L’Appel du Crépuscule

J’ai clos mes yeux et ma raison un simple instant.
Je pouvais le sentir me guettant, l’entendant,
Ce Néant lascif qui désirait m’envoûter,
Me saisir, me faire sien pour l’Éternité.

"Laisse-moi donc t’enlacer, t’embrasser, t’étreindre,
Laisse-toi fondre en mes bras pour quérir la Paix,
Tes peines, tes maux et tes pleurs pourront s'éteindre."
Je n’y crus mot mais cœur et espoir il dupait.

J'eus rouvert les yeux mais sa graine était plantée,
Germant insidieuse à tous recoins de mon être.
Encore en ce jour je le sens me convoiter,
Me posséder et me forcer à le connaître.

Je crains de céder, de le laisser m’envahir,
Plonger dans l’abîme pour y saisir ma chimère.
Dois-je donc finalement le laisser me séduire ?
Peut-être la réponse est-elle mon dernier air...