Un aveu en passant.
Je n’ai plus d’émotion autre qu’une profonde mélancolie face à ce monde qui ne tourne pas rond, qui est corrompu, putride, vain, et auquel je suis impuissant. Nous ne sommes que des bouts de rien dans un grand tout, notre vie n’a aucun sens si ce n’est celui de profiter du peu de temps que nous avons sur Terre, mais l’Humain est trop pourri et individualiste pour que la vie soit belle. Nos vies sont les mêmes, à être régies de superficialités ridicules, de faux-semblants, d’égocentrisme, d’avarice. Les divers malheurs de la vie sont normaux, chacun vit et chacun meurt, mais la nature humaine, complètement détraquée, bousille une expérience de vie qui pourrait être si belle et si bonne. Nous devons vivre pour travailler et travailler pour vivre. La bonne volonté n’existe quasiment plus, elle est devenue un mythe, nous sommes contraints de faire des choses que nous ne voulons pas si nous voulons subsister. Et je refuse de faire partie de cela.
Je ne suis qu’un enfant qui refuse d’être un homme, toujours adolescent dans ma tête. Je ne veux pas avancer, je ne peux pas avancer. Je ne veux pas devoir trouver un boulot, fonder une famille, avoir des responsabilités, avoir des émotions. Même mes réactions ressemblent davantage à des mécanismes sociaux qu’à du naturel. Finalement, je fuis absolument tout ce que j’ai d’humain. Je voudrais n’être qu’une idée flottant dans les airs, emportée par la guise du vent, ne plus avoir d’ancre matérielle dans ce monde anéanti, être juste libre et sans emprise. Je ne suis plus animé que par mon intellect, ma logique, ma réflexion, j’analyse tout, je veux être le plus objectif possible, ne pas faire de choix biaisé par de quelconques émotions. Je ne laisse aucune place dans mes décisions à ce que je ressens, parce que je n’aime pas ce que je ressens, et parce que j’ai grandi avec des gens qui n’étaient régis que par leurs sentiments, leurs émotions, des gens qui ne savaient pas se comporter, qui étaient toujours dans l’excès. J’ai vu la cruauté du monde face aux émotions, le jugement dans les yeux des gens. J’ai appris à m’enfouir sous un amas de blindages, sous une solitude invasive, au point de m’être tout simplement perdu au fin fond de ce sac de nœuds. Mes meilleurs moments sont ceux où je suis éteint, où je dors sans rêve, où j’ai le regard et les pensées vides, une musique caressant mes tympans pour m’isoler encore plus, le monde autour de mon cocon n’existant plus. « The dreams in which i'm dying are the best i've ever had », disait Michael Andrews.
Et pourtant, cette enveloppe de solitude, je me dis que c’est un petit mal pour un grand bien, car finalement, nous sommes profondément seuls du début à la fin. On naît seul, sans qu’on nous demande notre avis, propulsé dans le monde. On vit seul, avec simplement nous-mêmes face à nos pensées et sentiments, avec personne capable de nous aider, car personne pour être dans notre tête et comprendre ce que l’on peut vivre, personne pour pouvoir avoir toutes les infos pour savoir. Et, forcément, on meurt seul, seul face à la mort, à cette extinction de notre seule vie, pendant que le reste continue, avance, comme si nous n’avions pas existé, puisque là où nous allons est comme là d’où nous venons ; rien. On ne vaut finalement pas mieux qu’un four microondes qui rend l’âme, ou une carotte bonne à jeter. J’en viens à réfuter tout, à détruire les rêves humains, à me dire par exemple que, finalement, l’amour n’est que deux personnes qui arrivent à se valoriser mutuellement leur ego et à assez se supporter pour continuer ensemble, qu’un individu seul et non aimé vaut moins qu’un individu en couple, valorisé car valant le coup d’être aimé.
Ceci est niais, mais je l’ai dit, je ne suis encore qu’un enfant. Et désolé pour le pavé, même si j'ai préféré éviter de trop m'étendre, du coup ça a peut-être un goût d'inachevé mais je me serais trop étendu, sinon.
Penser à rayer GraysonPoulet de ma liste de psy à consulter
Plus sérieusement bah oui tout à fait, on feel et voilà, je pense qu'il y a un moyen de voir la vie autrement mais qu'on est nés dans des sociétés qui nous ont formatés voir aliénés et qu'on est nombreux à réagir comme ceci..
Il n'eiste aucune raison de vivre pourtant on continue de le faire tout en se questionnant alors que nos vies sont insignifiante dans l'Histoire et l'espace.
Des amas de poussières que le temps et le vent emporteront pour former d'autres amas de poussières sans qu'il n'y ai de raison à ça.
Nous vivons dans un monde en soi tellement merveilleux que nous rêvons de choses de plus en plus superficielles, inaccessibles et ridicules car nous ne savons pas nous empêcher d'espérer. Et le monde merveilleux que nous avions devient morne, oppressant et même parfois détestable.
J'arrive pas à trouver de raisons logique de continuer à y participer alors je m'en tiens à mes émotions qui parfois sont très agréables mais par un biais que je ne m'explique pas ne sont pas suffisantes pour contrebalancer les autres.
@Amumu: Haha 'culé ! Mine de rien, ça me permet de me filer un recul monstre, même si c'est une vision très pessimiste de la vie (que je filerai pas à mes patients si je décide de pratiquer)
C'est ça, on n'est rien et, surtout, on est rien. Quand on réfléchit à l'immensité qui nous entoure, spatiale comme temporelle, je ne vois le besoin de croire à un sens de la vie que comme une religion, finalement, à savoir un truc auquel on s'accroche pour rendre la vie moins dure.
Je comprends ton ressenti par rapport à tes émotions autres qu'agréables. Perso, j'appelle ça une douce mélancolie, celle qui te rend triste mais de façon belle, comme si c'était "apaisant" (un peu ce que dégage la chanson que j'ai postée, je trouve). Je crois que c'est ce que je trouve de plus pertinent comme raison pour "continuer à y participer" ; vivant, on peut toujours ressentir, et c'est ce qui arrive encore à être un peu beau.
@GraysonPoulet: "j'ai tellement pris l'habitude de prendre du recul sur tout que, finalement, plus rien ne veut dire quelque chose"
"Tu réfléchis trop" C'est ce qu'elles disent toutes ..
Et oui malheureusement j'adore la mélancolie, avant-hier soir j'étais au cinéma avec ma meilleure amie pour aller voir la belle et la bête (noraj de mon friendzonaj) film dont j'avais pas mal parlé avec ma "presqu'ex" (pas celle d'il y a 2 ans hein clamez vous) parce qu'on se reconnaissaient l'un comme l'autre dans les personnages du coup je me suis senti pas mal triste devant le films mais la présence de mon amie à côté a fait que je trouvais cette tristesse agréable voire salvatrice et je me sentais super bien.
En rentrant j'ai vu que ma presqu'ex s'était mise officiellement en couple sur fb (j'étais déjà au courant mais quand même) et tout est retombé j'ai commencé à être aigri, énervé contre moi même, défait puis vide.
Du coup ces même émotions qui parfois sont salvatrices/apaisantes sont les même qui me pourrissent 'fin bref j'essaie de trouver le moyen de mieux les gérer mais c'est l'bordel.
En tout cas pour à revenir au sujet ouais c'est ça, on s'accroche aux ressentis parce que c'est quelque chose qui semble vraiment faire sens quelque chose qui échappe du coup à cette logique qui se désintéresse de tout.
@Amumu: "Tu réfléchis trop", et dire que je pensais que ça m'était passé, faut croire que ça reste ancré !
Ah bah ça, la mélancolie, faut réussir à la dompter, parce qu'elle peut être douce et apaisante comme vraiment rude. Et désolé pour toi, buddy, et bon courage
Faut savoir profiter des petits trucs cools de la vie genre boire une bière avec un bon pote en terrasse, dis toi que si tu trouves que la vie c'est de la merde ben qu'est-ce que devrait penser par exemple un enfant en Syrie à qui on a détruit famille et lieu de vie...
Ça fait un peu nian-nian dis comme ça...
@Kuroko_Tetsuya: J'ai pas de pote avec qui faire ça, je reste chez moi et ne sais pas me rapprocher des gens, à moins d'avoir un lien vraiment fort avec quelqu'un, je me fous des gens et ne sais pas avoir de rapports sociaux avec eux. Aussi parce que, à nouveau, je trouve pas ça intéressant parce que je n'ai trouvé personne qui ne soit pas superficiel jusqu'à maintenant (enfin j'avais des amis mais qui ont été décevants)
Puis pour l'exemple du p'tit Syrien, c'est pas une question de "bouhouhou je suis malheureux" mais de "putain mais ça rime à quoi tout ça", du coup je peux pas l'appliquer. (Mais merci anyway !)
@Mezut: Pas de souci. C'était une relation cool parce qu'on pouvait être nous-mêmes, mais on s'est doucement éloignés (deux d'entre eux se rapprochant avec notamment l'une de ces deux étant très "monopolisante", et je n'ai pas cherché à creuser pour maintenir le lien donc me suis éloigné pour les laisser tranquilles) et, à un moment, ça a pété (j'ai fait l'erreur de parler de mon histoire de couple à la fille, qui a monté les autres contre moi à cause de ça, alors que je n'ai jamais voulu les mêler à ça, donc ils ont eu sa version des faits et jamais la mienne). Du coup voilà
@Mezut: On était 4: Un mec indépendant mais proche de nous, un mec fun et sans prise de tête, une fille excentrique (que j'ai moi-même intégrée au groupe et qui s'est très vite rapprochée du mec fun mais en toute amitié assez étrange et libérée) et ma gueule, timide gaffeur
@Mezut: Le mec fun est et veut rester indépendant, du coup difficile de se rapprocher trop, surtout que je suis du genre à avoir la crainte d'être collant ou de gaver facilement. Tant pis ! 'fin après j'ai d'autres potes avec qui je peux sortir m'enfin ils sont pas dans le même trip que moi
@Mezut: Mon délire ? Comment ça ? Par rapport à "ils sont pas dans le même trip que moi" ?
@Mezut: Bonne question. Disons que j'aimerais un bon pote dont je serais bien proche, avec qui je pourrais sortir glander dans le parc ou me balader en ville, jouer comme Laink et Terracid, tout ça. Le mec fun était proche de ça, mais j'ai eu le sentiment d'être évincé par la fille, tout le temps fourrée chez lui et bien plus expressive que moi (je suis un silencieux), puis il détestait sortir, mais c'est vraiment un chic type, et j'insiste. Pour l'indépendant, je suis un glandu parmi tant d'autres, encore plus now qu'on se voit pu trop.
Enfin pour répondre à ta question, mon entourage actuel est composé de: •un bon pote boulanger mais... boulanger, donc difficile de faire des sorties, autant sympathiser avec un vampire, ce sera plus pratique, •un pote super cool mais un peu fantôme car "indépendant" aussi (et il m'a plusieurs fois dit que je l'impressionnais, étrangement, donc que ça le mettait mal à l'aise), •un mec qui m'a dit texto qu'il voulait pu qu'on fasse des sorties ensemble parce que je mettais son ego à rude épreuve (va comprendre), •un pote très engagé (communiste, vidéaste, et j'en passe) persuadé qu'il me fait chier même si je disais le contraire donc ne vient plus trop me voir (et j'suis pas du tout du genre à chercher le contact, par crainte de faire chier et parce que j'ai du mal avec le superficiel des relations), puis •aucune fille parce que ma copine est un peu prise de tête par rapport à ça. La seule amie que j'ai, que je considère même comme une sœur, habite à 800km de moi (à quelques vaches près), vient d'avoir son fils avec son mari, a un boulot, sa bande de potes, sa maison bientôt, donc bon, pas le même acabit que moi. En fait, je veux une vie de papillon, à glander, à me poser dans un bar et discuter, à sympathiser avec des inconnus, sans prise de tête et jugement. Après, mon gros souci aussi, c'est que j'ai constamment l'impression d'être vu comme un gosse pas du tout débrouillard, et ça aide pas.
Et une précision vite fait (malgré le pavé dont je m'excuse): je dis que mes amis ont été décevants, mais je l'ai aussi été pour eux et j'en ai conscience, puisque j'ai pas non plus essayé de foncer vers eux (l'impression d'être complètement discrédité auprès d'eux, à ne pas savoir ce qui a été raconté sur moi, puis ils se voyaient toujours tous les trois alors que je ne voulais plus voir la fille) et l'histoire est venue parce que, finalement, j'ai fait l'erreur de me confier à la fille en ne parlant - de façon très cynique, de surcroît - que du négatif de ma relation, donc elle me voyait comme un connard, donc a voulu prévenir ma copine (alors qu'elle me connaissait donc aurait dû savoir que c'était pas le style de la maison et... bref je vais pas m'étendre non plus).
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