Pharoah Sanders - "Pharoah" (1977) [Jazz]

Pharoah Sanders est l'un des représentants à la fois du Free Jazz et du Jazz spirituel. L'album "Pharoah" est légèrement marqué par le temps, ne serait-ce que par la qualité du son et de la texture du saxophone de Sanders ou celui du contrebassiste. Bien que cela puisse en gêner certain, cela ajoute aujourd'hui une certaine touche musicale intéressante.

L'album en question est plus proche du Jazz spirituel. Les tonalités sont douces et tranquilles et le rythme est globalement assez calme. Chose que l'on constate dès le premier morceau : "Harvest Time" est effectué sans batteur, et uniquement par la rythmique nébuleuse orchestrée par le contrebassiste Steve Neil, le guitariste Tisziji Muñoz et Bedria Sanders à l'harmonium, donnant cette impression assez étrange d'un assise rythmique à la fois inexistante et bien présente se confondant avec la mélodie. Nous pouvons y trouver un exemple assez probant à 4:30 où Sanders se tait et laisse la rythmique seule, celle-ci se métamorphosant pendant un court instant en mélodie, avant le l'excellent solo de Steve Neil à la contrebasse.

Le second morceau, "Love Will Find A Way" (n'ayant rien avoir avec le morceau éponyme de Pablo Cruise, du Roi Lion 2 ou encore de Yes) est l'un des rare morceau de Pharoah Sanders où il chante. Considérant la prestation de Sanders au chant, on est en droit de se demander pourquoi il ne chante pas plus souvent ; il se lâche à certaines reprises, frôlant parfois la fausse note et transcendant alors les harmoniques. Le morceau est bien plus dynamique et "Free" que le précédent, les percutions de Lawrence Killian et la batterie de Greg Bandy aidant beaucoup à cela. Le morceau est assez classique au début, jusqu'au magnifique solo de Tisziji Muñoz qui vaut le coup d'oreille ; il se lâche avec virtuosité et si la base du morceau n'était pas du Jazz nous pourrions être dans une branche du Rock, preuve que nous sommes bien dans du Free Jazz. Cependant le morceau ne perd pas pour autant son caractère spirituel et tranquille, Steve Neil avec l'aide de Jiggs Chase à l'orgue Hammond réussissent à créer une base rythmique solide et douce sur laquelle les solistes peuvent à la fois se lâcher et se reposer.

Le dernier morceau "Memories of Edith Johnson" où tout le groupe à l'exception de Bedria Sanders joue, cloue l'album avec un Jazz à la fois calme et rythmé. Nous y trouvons bien une certaine couleur propre au Jazz des années 70, où l'orgue Hammond donne une tonalité presque funk alors que Sanders chante d'une voix à la fois puissante et fébrile.

Je conseil à ceux qui apprécient beaucoup Kamasi Washington de jeter un coup d'oeil à cet album, et au travail de Pharoah Sanders en général. Le jeu musical au saxophone de Kamasi est très proche et semble s'être beaucoup inspiré de celui de Sanders. De même, nous pouvons trouver dans le jeu de Kamasi une grande influence du Jazz spirituel, notamment de Sanders.

Personnellement, mon coup de cet album est le premier morceau "Harvest Time".

Bonne écoute !

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