Sur le papier, c'était le job de ma vie

2018, ça faisait quelques années que j'étais aux État-Unis, je me décide à rentrer en France si je ne trouve pas un emploi stable sur place. Je fais marcher mes contacts ici et là, et une connaissance dans une entreprise de vente de papier me propose de me pistonner sur un poste d'Account Manager. Enthousiaste à l'idée de mettre fin à mes soucis de visa, je plonge tête première dans ce qui me semble être une aventure prometteuse.

Cependant, l'éclat de l'opportunité se ternit vite. L'entreprise, loin d'être le géant dynamique que j'imaginais, s'avère être un petit bureau où l'enthousiasme et l'innovation sont aussi rares que les commandes de nos clients indifférents. Les collègues, avec leurs particularités excentriques, ressemblent plus à des caricatures mal ajustées dans un décor banal qu'à des professionnels motivés.

Les interactions avec les clients se limitent souvent à des échanges brefs, où mes tentatives de vendre du papier de qualité sont accueillies par des raccrochages rapides. Mon titre de gestionnaire de comptes, que j'espérais prestigieux, s'avère n'être qu'une façade pour des tâches répétitives et peu valorisantes.

Face à cette réalité morose, l'idée de quitter ce pseudo "job de ma vie" grandit en moi. Je me surprends à rêver d'un ailleurs, peut-être le Vietnam, où je pourrais recommencer à zéro, loin de la médiocrité d'un bureau de vente de papier qui ne tient pas ses promesses. Peut-être là, dans un cadre totalement différent, trouverai-je enfin un sens à ma carrière.