Le Monstre de l’Escalier
J’ai 5 ans. Cinq printemps et pour la première fois de ma petite vie, je passe mon été hors de la France.
Certes, les frontières sont encore une notion un peu abstraite pour moi mais mes sens ne se trompent pas. Le soleil tape plus fort, la végétation diffère, tout comme les paysages aux alentours et surtout les gens ne parlent pas, ils chantent. Tout bien réfléchi, c’est vrai que c’est pas dégueu l’Italien.
Pur produit issu de l’immigration Transalpine, je me contrains pour la première fois au devoir familial. Parce qu’on ne rigole pas avec ces choses-là en Italie. Alors c’est parti pour la tournée des oncles et autres cousins parentaux…
Rien de bien trépidant jusqu’à ce que le tour de Giorgio arrive. Si ma grand-mère était plutôt docile et calme auparavant, je l’entends maintenant pousser des cris d’indignation et de dégout alors qu’on s’approche d’une villa somptueuse.
« - Ah non pas ce macro… Pour qui il se prend avec toutes ses bagues en or et ses diamants ! Il devrait avoir honte, surtout avec ce qu’il a fait… Et tu as vu sa femme ? On sait pourquoi elle est venue la petite… Bon, on a pas le choix donc on lui dit bonjour mais on s’éternise pas hein… »
Ma mère, devant ces vociférations intempestives reste imperturbable et presse la sonnette. Quelques instants plus tard apparaît justement une sublime créature à la peau halée et aux longs cheveux blonds dans l’embrasure de la porte. J’ai cinq ans et je suis déjà amoureux. Il a de la chance Giorgio.
On suit cet ange tombé du ciel jusqu’à un salon richement décoré ou nous attend le fameux bougre. Moment de retrouvaille, pendant quelques instants on oublie toutes les griefs et ça piaille dans tous les sens.
Rapidement, lassé par ces conversations auxquelles je n'entends pas grand chose, j’en profite pour m’éclipser et explorer cette immense demeure, véritable terrain de jeu pour tout enfant qui se respecte. Après avoir emprunté un dédale de corridors et de marches, j’arrive dans une salle remplie d’animaux exotiques empaillés. La tension monte d’un cran et c’est déjà plus intimidé que je déambule autour de toutes ces têtes qui semblent me suivre du regard. Mal à l’aise, je souhaite me soustraire le plus rapidement possible à ces regards inquisiteurs et tout naturellement, je monte un nouvel escalier en bout de salle…
Stupeur, effroi !!! Il n’y a que le diable pour m’accueillir à l’autre extrémité ! Faire volteface est la seule solution. Quatre à quatre, je redescends les marches et cours comme un dératé vers mon point de départ : le salon d’où s’élève les voix protectrices des adultes.
Encore marqué par cette vision d’horreur, je manque de faire tomber un vase en pénétrant dans la pièce. En voyant passer cette petite flèche blonde, tous les visages se tournent vers moi et me regardent interloqués. Giorgio, en maître de maison, prend les devants :
« - Bah alors Mezut, que se passe-t-il ? Tu as vu un fantôme ? (Gardez cette phrase en tête, l'ironie de la tirade ne vous échappera pas)
- Non grand Oncle mais il y a un monstre dans l’escalier, je peux pas passer…
Éclats de rire général, on se moque gentiment de moi… Ah si mes parents et grands parents savaient...
- Ah c’est rien ça, viens avec moi, je vais te montrer.
Sans discuter, je suis la figure d’autorité et rapidement on se retrouve devant cet escalier maudit. Là devant mon hésitation, il bande les muscles et dit pour me rassurer :
« - Tu n’as pas à tant faire, des comme ça, j’en mangeais dix au petit déjeuner !
Je suis timidement le mouvement, en m’efforçant de rester dans son dos, afin d’éviter une possible attaque du monstre…
Arrivé en haut des marches, il pointe du doigt le responsable de ma terreur et clame :
« - Ça c’est un nègre. Il ne faut pas en avoir peur, ils sont inférieurs à nous les blancs.
Il met quelques petites tapes dans la tête pendue au bout d’un fil, puis reprend l’esprit rêveur :
- J’en ai ramené plusieurs d’ailleurs. Tu peux aller voir les autres dans la pièce suivante si tu veux. Ah c’était la bonne époque ça mais maintenant c’est fini… Bon en tout cas, tu es rassuré hein ? Allez prends donc un peu d’argent et vas jouer dehors. Les glaces sont excellentes en face, tu devrais aller t’en prendre une…
Sur ces mots, il fait demi-tour et me laisse à nouveau, seul face aux restes de ce pauvre homme. La peur a laissé place à la curiosité. Pendant plusieurs bonnes minutes, je reste planté là, fasciné par ce visage, plongé dans l’étude studieuse de ses traits.
Au bout d’un moment, l’image de la glace revient dans mon esprit et tournant les talons, je me dirige un peu chamboulé par les événements, vers ce vendeur de merveilles…
Je ne reviendrai jamais chez Giorgio. Je le croiserai des années après dans un diner de famille, tout au plus. Par ma grand-mère, j’apprendrai son histoire:
Il était propriétaire de mines d’or en Afrique du Sud pendant l’apartheid et ne s’est pas gêné pour exploiter la main d’œuvre locale, ou devrais-je dire ses esclaves. Devenu richissime, il a dû fuir le pays aux débuts des années 1990, sous peine de finir lyncher par les personnes qu’il a opprimées. Raciste invétéré, il s’est réinstallé en Italie ou il profita de ses biens mal-acquis jusqu’à peu. Il est maintenant décédé.
Ce jour-là, il y avait bien un monstre dans l’escalier. Je m’étais juste trompé de cible.
La vache, c'est foutrement bien écrit ! C'est captivant, bien ouej. (peut-être une ou deux fautes mais le reste surpasse tout ça)
Et par curiosité: c'était une tête taille réelle ou une de celles qui sont déshydratées pour être toute petite ? Tu m'étonnes que tu as flippé
@GraysonPoulet: Merci ! N'hésite pas à me dire si tu vois des fautes comme ça je peux les corriger.
Celle dans l'escalier était en taille réelle mais il avait aussi des modèles réduits.
@Mezut: "Tu n'as pas à t'en faire" pas "tant". Après y a rien qui m'ait vraiment choqué
Et ptain, tu m'étonnes que tu as été traumatisé. La vache. Et comment il à fait pour garder ça, vindiou
@GraysonPoulet: Bon maintenant, je peux plus edit mais merci !
En Italie, si tu as de l'argent, les lois c'est pas un problème
@Mezut: Je vois ça ! Et quand on y pense, même au niveau technique, comment il a pu la conserver ?
@GraysonPoulet: Il y a des techniques spéciales (cf les têtes réduites) pour arriver à ce genre de résultat.
@Mezut: Je suis intrigué. Va falloir que je fasse des recherches. Ca ferait des jolis trophées.
@Mezut: "macro" j'ai mis un moment à comprendre que c'était MAQUEREAU synonyme de proxénète
@Mezut: je ne sais pas, plutôt "sélection du reader digest" que "journal de Mickey".
@OasisTropico: Je t'avoue que je connais pas de journaux qui publient des petites tranches de vie comme ça. C'est quoi le "sélection du reader digest" ?
@LeTenia: Avis partagé mais vu que j'ai pas fait parti de l'héritage, le problème ne s'est pas posé !
Du coup, si tu veux qu'un ange tombe du ciel, assure toi d'avoir des esclaves pour la réception en bas, et du pognon pour le garder :° Csb sympa sinon
@Mystletoe: Entendu, la quête va être encore longue avant de mettre la main sur un petit ange...
Plus tu fais de boxs et de jdr et plus je me rend compte que t’es vraiment un psychopathe
@Tinanard: Les histoires les plus horribles sont les meilleurs à raconter
Mais je suis équilibré moi, ça va... oh wait
"Pur produit issu de l’immigration Transalpine, je me soustrais pour la première fois au devoir familial. Parce qu’on ne rigole pas avec ces choses-là en Italie. Alors c’est parti pour la tournée des oncles et autres cousins parentaux… "
Soustrais, Tu voulais pas plutôt dire l'inverse ?
Edit : j'ai fini de lire la box, c'est ouf et bien écrit.
@Helvind: Et pourtant... Mais c'était un cliché ambulant.
Il jouerait dans Good Fellas que ça me choquerait même pas
Mais c'est quoi ce taré putain..
Comment tu process ca quand tu es gamin ?
Tu revais de noirs apres ?
Tu réagissais comment en voyant des noirs ?
Tu pensais leur etre supérieur du coup ?
@Martos: Tu te rends pas forcément compte donc ça m'a pas choqué outre mesure. Surtout après qu'il ait fait disparaître ce sentiment de crainte.
Non, ça ne m'a pas hanté du tout. J'en ai parlé à ma famille proche juste après, ils m'ont expliqué grossièrement la situation et ont insisté sur le fait qu'il ait exploité ces pauvres personnes.
Tout en précisant qu'il était autant humain que moi et tutti quanti
Attends t'avais jamais vu un noir avant tes 5 ans ? Sérieusement ?
@Tokooran: J'avais jamais vu de tête séparée de son corps à 5 ans. Je pense qu'avec une personne blanche ou d'origine asiatique, ça aurait été la même chose
@Mezut: T'as pris une tête pendue pour le diable ? En fait l'écriture est tellement décousue que j'ai rien compris à l'histoire
@Tokooran: J'ai pris une tête pendue pour un monstre, une incarnation du diable, un démon, une créature sordide, bref un truc qui fait peur.
@Mezut:
@Tokooran: C'est vraiment si difficile a croire ? A un âge ou certains ont peur d'ouvrir leur placard, comment tu veux que je reagisse face a une tete humaine ?
@Tokooran: Franchement pour le coup, t'es bien con. Relis et tu comprendras ! C'est suffisamment bien écrit pour comprendre par soi-même, Gropédé ! (ouai ça c'était gratuit, comme ça, bim)
@Tokooran: C'est ce genre de commentaires qui me rappelle comment tu peux être con/hautain. Après c'est sur que toi à 5 ans tu chassais le lion à la main.
Y'a rien de compliqué à comprendre, il avait seulement 5 ans je ne sais pas l'année et il monte un escalier et voit une tête humaine suspendu par un fil dans les airs. Il a eu peur c'est tout.
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