Le ghetto de Lodz, Pologne, 1940-1944
Le 6 octobre 1939, les dernières troupes polonaises se rendent face aux allemands. La moitié Ouest de la Pologne est donc sous domination allemande, à ce moment là Lodz est la deuxième ville la plus peuplée du pays avec 672 000 habitants dont environ 233 000 juifs.
Rapidement, les autorités du régime nazi ordonnent de parquer les juifs dans un coin de la ville. Le ghetto est annoncé dès décembre 1939, plus de 160 000 juifs sont rassemblés et le transfert est fini en avril 1940. La zone est entourée de palissades en bois et de barbelés pour empêcher les juifs présents de quitter le quartier
À l'origine, ce rassemblement devait être temporaire et les habitants sont censés être transférés, mais vu le nombre important de personne une telle opération est jugée impossible. On décide alors d'en faire un centre de production. Dès 1941 plus de 20 000 de juifs et tziganes en provenance du Reich viennent faire grossir le nombre d'habitants.
Pour organiser l'intérieur du ghetto, le pouvoir nazi met en place un Conseil Juif, le Judenrat, créant une bureaucratie gérée par les juifs eux-même, on voit ainsi la création d'une police juive, d'un service de poste (photo 7), de sapeurs pompier (8 et 9), etc... La personne à la tête du Judenrat est également un juif, ex-dirigeant d'un orphelinat : Chaim Rumbowski (6). Surnommé le « dictateur de Lodz », il a le feu vert par les allemands pour contrôler l'organisation du ghetto et un culte de la personne se met sinistrement en place autour de lui via de nombreux hommages.
Il se met alors en tête d'en faire un immense complexe industriel, forçant les gens à travailler au moins 12h par jours dans des conditions misérables. Les usines produisent tout types d'équipements pour la Wehrmacht, allant des vêtements aux câbles électriques. Le traitement des juifs est cependant relativement équitable, les activités éducatives et culturelles apparaissent dès la formation du ghetto.
Malgré tout, les conditions de vie sont très difficiles, la nourriture se fait rare, la famine guette et les maladies se répandent. Un chroniqueur décrit la situation en 1944 : typhus intestinal en été, tuberculose en automne et grippe en hiver. Près de la moitié de la population est constamment malade. Ce mauvais traitement amène alors à des grèves aussitôt réprimées par Rumbowski aidé de la police juive.
Les premières déportations ont lieu en 1942. Rumbowski envoit d'abord les criminels et ceux ayant un mauvais comportement, puis finit par envoyer ceux inaptes au travail : des troupes allemandes viennent faire irruption dans les hôpitaux et les écoles du ghetto, rassemblent les enfants, les malades et les vieillard pour les déporter (18 et 19). Ils seront gazé à Chelmno dès leur arrivé.
Les décisions de Rumbowski font encore débat aujourd'hui, car il agissait de la sorte croyant que la force de travail des juifs de Lodz garantirait leur survie, ce qui était effectivement le cas. En 1944 tous les ghettos juifs avaient été liquidé, Lodz était le dernier encore debout.
À l'été 1944, les soviétiques ne sont plus qu'à 100 km de la ville, l'ordre est donc donné d'en finir avec le ghetto. À partir de juin, les allemands commencent à déporter les quelques derniers 73 000 juifs, d'abord à Chelmno puis à Auschwitz. Rumbowski monta volontairement dans l'un des derniers trains qui quitta Lodz, fin août. Il meurt à Auschwitz.
À la fois premier et dernier ghetto juif, celui de Lodz fut le second plus important juste après celui de Varsovie et doit sa longévité à sa productivité. Pour autant, cela n'a pas suffit à tous les sauver. Sur les 204 000 personnes qui passèrent par le ghetto de Lodz, plus de 45 000 sont mortes dans le ghetto même, et au total seul 10 000 survécurent.
Vraiment sympa tes dernières box.
Comment tu choisis les sujets ? C'est des trucs que t'as découverts dans un contexte particulier et/ou qui t'ont marqué ?
En tout cas merci pour le partage.
Pour les sujets ça dépends, je suis passionné d'histoire et j'adore les faits historiques insolites ou relativement peu connu, je pioche mes idées dedans, soit de mémoire ou soit en fouillant sur plusieurs sites, et quand j'ai assez d'infos et de photos, j'en fais une box, tout simplement. Et merci, je savais pas si les gros pavés en début de box allaient plaire honnêtement
Ok cool.
Pour le texte en début de box je trouve que ça va. Tu vas bien à l'essentiel sans trop simplifier. C'est bien dosé.
Au fil des années j'ai tellement de questions sur ce genre d'histoire :
- au vu de la production par les juifs et tout autre captif des allemands, comment ces derniers ont pu perdre la guerre ? Ils étaient mieux ravitaillés que les alliés non ? Les anglais et les amerloques étaient en galère niveau ravitaillement non ?
- Au vu de la forte population de ces ghettos, pourquoi ne pas avoir tenté une rebellion / guerre civile ? 200 000 personnes et pas un pour se dire " si on y v a tous en même temps y'a moyen d'en défoncer un peu et d'en faire fuir certains d'entre nous " ?
- Comment on peut vivre autant d'années en étant l'oppresseur de son propre peuple, sous les ordres des allemands ? Sur le plan psychologique je veux dire. Instinct de survie ? Habitude / routine / se voiler la face ?
- ils ont perdu la guerre en Russie et niveau production, si ma mémoire est bonne, les dernières années les ricains produisaient un porte-avion par semaine.
- tu te vois charger un SS surentrainé à mains nues alors que t'es sous alimenté ?
- facile de juger aujourd'hui...
Le ravitaillement c'est une chose, les véhicules merdiques et le "génie militaire" d'Adolf Hitler, s'en est une autre. Mieux valait produire 50 T-34 que 10 Tiger par exemple. La piètre qualité de l'armée Italienne dans ses colonies, la défaite au dessus de l'Angleterre, le Carpet Bombing Anglo-Américain, l'ouverture du front en Italie et en Normandie et 6 millions de Soviétiques, 10 000 avions et autant de tanks motivé par le camarade Staline, c'est comme ça qu'ils ont perdu la guerre.
et perdu ça reste un grand mot :/ https://fr.wikipedia.org/wiki/Pertes_humaines_pendant_la_Seconde_Guerre_mondiale
Ha par contre " facile de juger " c'était pas nécessaire. Je ne fais que poser la question et je ne juge pas.
C'est une question dans le sens où il y a souvent eu un nombre de gens fait prisonniers supérieur à celui des bourreaux.
Donc pourquoi ne pas tenter le coup, et pourquoi ne pas mourir en essayant.
Ce ne sont que des questions en l'air, même si la réponse peut paraitre évidente : " par instinct de survie ".
je reformule alors "facile de se dire ça quand on connait la fin de l'histoire", ils savaient pas où ils allaient finir à l'époque. Sinon en dehors de ça il y a eu des rebellions dans certains guettos.
Il me semble avoir lu à droite à gauche que la capitulation allemande était surtout due à la mort d'Hitler et pas à leur échec militaire. Cela dit, le Reich avait peu de chance de sortir vainqueur sur le long terme étant donné la puissance économique et militaire des USA et des soviétiques. La guerre aurait seulement été plus longue et sans doute plus meurtrière pour les allemands...
pourquoi ils ne se sont pas rebellé ? Car certainement espions qui trainent en tout genre selon moi. L ordre ne se tient pas avec deux trois policiers qui font quelques rondes et qui avec toutes les maladies et problèmes de ghetto devaient être déjà pas mal occupé. Ajoute à ça la sous alimentation, le fait que effectivement quand bien même ils allaient se battre avec quelles armes? Et que probablement que les quelques qui se seraient enfuie si tenté auraient vite fait d être rattrapé.
Comment peut on oppresser ses congénères? Au début : pas le choix, puis on s y fait à l instar des colabo qui géraient des camps de concentration alors qu ils étaient de la même nationalité ( birquenault de mémoire et sorry pour l aurtaugrafff ;) )
Ça plus le principe général disant que le pouvoir corromp, il n avait certainement encore moins envie de perdre sa toute nouvelle place selon moi. Indépendamment du fait qu il pensait faire ça "pour ses compères". Voilà comment je vois la chose. Ce type de chose se répéterai aujourd hui, tu observerais probablement un comportement similaire. Rien ne change l individualisme de chacun.
Ce n est bien sur que mon avis ;p
car un tu mourras certainement en essayant ne fait pas le poids contre un peut être que ça va s arranger. Même si au final dans un cas ou l autre les chances restaient médiocre.
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