La mine d'or de Serra Pelada, Brésil, 1980-1986
En 1979, quelque part au fin fond du Brésil, à environ 430 km au Sud de l'embouchure du fleuve Amazone, un enfant nage sur les rives d'une rivière locale. Par hasard, il y découvre une pépite d'or de 6 grammes. Le fermier du coin, Genésio Ferreira da Silva, avait déjà engagé un géologue pour déterminer si sa propriété n'était pas sur un gisement important. Mais la découverte de l'enfant fuita, et rapidement le bruit court comme quoi un gigantesque gisement d'or se trouve sous leurs pieds.
Bien que très difficile d'accès (aucune route ne permet de les rejoindre, pour cela il faut faire 15 km à pied minimum), des milliers de personnes prennent d'assaut la ferme pour commencer à creuser. Des pépites sont découvertes, de plus en plus grosses (le record est de 6,8 kg), ce qui provoque une ruée vers l'or encore plus importante. En tout juste cinq semaines, c'est déjà 24 000 personnes qui travaillent dans cette mine d'or improvisée.
Les conditions de travail deviennent très vite insoutenables. Les mineurs s'entassent les uns contre les autres, dormant dans des tentes ou des petites cabanes de fortune, travaillant sans relâche dans la boue toute la journée, creusant à la main sans machines, transportant des sacs de 30 à 60 kg de terre sur leur dos, remontant jusqu'à 400 m d'échelle en bois pour avoir assez de place pour chercher l'or, le tout pour environ 0,20 $ par jour.
L'armée brésilienne prit le contrôle des opérations trois mois après l'ouverture de la mine pour essayer de garder un minimum d'ordre et de sécurité, interdisant les femmes et l'alcool dans la mine. Sauf que cela a pour effet de créer un véritable réseau de prostitution (y comprit de filles mineures) dans les villes/villages alentours, où la violence était telle qu'environ 60 à 80 meurtres non résolus avaient lieu tous les mois.
À son apogée, la mine compta environ 100 000 personnes, ce qui en fait l'une des plus importante mine de tous les temps, avant de subir une inondation qui força sa fermeture en 1986.
Saigne la boue, monte l'échelle
Les yeux creusés, le dos en sang
Quand les sourires n'ont plus de dents
Et que la main colle à la pelle
Et si tu tombes du scorbut
Au fond des jungles du Para
Au bord de Serra Pelada
Tu n'auras pas atteint ton but
T'auras pas supporté le poids
De tous les carats de l'or brut
Les années, les heures, les minutes
Au fond de Serra Pelada
Le silence des jungles
A recouvert les corps
Des indiens massacrés
Aux frontières colombiennes
Quand plane le curare
Et crache le FM
Quand passent les barbares
Sur les corps des indiennes
Tu sais, l'odeur du sang
Et de l'or est la même
Mais la vierge amazone
Ne s'est jamais donnée
Qu'à quelques gentilshommes
Qui n'ont rien demandé
Les uns se sont perdus
Dans le fond des lagunes
Les autres devenus
Gentilshommes de fortune
Ou d'infortune...
B. Lavilliers - Gentilshommes de fortunes
Tout le monde travaillait à son compte là dedans ? (d'après le résumé c'est ce que je comprend)
Alors de ce que j'ai lu et compris, oui, dans le sens où celui qui trouvait l'or le gardait pour lui. Par contre ça restait "encadré", chaque mineur avait, en théorie, juste une zone de 2x2m (ou 2x3m) assignée pour creuser et n'était pas censé creuser n'importe où ni n'importe comment, même si dans les fait, c'était pas souvent respecté
question con, niveau logistique, ca se passait comment : acheminement de la bouffe (15km a pied + 100000 personnes...), sanitaires...
J'ai pas trouvé beaucoup d'informations à ce sujet, j'ai lu qu'avec le temps les villes alentours s'étaient élargies, c'est là que les mineurs pouvaient trouver leur nourritures (l'alcool et les prostituées en plus), quant aux routes, les 15 km à pied c'était au début, je pense qu'avec le temps, le nombre de travailleur et l'armée, des routes ont été aménagé
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