Bah alors la fille du ciné ?
Les français veulent savoir !
On a pas perdu grand chose , un gars avec son téléphone au ciné et une meuf qui met ses pieds sur les sièges en discutant pendant le film , je les envoie au four crématoire moi.
@Ptilait:
Chance pour vous je l'avais encore dans un onglet :o
Un petit topo s'impose. J'ai 18 ans, je suis nouvellement étudiant. J'ai une SDP depuis un sacré moment, un peu plus de deux ans quand même, même si ça devient de plus en plus courant les vieux couples à notre âge. Ouaip. Après trois années passées dans un petit lycée de province, je m'envole vers la grande ville. C'est nouveau pour moi, mais je m'adapte assez vite. Cartes en tout genre validées, loyer signé, proprio rassurée, collocation commencée, bientôt la pré-rentrée, ma vie d'étudiant pépére débute tranquillement. Bref. On est Mercredi soir, je viens de faire mon emploi du temps pépouze et il commence à se faire tard. Je sors dehors fumer ma clope et je vois une affiche de film sur un arrêt de bus en face de chez moi. Je palpe mes poches, j'ai mon portefeuille, mon portable. Nickel. Pourquoi pas une séance hein? Je regarde vite fais ma montre et me met en quête du ciné le plus proche. En plus, c'est une bonne occasion de découvrir les rues... J'arrive au pied d'un cinéma lambda dont je ne retient pas le nom.
- Une place pour Jason Bourne s'il vous plaît.
Bon. Je traverse le ciné et rentre dans la salle indiquée sur mon ticket, je pousse la porte, et mon dieu que j'aime choisir là où je peux poser mon cul ! A part, quatre ou cinq gus, la salle est complètement vide. Objectif : plein centre. Je m'assois et sors mon portable, histoire d'éviter de prêter attention aux vieilles musiques qui passent en fond. Je commence à jouer à un petit jeu que je trouve génial : Fallout Shelter, qui a le mérite de pouvoir être joué hors-ligne, ce qui n'est pas rien pour moi le jeune prolo en manque de thunes sans forfait internet. La salle se remplie peu à peu, sans pour autant être bondée. Il y a des gens devant et derrière moi mais je ne suis pas pour autant serré entre deux inconnus ; et heureusement, je déteste ça. Et là je vois une fille, grande, cheveux noirs très foncés, fringuée style punk mais soft, qui se faufile entre les rangs et vient s'assoir juste à côté de moi. Je la calcule à peine, c'est à peine si je lui prête attention.
- Wooouuuhoou. Il fait plus chaud à l'intérieur qu'à l'extérieur hein?
Ça me surprend que quelqu'un de mon âge m'adresse la parole pour me dire un truc aussi bateau, mais soit. Si elle veut discuter pourquoi pas, et puis de toute façon je me fais chier. Je décroche de mon écran quelques secondes et... ah oui. Elle enlève son bonnet de hipster, sa veste en cuir... Ouai. C'est vrai qu'elle est jolie.
- Hmmm ouai.
En fait je ne sais pas trop quoi répondre, elle me perturbe la garce. J'étais venu voir un film moi.
- Toi aussi tu viens d'arriver? Je veux dire, à l'université?
- Heuu ouai, je débute ma Licence de Droit là.
Elle m'explique qu'elle est en Histoire et qu'elle compte devenir professeure, on discute une bonne dizaine de minutes et sans vraiment nous en rendre compte les lumières s'éteignent et la publicité d'avant-film se lance. Je suis pas vraiment du genre à maintenir une discussion sans réel intérêt, mais c'est vrai que là, ça ne me dérange pas de parler de tout et de rien avec elle. Et alors que les publicités s'enchaînent, on continue de chuchoter, c'est toujours agréable de parler avec de parfaits inconnus. Au bout d'un moment elle me sourit, coupe la conversation et se met à bouiner un truc avec sa veste, elle doit chercher ses clés ou quelque chose comme ça. Comme je suis un véritable enculé, je suis de ceux qui continuent à pianoter sur leurs portables même une fois les lumières éteintes... Petit passage sur Facebook. J'affiche mon mur suffisamment en grand pour que mon nom et prénom soient visibles. C'est une technique d'approche comme une autre. Parce qu'en fait, ouai, on s'est pas présentés, hum.
- Oh merde, ouai moi c'est Sarah.
- Tu m'espionnes?
Je me présente, on se dit que notre monde est quand même sacrément malpoli de nos jours, et on en rigole. Je commence à vraiment l’apprécier. C'est un peu égoïste, mais je repense à ma copine, elle aussi emménage dans ma ville universitaire, et je sais que ça va être dur pour nous deux. Mais je me suis fais une parole, ne jamais, non jamais, cacher un désamour. Et alors que je me perd dans ces pensées un peu sombres, le film commence. Tradition oblige, j'éteins mon portable. Quelle ne fût pas ma surprise en voyant ma voisine de siège enlever ses chaussures, se mettre nus pieds, et se rassembler en cube sur son siège, ses bras encerclant ses jambes.
- Non mais t'es sérieuse ?
- Ben quoi ?
On rigole à nouveau. Je l'aime vraiment bien cette fille. Son côté gamine assumée ne me laisse pas indifférent. Mais nos messes basses commencent sérieusement à emmerder les gens de devants, qui se retournent de plus en plus souvent... On se calme lentement et on apprécie le début du film, qui au passage vaut honnêtement ses 6€50. Je me surprend à la regarder en coin quelques fois, et elle, de même. Autant les doutes étaient possibles au début, mais plus maintenant. Elle n'est pas venue s'assoir là par hasard. J'ai jamais crû au coup de foudre, à ce truc hollywoodien (et le moment était bien choisi) d'un romantisme tiré par les cheveux. J'ai toujours crû qu'il fallait connaître profondément la personne avant de pouvoir l'aimer. Qu'avant, tout n'était qu'attirance sexuelle. Et elle est là, les cuisses contre mon accoudoir. Elle me caresse le bras. Et je me laisse faire. Non, je rêve. Réveillez-moi.
Arrive le générique de fin. Je ne reviens pas de ce qui vient de se passer. Les lumières se rallument, et on se regarde. Je ne sais pas quoi faire, à vrai dire. Je me sens extrêmement con. Je suis incapable de rien. Je sens son regard sur moi, je la regarde à mon tour et je lui souris. On se lève en même temps, je la suis vers la sortie, détendu. Sans un mot je sors une clope, lui en propose une. Elle a l'air gênée. Et oh putain que je le suis aussi. Elle est folle de me faire un coup pareil, j'ai failli pulvériser mon Denim tant ma bite était dure du début à la fin.
- On se boit un coup ?
- Quand tu veux, mais pas ce soir. J'ai ton numéro.
- Okay, salut.
Je lui ai souris une dernière fois et je suis parti. Maintenant je suis chez moi, sur mon lit, à écrire ça comme un con de romancier. Je suis bouffé par la culpabilité. J'ai jamais vécu un truc d'aussi fort. J'ai envie de la revoir. J'attends un message d'elle. Vous en pensez quoi les Chouals?
TD;lr : Je me suis fais chauffer par une inconnue dans un ciné, j'ai une copine que j'aime aussi, j'hésite.
@Appineos: la richesse des réponses, c'est une putain de belle box qu'on vient de perdre!
@Kuzohito: Vu le fag que c'est, il a sûrement dû ramener des potes à lui qui l'ont balancé, ou peut-être que c'est même lui qui a provoqué son suicide social en rejoignant ses "potes" sur le site ! Ahah quel que soit le scénario je ne peux qu'imaginer soit un fragile, soit un mec en PLS car il s'est fait griller, ou les deux.
@Appineos: Un gros merci pour le copié collé , le screenshot, Divico de m'avoir instruit ( voir le screenshot )
Et sinon Quartz et Saïan ont bien raison.
Commentaire supprimé.
J'ai mis un tarif monumental Jeudi soir à ma meuf au ciné et on s'est fait cramé par ceux de devant, l'espace d'un instant j'pensais que ça parlait de ça, j'ai bugué.
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