Les Cycles du Golem de Polimher - Saruu

Nous sommes aujourd’hui. Aujourd’hui même. J’essaye sans cesse de me demander qui pouvais-je bien être hier encore, mais je n’y parviens pas, nous sommes, comme chaque jour qui passe, aujourd’hui. Et aujourd’hui, comme chaque jour, le flux.

J'aperçois le soleil culminant la cité à travers ses rayons pénétrant les interstices de cette pièce exiguës dans laquelle je me trouve. Elle me parait étrangement familière. Je m’inquiète de ne même pas prendre peur à ne pas savoir où je me trouve.
Comment sais-je qu’il y a une cité ..?

J’entend le bruit de l’eau qui cours et qui chante, le vol des oiseaux qui coupent le vent à pleine vitesse. Ce qui me semble être des souvenirs paraissent être des légendes des temps jadis maintenant oublié de tous, des récits contés au gré des douloureux engourdissements qui annonçaient mon semblant de sommeil. Je me souviens de ça, mais pas du reste.
Du reste ? Quel reste. Y’a-t-il un reste ? Je n’arrive pas de nulle part, cela ne se peut. Je parle de sommeil mais j’ai l’étrange sensation de ne jamais avoir connu cela.

Si je ferme les yeux, si je les ferme trop longtemps, je vais cesser d’exister. Comment pourrais-je le savoir ? Si j’essaye et que je dis vrai, qu’adviendra-t-il de moi ? Je vais devenir une de ces légendes oubliées de tous dans les affres du temps. De qui ? Qui se souviendra de moi ? Je ne connais personne, et quiconque m’a connu n’est plus. Si je les ouvres à nouveaux et que je suis toujours là, je crois que ça serait pire.

Je ne vais pas pouvoir rester indéfiniment dans cette pièce.

Les toiles tissées par la poussière envahissante ont comme corrompu les lieux à une stase éternel où le temps semble ne pas avoir d’emprise. Paradoxal quand on sait que c’est lui qui a plongé cet endroit dans cet état.

Je ne sens ni les débris virevoltants ni les effluves de la marée sous mes pieds me tomber sur le palais. Pourtant je connais ces choses, je connais leur sensation si singulière. Comment ? Je ne me souviens pas avoir déjà mis les pieds ici, ni même ailleurs...