Le plus grand guerrier du Japon: Miyamoto Musashi (1584-1645)

Musashi Miyamoto (1) est l'une des figures les plus importantes de l'histoire du Japon.

Né en 1584, il est le fils d'un aristocrate expert en katana (sabre japonais). Une légende raconte qu'un jour Musashi, alors enfant, ce serait moqué de son père escrimeur l'énervant au point où celui-ci lui lança un couteau. Musashi l'esquiva de la tête, énervant encore plus son père qui relança le couteau une seconde fois. Nouvelle esquive. Hors de lui, le père l'aurait chassé de son foyer. On retrouve ce genre d'histoires durant tout le long de la vie de Musashi, même si souvent la légende se mélange à la réalité. Dans tous les cas, ça en dit long sur le personnage.

Son père mourut alors qu'il n'avait que 7 ans. Le jeune Musashi fut alors placé dans un monastère, sous la protection de son oncle. Il en profitera pour s'entraîner au katana. Il devint rapidement très doué, et gagna son première duel à 13 ans, tuant son adversaire, Arima Kihei.

À tout juste 17 ans il participa à la bataille de Sekigahara (2), en 1600, contre l'armée de Ieyasu Tokugawa. Tokugawa en sort vainqueur, il deviendra d'ailleurs Shogun du Japon et marquera le début de l'ère d'Edo, en 1603. Pendant ce temps, Musashi se trouve du côté des vaincus. Il est laissé pour mort sur le champ de bataille.

Après un détour au château de Hejime, où il apprit la voie des guerriers, il partit vers Kyoto en 1604. Désireux de vouloir tester ses capacités de combattant, il ne fit pas les choses à moitié et défia directement l'une des écoles les plus renommés : celle de la famille Yoshioka. Le premier à répondre au défi ne fut autre que Seijiro, celui à la tête de la famille Yoshioka. Aussi grande que soit sa renommée, Seijiro ne tint que peu de temps. Il perdit son bras en un seul coup et fut incapable de finir le combat. La honte était d'autant plus grande que Seijiro se battait avec un vrai sabre tandis que Musashi avait un bokken (un sabre en bois).

Sans surprise, cela lui attira la haine de tout le clan Yoshioka. Le frère de Seijiro releva à son tour le défi. Un autre échec. Musashi lui brisa le crâne d'un simple coup. Un troisième duel est organisé, sauf que cette fois-ci c'est le clan entier qui lui tend un piège. C'était sans compter la clairvoyance de Musashi et ses capacités du maniement des sabres. Il échappa aux 80 samouraïs en embuscades et en en tua une bonne douzaine dans la foulée -voir plus selon les sources-. C'est le combat d'Ichijoji (3 -statue représentant Musashi Miyamoto au temple d'Ichijoji).

À partir de là commença sa longue série de duels à travers le Japon. D'après une autre légende, lors de l'un de ses combats avec un maître lancier du nom de Nagatsune Hachiemon, les deux adversaires se mirent d'accord de ne pas se battre. À la place, une simple partie de go est organisé entre Musashi et le fils de Nagastune. Alors en pleine partie, Musashi aurait crié d'un coup « N'essaie même pas ! ». En effet, Nagastune était dans une pièce à côté, prêt à attaquer son invité avec sa lance. Face à cette réaction, Nagatsune s'avoua vaincu et ne tenta plus rien contre Musashi. En prime, Musashi gagna la partie de go.

Son dernier duel eut lieu en 1612, contre l'un des plus célèbres escrimeurs du Japon : Kojiro Sasaki. Là encore, il en sortit vainqueur, grâce à un bokken qu'il aurait fabriqué lui-même (4 et 5). Entre son premier combat en 1596 et son dernier en 1612, il fit environ 60 duels. Tous gagnés. Encore une fois, la légende se mêle à la réalité, et certaines sources contredisent parfois les chiffres, les dates et les noms.

On le retrouve dans les années 1630, se consacrant à l'étude de la Voie (le Do), et pratiquant différents arts, comme la calligraphie et la peinture. C'étaient d'ailleurs des disciplines où il excellait (6, 7 et 8). Il devint également Kensei, c'est un dire un « Saint du Sabre ».

En 1637, il rentre au service des Tokugawa et combattit pour eux contre les chrétiens lors de la révolte de Shimabara (9). Il est ensuite commandant lors du siège du Château de Hara en 1638. C'est à cette époque qu'il adopta deux enfants : Iori et Mikinosuke. Par la suite, il devient instructeur pour la puissante famille Hosokawa de Kumamoto en 1640 (10 -Musashi vers 1640, auto-portrait).

En 1643, il prit la décision de se retirer de tout, dans une grotte du Mont Iwato. Il y installa une petite table basse et se mit à l'écriture du « Gorin no Sho » (Traité des cinq roues), un ouvrage sur la stratégie et les arts martiaux. Au court de sa vie il créa de nouvelles techniques de combats, notamment avec deux bokkens, fonda une école de stratégie, et mit en avant de nombreuses valeurs à suivre dans son « Dokkodo » (La Voie à suivre seul) qu'il écrivit à 60 ans.

Finalement il mourut à 61 ans, en 1645. Grand maître bushi (guerrier), philosophe et duelliste, Musashi Miyamoto est aujourd'hui l'un des héros les plus connus de toute l'histoire du Japon, et même s'il est impossible de prouver la véracité de tous les récits à son sujet, il restera à jamais une véritable légende pour le pays du soleil levant.

Le plus grand guerrier du Japon: Miyamoto Musashi (1584-1645)
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Wendigo
Wendigo
5 ans

Son histoire a est romancée dans les deux livres de Eiji Yoshikawa :
Tome 1 : la pierre et le sabre
Tome 2 : la parfaite lumière

Ces bouquins sont l'équivalent japonais de nos "3 mousquetaires" de Dumas et à mon avis font partie des livres qu'il faut lire au moins une fois dans sa vie

PonypasTrany

@Wendigo: Il faut avoir une certaine culture ou on peut lire ca sans contrainte?

Wendigo
Wendigo
5 ans

@PonypasTrany: pas plus que pour lire les trois mousquetaires.
L'histoire se suffit à elle-même, et en plus les grandes lignes historiques sont dans le post ci-dessus

Miore
Miore
5 ans

Merci pour cette box ! C'est passionant

Strandd
Strandd
5 ans

stylé

Mezut
Mezut
5 ans

Une légende ! Super box

Zedix
Zedix
5 ans

@Mezut: Merci à toi pour la suggestion surtout :)

Mezut
Mezut
5 ans

@Zedix: j'aurais fait moins bien, il lui fallait un maitre pour lui rendre honneur

Scrooge
Scrooge
5 ans

Takehiko Inoue à fait une adaptation de la vie de Musashi en manga: Vagabond

Oneirae
Oneirae
5 ans

@Scrooge: Pour compléter ce que tu dis : Le manga est vraiment stylé et peint en partie au pinceau, certaines scènes sont vraiment belles, et on peut facilement oublier de lire le texte sur certaines planches !

JoeSalaino

magnifique ! , merci

Helvind
Helvind
5 ans

Le Traité des Cinq Roues est aussi très chouette à lire.

Wendigo
Wendigo
5 ans

@Helvind: bien aussi mais un peu trop manuel technique et catalogue de coups

Helvind
Helvind
5 ans

@Wendigo: En effet, c'est en partie ce qui m'a plu d'ailleurs.

Wendigo
Wendigo
5 ans

@Helvind: oui mais si tu ne fais pas de kenjustu c'est pas très utile, quoi...

Pulpotopia

Comment diable peut-on couper net un bras avec un sabre en bois ?
Mensonges ! Conspiration ! Au bûcher !

(Super histoire ceci-dit !)

juanxmass
juanxmass
5 ans

@Pulpotopia: Est-ce que ça ne pourrait pas être comprit dans le sens que du fait d'un coup de boken, le bras soit devenu inapte au combat (fracture, déchirure, luxation) ? Effectivement, je ne voit pas comment on coupe un bras avec un sabre en bois.

Pulpotopia

@juanxmass: Certainement un truc comme ça. L'emploi du verbe perdre m'a perdu, je l'avoue. Merci beaucoup, ça va mieux !

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