmer, m'apaiser.
Après, mon téléphone s'est mis à sonner, alors, je l'ai éteint.

Je l'ai rallumé le lendemain pour mesurer l'étendue des dégâts, il n'y avait que deux appels en absence, sans message.
J'ai alors rappelé la nana que je devais rencontrer, ne serait-ce que pour m'excuser et, quand elle m'a demandé pourquoi je n'étais pas venu je lui ai répondu, avec l'espoir secret de m'en sortir en usant de ma superbe, que je ne voulais pas paraître trop attaché.
L'espace d'un instant, j'y ai quand même un peu cru...
Vous vous en doutez, je me suis simplement fait incendier.

Bref, tout cela pour dire que cet événement à au moins eu l'intérêt de faire s'articuler une prise de conscience quant à mon état et de la nécessité de réagir.


Maintenant, pour ne pas laisser place au malentendu, je n'ai absolument pas l'envie de me supprimer, au contraire, j'ai celle de vivre le sourire aux lèvres. Il n'y a donc aucune inquiétude à avoir à mon sujet.
Je suis conscient qu'il est probablement ridicule, si ce n'est pathétique, de venir verser ici l'essence de mes craintes, et soyez assurés que je suis lucide quant aux chances que j'ai de voir se profiler dans vos lignes une solution concrète.
Toutefois, si je me tourne vers vous, c'est peut-être pour me sentir enveloppé par le sentiment rassurant de savoir que d'autres avant moi ont emprunté ce chemin et en ont vu le bout.



Ultime ironie, je suis obsédé par le fait de ruminer ces pensées :)

PS : J'ai du mal à assumer le côté moi, moi, moi! de ces quelques lignes, alors je vous en prie, laissez-moi croire que c'est ce qu'appellent les cool-stories.