Critique The Predator (2018)

La crème de la crème ce film !

Critique :

Shane Black est un scénariste, producteur et réalisateur américain. A l’origine, il est principalement connu pour être l’auteur de scénarios d’importants films d’action sortis vers la fin des années 80, comme L’Arme Fatale 1 et 2 ou encore Le Dernier Samaritain. C’est en 1987 qu’il se fait remarquer en tant qu’acteur avec le rôle de Rick Hawkins dans Predator de John McTiernan (je pense souvent ressortir cette info, ça permettra de marquer une touche d’ironie). C’est en 2005 qu’il commence sa carrière de réalisateur avec Kiss Kiss Bang Bang, un polar/comédie policière. Il revient 8 ans plus tard avec Iron Man 3, puis en 2016 avec The Nice Guys qui s’inscrit dans la lignée de son premier film. Il est donc à noter que sur une carrière de metteur en scène de 13 ans, The Predator n’est que son 4ème film.

A l’annonce d’un film sur le Predator, je suis resté quelque peu abasourdi face à la stupidité même de l’idée. A l’époque en 1990, Predator 2 était une suite déplorable face au premier. Au début des années 2000, les immondices que sont Alien vs Predator et sa suite envahissaient les salles sombres du mauvais goût du réalisateur Paul W.S Anderson. Predators en 2010 avec Adrian Brody était un reboot des plus mauvais. La question se pose alors : pourquoi essayer de continuer de banquer sur une créature qui ne fonctionne plus ?
Je restais également dubitatif face au choix du réalisateur également. Si j’aime beaucoup son The Nice Guys et que je n’ai pas une haine existante contre son Iron Man 3, choisir un metteur en scène qui réussit plus dans le comique pour un film sur le Predator, ça sonnait déjà comme catastrophe dans ma tête.
Assis dans la salle, les pubs et bandes annonces passées, les lumières s’éteignent. Et là, le massacre cinématographique commence.

Je pense qu’en premier lieu, parmi tous les problèmes du film, on va pouvoir commencer par le scénario. Parce que personnellement, je pense sincèrement que le scénariste a été kidnappé et est retenu en otage dans une forêt au Mexique. Comment peut-on avoir autant d’incohérences et d’inepties scénaristiques tout en donnant l’impression d’en n’avoir rien à foutre ? Des objets apparaissent et disparaissent, les personnages se téléportent tel Sangoku, on fait des grosses lignes sur la fin de notre espèce et le réchauffement climatique tout ça pour nous offrir à la fin une sorte de gros doigt d’honneur aux spectateurs, et j’en passe. Juste un exemple : au début du film, le protagoniste avec l’aide de whisky avale une sorte de boule de métal qu’il avait ramassée dans le brassard du Predator. On appuie sur cette action avec plusieurs plans puis… plus rien. Ça disparaît entièrement de l’intrigue alors que le film semble y faire plusieurs fois y faire allusion, mais en fait non. Ça n’a réellement aucun sens. Je suis également vraiment obligé de revenir sur la séquence qui parle de l’extinction de notre espèce. La scientifique dit que les Predators cherchent juste à réunir le meilleur de chaque espèce qu’ils chassent, et vu que notre monde semble être condamné dans les 20 prochaines années, on va dire qu’ils se dépêchent de récolter ce qu’ils veulent. Seulement, dans le film, le premier Predator qu’on a vu arriver a amené quelque chose à l’humanité pour empêcher la fin de notre espèce. On arrive à la fin du film, et en fait, ce qu’il a amené, c’est une armure pour pouvoir se battre contre les Predators, laissant présager une suite. Mais pourquoi n’as-tu aucune logique, film ?!?

Avec cet élément qui arrive facilement à plomber tout le film, on peut y rajouter la squad de no-names plus débiles les uns que les autres, un héros plat et peu charismatique, et une scientifique étudiant les astres qui en 2 jours se bat déjà mieux que des soldats entraînés.
La mise en scène est d’une mollesse assez désastreuse, les scènes d’action sont ennuyeuses, répétitives et mal découpées. Le film se permet aussi de faire des scènes d’exposition d’une gratuité pure, montrant son incapacité à amener facilement les caractéristiques de certains personnages, comme l’enfant atteint d’autisme.
L’humour ne colle de pas du tout au film et est d’une lourdeur pas possible. On sent alors la patte du réalisateur qui essaye d’intégrer ce qu’il aime faire, mais sauf qu’ici nous ne sommes malheureusement pas dans un polar comique, mais dans un Predator. Vous aurez plus de chance de rire du film plutôt que de rire avec lui de ses tentatives.
Le film essaye également en permanence de faire des références au premier film, et là s’offre à vous 2 cas : le premier, vous n’avez pas vu le film de 87 et donc vous ne captez pas les refs et vous vous en foutez. Le deuxième, vous l’avez vu, vous connaissez les refs, et cet amas de clins d’œil forcés arrive rapidement à vous gaver et à vous faire sortir du film

Pour moi il reste quand même assez dingue d’avoir cette impression que Shane Black, qui a joué dans le Predator de John McTiernan de 87, ne semble rien avoir compris à la mythologie même de la créature, de ce qu’elle représente et de la mise en scène du dit réalisateur. La tant soit peu idée intéressante du film se trouve dès le début, quand un Predator invisible se fait toucher par un shuriken qui découpe également un cadavre en l’air. De la moitié du cadavre restant coule du sang qui tombe sur le Predator au sol et le fait découvrir. Dans ce petit morceau de séquence, on peut juste entre-apercevoir l’idée de l’organique qui recouvre le numérique et qui permet alors de détecter l’artifice, une sorte de mise en avant des effets spéciaux qu’on utilise aujourd’hui face aux anciens, comme avait pu faire Terminator 2 de James Cameron en 1991. C’est la seule idée du film un peu originale sur les 1h45 de torture visuelle et auditive qu’il va vous infliger.

Pour conclure, The Predator de Shane Black est un film complètement raté. Ne sachant pas sur quel pied danser, il vacille entre vannes à stupidité astronomique et scènes d’action ennuyeuses et mal montées, et doit vivre avec le poids d’un scénario sûrement écrit sur un timbre déchiré en 1000 morceaux. Sorti le même jour que First Man de Damien Chazelle et The House That Jack Built de Lars Von Trier, je vous conseille vivement de vous tourner vers ces 2 autres films que cette perte de temps et d’argent qu’est The Predator.

Critique The Predator (2018)
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SmartKer
SmartKer
5 ans

Je comprendrais jamais pourquoi on sort de mauvais film au cinéma.

Je veux dire, ce sont des professionnels de l'écriture, de la mise en scène, montage, fx qui les réalisent ces films.
Ce sont pas des étudiants et encore moins des amateurs, ils connaissent leur taff. C'est comme si un chef cuistot faisait que des plats dégueulasse, mal cuisiné ou un fabricant qui fait de la merde en espérant recevoir des louanges de ses consommateurs.
Comment peut on financer un film qui d'entrée de jeux pue la merde ?

Je l'ai pas vue cela dit c'est "cool"qui parlent de l'effondrement de notre civilisation, ça devient un sujet reçurent à Hollywood. Si cette idée pouvait rentrer dans notre inconscient collectif, ça nous poussera à agir un peu plus.

blackbird
blackbird
5 ans

@SmartKer: parce que si mauvais soit le film, des millions de gens vont aller le voir. Cf. Alad'2 qui est une sur-bouse innommable mais qui, malgré tout, va rester au ciné 3 mois et faire au moins 5 millions d'entrées.

XMaidoX
XMaidoX
5 ans

@SmartKer: Le problème surtout tu verras c'est que beaucoup qui taffent dans le cinéma ne s'intéresse pas vraiment au cinéma. J'ai réalisé ça en discutant avec pas mal de gens durant des stages professionnels dans le milieu ou même des gens de mon école. Ils ne vont pas au cinéma, ils ne regardent pas de films, ils ne s'intéressent pas et restent dans le bingewatching de Netflix.

Et pour moi, la meilleure école pour faire du cinéma, c'est regarder du cinéma. Se mater plein de films, lire des essais, des discussions avec des réalisateurs, des monteurs, des chefs ops... De prendre le cinéma pas comme un "art" qui rapporte beaucoup d'argent, mais le prendre véritablement comme un "art" à part entière qui a ses codes et qui permet des choses que les autres arts ne peuvent forcément apportés.

Ce que tu dis se rapporte énormément à ce que fait Marvel de nos jours avec les MCU : en prenant des réalisateurs no-names dont personne ne souvient et à qui ils demandent d'appliquer leur formule, pas de faire de la réalisation. Tout ceci se base sur des raisons pécuniaires et sur la volonté de faire du fric.
Je pense le meilleur exemple de l'application de cette formule, c'est de comparer Fruitvale Station et Creed de Ryan Coogler et son Black Panther qui est juste horrible. Avec les 2 premiers, tu vois la patte du réalisateur, sa mise en scène, ses intentions et co, et de l'autre tu vois Disney qui veut se faire du fric.

C'est triste. Mais personnellement, avec cette accumulation de daubes qui vont de plus en plus loin, j'aimerais bien qu'il arrive la même chose que dans les années 60 avec le cassage de gueule d'Hollywood et peut-être un "Nouvel Nouvel Hollywood" qui sait !

Aspi
Aspi
5 ans

@SmartKer: La différence entre un cuisto et un réalisateur c'est que celui-ci n'a pas un producteur au cul.

Sparthenos

@SmartKer: Parce que ce ne sont pas des passionnés de cinéma en tant qu'art et qu'ils sont plus intéressés par combien ça rapporte.

GIF
GIF
Aspi
Aspi
5 ans

@XMaidoX: Pour ton premier et deuxième paragraphe, il s'agissait de quel métier ?

Sur ton troisième paragraphe, Holywood a su innové, c'est à dire prendre des réalisations qui ont une pâte et les convaincre à être uniformisé cf Juan Antonio Bayona sur Jurrasic World, RYan coogler sur Black Panther et Shane Black avec Predator.

Je rêve que ta conclusion arrive, tu imagines même pas à quel point !! Mais vu comment CB ( reflet de la société) parle autant des marvels et SW, ça risque pas d'y arriver.

XMaidoX
XMaidoX
5 ans

@Aspi: Concernant les métiers, c'était la prod / post-prod et le montage (quand je disais post-prod c'était responsable de post-prod). Tu leur parlais de Dunkerque c'était le film de mai/juin 2017, par contre tu parlais même d'un truc un peu moins connu, genre Good Time des frères Safdie (qui est génial je le dis) ils étaient perdu.

Un jour, un jour...

Daboulganiech

J'ai l'impression que le corps de ta box, tu pourrais le coller sur n'importe quel blockbuster de ces 10 dernières années.
Encore une licence pourrie, merci Hollywood.

XMaidoX
XMaidoX
5 ans

@Daboulganiech: Pas forcément. Je calerai pas du tout ça sur les derniers Mission Impossible ou Ready Player One. Mais sur tous les Marvels en moyenne oui.

Sparthenos

Ma bande-passante te dit merci !

Oldfagkfh
Oldfagkfh
5 ans

Ce film est sûrement un navet. Mais dire qu'on man 3 est pas détestable ..j ai des doutes sur tes goûts

GigaProut
GigaProut
5 ans

@Oldfagkfh: disons qu'Iron man 3 est un navet mais il énerve pas; Tu sort t'as vue une bouse de plus mais t'as pas les boules. ça roulais trankil comme de la merde mole sans plus.

Asterawyn
Asterawyn
5 ans

Alors pour les incohérences, je crois qu'un acteur a eu des soucis avec la justice et du coup ils l'ont coupé au montage. Et ça donnerait des scènes absurde...

C'est pas une excuse mais voilà.

JeanBONO
JeanBONO
5 ans

@Asterawyn: Intéressant mais tu as des sources du coup? Et bon après bordel si ton film n'a plus de sens à cause d'une histoire de justice, et bien tu refais les scènes, même rapidement avec peu de moyen mais si un pâtissier fais tomber la moitié du gâteau, il va pas le revendre, au pire il le bricole au minimum pour pas que ça se voit. On parle de millions de $ pour chacun de ses films, mais ce n'est pas seulement les mauvais scénaristes, acteurs et réalisation le problème, il faut bien qu'il y ai des gens qui aillent les voir pour faire des critiques et les rapporter aux autres comme l'a fait XmaidoX, mais si ils continuent de faire autant de tunes sur ces merdes c'est sûr qu'ils ne feront pas plus d'effort pour les prochains.
Je regrette tellement la SF des années 80-90, on avait des FX pourris mais tellement plus de magie et de passion (pas pour tous hein).

Asterawyn
Asterawyn
5 ans

@JeanBONO: j'avais vu ça sur une vidéo d'un youtuber qui faisait la critique bien avant la sortie. Par contre, impossible de me souvenir du nom du type, c'était un gars qui était en duo avant et seul maintenant d'après ce que j'ai compris

GigaProut
GigaProut
5 ans

J'ai bien aimé prédator 2 . Décalé du premier mais pas mauvais

anonyme
anonyme
5 ans

Cette affiche dégueulasse n’empêche

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