O.F.N.I. #10- Zardoz
Si l’on s’en tient à la définition donnée par Wikipédia, un nanar « est un film tellement mal réalisé et ridicule qu'il en devient involontairement amusant et comique ». Comment peut-on sérieusement qualifier Zardoz de nanar ? Ce film de John Boorman a selon moi accédé à la célébrité pour de bien mauvaises raisons. Coupons court au débat –car il n’existe pas- : NON, Zardoz n’est en rien un nanar ; ou alors tout film un tant soit peu marginal pourrait s’enticher de cette étiquette, il faut le dire, bien peu enviable.
Passons rapidement au synopsis, ce long-métrage raconte le périple de Zed, un guerrier des ‘brutes’, peuple d’agriculteurs guidé par la violence. Plus intelligent et déterminé que ses compères débilos, Zed décide de découvrir ce qui se cache derrière Zardoz, une entité divine incarnée par un gigantesque masque de pierre ravitaillant régulièrement les ‘brutes ‘ en armes et munitions.
Après avoir tué Dieu (cela se passe dans les 10 premières minutes, pas d’inquiétude), il découvre le peuple des Eternels, société élitiste ayant accès au savoir suprême et vivant à l’écart dans un havre de paix. Son arrivée inopinée va susciter un profond désaccord parmi les Eternels et entrainer un schisme au sein du groupe pourtant si bien réglé.
C’est un film qui aborde une multitude de thème, de la sexualité à la dichotomie vie/mort en passant par un propos sur la religion –le communautarisme en général- ou encore sur les pulsions. Tous ne sont pas très approfondis et je consens que ce soit reprochable. Mais que l’on ne vienne pas le qualifier de risible détritus lorsque Nicolas Winding Refn, par exemple, pond un The Neon Demon aux propos tout autant survolés et pourtant souvent couvert d’éloges.
Je crois que Zardoz met très bien en évidence l’hypocrisie –parfois involontaire- dont fait preuve beaucoup de cinéphiles (et c’est extensible à tous les arts). Evidemment, l’Art est quelque chose de subjectif mais cela ne veut pas dire que le spectateur doit s’affranchir de toute objectivité. Au contraire, il y a je pense beaucoup de paresse intellectuelle à présent et il est de plus en plus fréquent de diviniser tel ou tel réalisateur jusqu’à perdre le recul nécessaire sur ses œuvres. Et le même mécanisme d’association à des ‘cases’ est valable dans le sens inverse. Je pense que beaucoup de gens ont démarré Zardoz dans l’espoir d’y trouver un nanar bien désopilant et stupide. Alors, chaque élément quelque peu singulier devient un prétexte à la rigolade et la franche moquerie (comme le look résolument moustachu de Connery). C’est bien dommage…
Visuellement, le film est tout à fait correct, certains plans étant même particulièrement beaux. Nous sommes sans arrêt plongés dans des décors et ambiances psychédéliques que certains trouveront kitsch et que d’autres adoreront. Rappelons que le film n’a bénéficié que d’un budget ridicule d’1 million de dollar (dont 20% dédiés à Connery). En considérant cela, le résultat final est vraiment phénoménal.
Oui, il a des défauts, des longueurs, des points noirs, mais Zardoz est un film qui mérite complétement d’être vu et d’être considéré en tant qu’autre chose que le bouffon un peu stupide du fond de la classe. Arrêtons de rire de lui et écoutons-le, il a beaucoup de choses à dire. 7.5/10
Note : Boorman peut se vanter d’avoir effectué l’utilisation la plus improbable du second mouvement de la Symphonie 7 de Beethoven…
Au delà des considérations de classement de films dans un genre, je ne l'ai juste pas du tout aimé. Après, c'est une question de goût. Il a au moins le mérite d'être original, et on sent qu'ils ont essayé de faire quelque chose de différent, mais j'ai trouvé que cela ne fonctionnait pas.
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