Complainte monologale #2.

Ce soir-là, quand je pouvais détruire le Monde,
Tout avait disparu, j'étais seul, sans elle,
Quand tous mes sentiments m'innondent,
Noyé dans ses ondes, j'étais seul, si frêle.

Tu t'es accaparé mes joies, mes tristesses,
Les autres n'avaient plus leur place,
Mes souvenirs, enfouis dans un univers de détresse.
Mes pensées à elles seules, si lasses,
Tentent de te chasser de mon esprit, si lâche,
Tel le silex et l'amadou, je m'embrase,
A la simple entrevue de ton âme,
La seule issue à ce drame
Est que l'on s'embrasse, avec passion,
Que l'on s'enlace, qu'on laisse libre court à nos amours,
A notre imagination,
A nos vies, finalement, qui ne sont que voyages sans retour.

Mais le temps nous rattrape trop vite,
Te faire du mal, constament, j'évitais,
Je voyais notre avenir s'esquisser,
Dans un grand voile de velour excquis,
J'ai donc laissé mon coeur s'exprimer,
Et je croyais t'avoir conquise,
C'était sans compter ta face coquine
Malicieuse et sombre comme le croque-mitaine.
J'aurais dû rester dans ma coquille miteuse,
Pour ne pas partir en vrille, mais...
Au lieu d'ça, j'ai pris la mouche et ai choisi d'm'ennivrer.

Des années d'couple, et 30 secondes pour tout finir,
Récupères tes affaires, fissa, et fais fi de cette faim
D'amitié, d'amour, de sociabilité, ton seul dessein,
On aime se dire qu'on s'est offerts nos coeurs,
Jusqu'à la mort, c'est promis !
Mais tu es partie avec, un bien grand larçin,
Dès lors, l'indigne est commis.
Car, quand l'amour est omis, la haine est de mise.

Oui ! J'ai réussi à te haïr, hurler,
A m'en décrocher les poumons,
Tu as fini par partir, par tuer,
Le peu de liens que nous avions alors,
J'ai porté ce fardeau et ai tenté, en vain,
De chercher une issue, de m'évader, enfin.
Si un vers devait décrire notre sort,
Il en serait ainsi :

ILS DORMENT ENCORE.

Impossible de se rendre compte de nos erreurs communes,
Il m'a fallu des années d'amertume, des centaines de lignes,
Il m'a fallu user de la plume, un peu moins de maligne,
Finalement, pour que je comprenne ton malêtre.
Un éclair de lucidité posthume, j'ai dû réécrire ma lettre.
Et entrevoir un avenir, fort de nouveaux paramètres.

L'horizon était visible,
J'ai, tant bien que mal, atteint ma cible,
Errant sans but, assez !
Passé par-delà les embûches et les ennuis,
Tassés par le temps et le prix d'un amour,
L'impression de vivre infiniment ces jours,
Où il fallait trouver un animus solide
Afin de chasser ces pensées sordides.

Fini les inquiétudes, les dangers, les querelles !
J'ai vu dès lors sortir en nombre, les corbeaux, les corneilles,
Croassant sans cesse, simplement pour attirer son oreille,
Son regard se pose sur leur robe, vide, je t'ai perdu, ma belle...

Complainte monologale #2.
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