O.F.N.I #1- Eraserhead

Je compte lancer une série de boxs sur des films qui représentent pour moi des objets filmiques non-identifiés (je vous invite à en en poster aussi!). Ces films présenteront de grosses particularités que ce soit dans leur traitement, leur idées de mise en scène, dans l'expérience qu'il propose ou pour leur coté totalement avant-gardiste. Ils ne seront pas forcément des chefs-d’œuvre ni des films inconnus sorti du dernier festival de junkie du coin. J'en donne pour preuve le premier film que je vais présenter: Eraserhead.

Un grand classique évidemment qu'un grand nombre connaîtra et aura déjà vu. C'est donc le premier long-métrage de David Lynch sorti en 1980 et à mon humble avis son plus grand chef d'oeuvre (accompagné de The Elephant Man, Blue Velvet, Lost Highway et Inland Empire). Comment qualifier ce film... Il s'agit d'un voyage intriguant à travers un rêve au bon goût de mauvaise cuite. Dès les premières images le climat est installé: ce sera froid, cauchemardesque et exaltant. Le spectateur navigue dans ce théâtre des curiosités où chaque personnage génialement étrange viendra nous tenir compagnie.

Très surréaliste (il rappelle beaucoup le cinéma de Cocteau) avec des allures de cauchemar, Eraserhead est un socle pour ce que sera le cinéma Lynchéen. Nous prenons plaisir à visiter ce petit monde absurde et insensé, tour à tour glauque et hilarant, où les repas tournent rapidement au malaise, et où de petite chanteuses malsaines se cachent dans les radiateurs. C'est un conte sous acide racontant l'angoisse de l'arrivée d'un enfant dans un ménage et la bizarrerie des relations humaines, lorsque tout le monde autour vous semble étranger.

In Heaven, everything is fine.

9.5/10