Un morceau d'un truc que j'ai écrit (et qui n'est pas dépressif)

Bigre, je trouve que vous êtes bien dépressifs dans ce groupe. Mettons un peu d'enthousiasme là dedans voulez-vous ?

Le climat était doux.
Les rayons solaires rasaient la campagne de leur lumière, baignant notre plaine bien aimée dans une clameur chatoyante. La terre semblait invisible, indiscernable derrière l'épais tapis fleuri qui s'étendait sous nos pieds et jusqu'à la forêt de sapins, au pied de la montagne. Je ne me lassais pas de la brise fraîche qui caressait mon visage, et, à l'époque, je dois dire que rien ne m'importait si ce n'était le temps du lendemain.
La vie fourmillait à chaque coin de mon regard. Les bêtes, paisibles, se contentaient de paître et d'être, imperturbables. Les insectes grouillaient dans les hautes herbes, agrémentant le sol de myriades de couleurs nouvelles ; de l'or, du pourpre, de l'argent, du roux. Des dizaines d'odeurs différentes imprégnaient mon odorat et, les yeux clos, je me donnais comme exercice de les discerner les unes des autres. Les lavandes sauvages couvraient les autres odeurs d'un voile subtil, et emplissaient mes poumons d'un air agréable.
Il n'y a nulle part ailleurs où j'aurais souhaité me trouver que là, sur le flanc de la Muraille du Monde, à faire paître mon troupeau. Nul endroit, n'aurait pu emplir mon cœur de tant de joie et de sérénité. Chaque respiration, chaque instant était un émerveillement, et je découvrais, tous les jours, de nouveaux détails qui avaient échappé à ma vue la veille. Un nid de rat des champs qui trouait la plaine, une colonie d'abeilles qui commençait à s'étendre en dehors de la forêt, la forme des pics de pierre qui m'évoquaient des pensées amusantes. Vivre simplement. Simplement vivre.