Mon prono pour 2022 : pénurie alimentaire voire famine.

Alors voilà. Bientôt noël sera derrière nous et nous nous souhaiterons tous comme des cons une bonne année 2022. Outre la gerbe que me donne ce genre d’évènement mièvre, cette année plus encore que les précédentes, j’ai le sentiment que la formule « bonne année » fait mieux office de prière que de simple souhait.

J’ai l’impression que depuis des mois, environ 6 à la louche, pointent çà et là des indices, qui me font dire que 2022 sera l’année de la famine. Laissez-moi m’expliquer.

D’abord il y a un contexte général : depuis 10 ans, les rendements agricoles moyens ont perdus 5% environ, car les aléas climatiques/météorologiques sont plus nombreux avec le changement climatique. La détérioration des écosystèmes les rend aussi bien plus fragiles, déséquilibrés. La fertilité des zones agricoles repose désormais uniquement sur une perfusion des sols en engrais. Depuis 2014, la faim dans le monde progresse (en même temps, le pic pétrolier s’était en 2008).

Depuis cet été les prix du gaz ont explosé (sans jeu de mot). Le gaz, on s’en sert pour tout, mais aussi pour fabriquer des engrais chimiques azotés, notamment les ammonitrates. Du coup, le prix de ces engrais a explosé aussi (vous pouvez suivre les prix ici : https://www.web-agri.fr/marches-agricoles/engrais).
COMPARAZAR, dans le même temps : l’inde abandonne sa grande réforme agraire dans l’espoir que les agriculteurs retournent à un « business as usual », mais surtout arrêtent leur grève.
A Madagascar c’est déjà la famine car les écosystèmes sont défoncés.
En Suisse, pourtant pas en mal de pognon et plutôt développée, les rendements sont à chier cette année, moins bons d’année en année en fait. A cause du prix des ammonitrates, la confédération a décidé de débloquer exceptionnellement ses stocks d’engrais, pour que les agriculteurs puissent fournir des céréales et du fourrage l’an prochain.

Mon prono c’est donc que le prix des aliments va monter de ouf, partout, l’an prochain (même s’il a déjà bien monté) et que certains ne mangeront pas à leur faim. Perso je fais des stocks depuis quelques mois, histoire de tenir le printemps…entre le covid, la descente énergétique et la baisse généralisée des rendements agricoles, la faim à de beaux jours devant elle.

TL ;DR : prix de l’énergie augmente, durablement sans doute, prix de la bouffe aussi. profitez bien du gueuleton du réveillon !