Rendez-vous en terre inco... Non!
Rendez-vous avec un clodo, la mort et l'Amazonie #2

Flirte avec la mort

Midi moins le quart, j’aperçois Hibert et le rejoins au bord de la pirogue, il m’explique avec des signes qu’il a besoin de mon aide pour soulever et embarquer un énorme bidon de fuel à l’intérieur de la pirogue. Avec beaucoup d’efforts nous y arrivons et le plaçons à l’avant du bateau. Je l’aide ensuite à attacher une corde qui relie notre embarcation à une autre pirogue. Je suppose que Rachel la responsable du camp de Taricaya, à demander à Hibert de ramener une deuxième pirogue au passage.

Midi, nous démarrons notre trajet vers la réserve Taricaya qui est censée durée une heure. Hibert démarre la pirogue à moteur et commence à tracter la deuxième embarcation. Je me contente de m’étaler sur l’un des deux bancs qui longe le bateau. Le trajet passera sans doute plus vite en faisant une petite sieste. Le fleuve est un peu agité mais rien qu’y puise, pour l’instant m’empêcher de dormir. Le sommeil commence à m’absorber… Je me réveille en sursaut à cause d’une volée d’eau dû à une vague percutée, qui m’arrive en pleine face. Je me retourne et vois Hibert mort de rire, ce qui me fait rire aussi.

Cela fait maintenant 20 min que nous sommes partie mais nous n’avançons pas. On aperçoit toujours derrière nous le port de la ville. Le fleuve est de plus en plus agité et les vagues sont de plus en plus grosses. L’avant de la pirogue que nous tractons est adjacent à l’arrière de notre pirogue, à cause des remous elles se cognent à plusieurs reprises. J’essaie tant bien que mal d’éviter les chocs en repoussant l’autre pirogue du bout de mon pied mais cette dernière est trop lourde et mes efforts sont vains. En plus de cela à chaque choc, je me fais asperger d’eau froide, je commence à me geler les miches étant donné que la température ne dépasse toujours pas les 15°C.

Hibert et moi nous nous regardons et comprenons que la situation commence à devenir dangereuse. Il prend la décision de retourner au port afin de déposer la pirogue tracter. Ce que nous faisons. On garde cependant à bord, le bidon de fuel d’environ 50 litres. Il est maintenant 13h. Nous aurions dû déjà être arriver au camp à cette heure-là. Nous avons perdu environ beaucoup de temps dans cette entreprise. Nous repartons du port.

Hibert effectue ce trajet depuis toujours, il connaît le fleuve par cœur. Lorsqu’il le remonte il le fait en zigzaguant. Il longe la rive gauche sur une centaine de mètres, ensuite il traverse le fleuve en diagonale pour ensuite longer la rive droite sur une autre centaine de mètres, il effectue cette opération à plusieurs reprises. Je n’ai jamais posé la question mais je suppose que c’est pour éviter les énormes branches et tronc qui affleure à la surface de l’eau à certains endroits. En effet le sol de l’Amazonie n'est pratiquement composé que de boue. Les berges s’érodent très facilement et les arbres chutent dans l’eau régulièrement. Cela explique la grande largeur (de mon pénis) des fleuves qui parcourt l’Amazonie. La rivière sur laquelle nous naviguons «Madre De Dios» doit faire environ 300m de large.

Il est 13h30, nous arrivons maintenant à faible allure, à la moitié du chemin. Les autres volontaires ainsi que Rachel sont sans doute inquiets. Plus nous avançons plus le courant et les vagues deviennent puissantes. Cela devient vraiment difficile d’avancer mais nous ne pouvons plus faire demi-tour. Le moteur de la pirogue tourne à plein régime. Une fois de plus Hibert zigzag, il part en diagonale de la rive gauche vers la rive droite.

Nous sommes en pleins milieux du fleuve, j’aperçois une vague qui doit faire les trois quarts de la taille de la pirogue. Elle se dirige droit sur nous, je regarde Hibert, il l’a vu aussi. Au lieu de tourner pour la prendre de face, il préfère accélérer pour lui échapper mais trop tard, elle frappe notre pirogue sur le côté gauche. Notre embarcation est emportée sur plusieurs mètres, elles s’inclinent pratiquement à la verticale, latéralement (demi-tonneau), mais parvient à passer au-dessus de la vague. Nous sommes maintenant dans le creux de la vague précédente. Au loin j’aperçois une vague encore plus grosse qui se dirige vers nous. Mon regard et celui d’Hibert se croisent, je lie la détresse dans ses yeux. Impossible de l’éviter.

À ce moment précis c’est comme si mon cerveau se mettait en mode survie. Si je dois résumer cette situation en un mot : Silence. Je n’entends plus rien, plus aucun son, je ressens une étrange sensation, un calme plat, mes yeux se fixent sur la vague. Une concentration parfaite. Je me concentre uniquement sur ce qui va se passer dans les prochaines secondes. Soudain mon instinct ou mon sub-consient me dicte une liste de choses à effectuer :
- Appuie avec ta jambe gauche de toute tes forces sur la partie qui va être frappée par la vague pour faire contrepoids.
- Accroches-toi avec ton bras gauche à une poutre qui sert de liaison entre la coque et le toit de la pirogue.
- Attrape le bidon.

Je regarde le bidon de fuel et l’attrape, je sais sans le savoir réellement, que ce bidon pourrait finir le travail de la vague. S'il bascule du coté droit de tout son poids, la pirogue vas se renverser. La vague frappe la pirogue, elle est énorme, je résiste mais je sent sa puissance au moment de l’impact, elle nous emporte, la pirogue est pendant un laps de temps très court à la verticale. Je me retiens avec mon bras gauche à la poutre de toutes mes forces, j’essaie de maintenir le bidon avec mon bras droit. Il est tellement lourd, j’ai l’impression que mon bras va s’arracher, mais je ne lâche pas, je ne peux pas. Je sens une force insoupçonné en moi, motivé par mon instinct de survie qui me verrouille sur mes appuies. J’ai l’impression que ce moment dure des heures, mais en réalité cela doit être de l’ordre du dixième de seconde.

Finalement la pirogue surmonte la vague, lorsque nous sommes au sommet, Hibert qui nous as sans doute sauvé la vie par son sang-froid à ce moment là , envoie un énorme coup d’accélérateur, je trébuche et me cogne l’épaule droite contre le bidon. Je ne ressens aucune douleur sur le moment. Nous atteignons finalement la berge, nous y arrivons tellement vite que la pirogue se plante littéralement dans la boue. On saute du bateau, Hibert me regarde et dit juste : Boom Boom, en me montrant du doigt son cœur. Quant à moi je lui réponds en disant simplement siiiiii et en rigolant juste après. Après ça nous nous roulons une clope et faisons une grosse pause de 20 min avant de repartir.

Conclusion

Nous remontons à bord de la pirogue et remontons la « Madre De Dios » tout doucement en se collant à la berge. Nous arrivons finalement à la réserve à 14h30 au lieu de 13h. J’aperçois Rachel sur le ponton, d’où parte et arrivent les pirogues. Je lis le soulagement sur son visage. J’entends Hibert qui explique en espagnol à Rachel ce qui vient de nous arriver. Quant à moi je rejoins les autres volontaires dans le salon commun et me repose tranquillement jusqu’au repas du soir. Je suis en train de manger et Rachel vient s’asseoir en face de moi et commence à me parler en Anglais. Elle m’explique que j’ai failli mourir aujourd’hui… Je me sens bête, je ne l’avais pas réalisé jusque-là. Hibert lui a dit en arrivant qu’il avait faits ce trajet des milliers de fois depuis tant d’années, c’est un jeune du coin il a grandi ici et connaît le fleuve par cœur mais c’est bien la première fois qu’il pensait qu’il allait mourir.

Elle me dit également pourquoi j’aurais pu y passer. Le premier danger aurait été de me retrouver piéger entre la coque et le toit de pirogue si celle-ci c’était retourner, je serais sans doute mort noyer. Le deuxième aurait été de tomber à l’eau. Au moment où la vague à frapper notre bateau, nous étions en plein milieu du fleuve. Les fleuves d’Amazonie sont extrêmement larges et le courant extrêmement puissant, en tombant à l’eau en plein milieu du fleuve, il est très difficile de rejoindre les berges avant d’arriver au bout de ses forces. Moi-même qui pratique la natation pour mon loisir je ne sais pas si j’aurais été capable de le faire. Enfin le dernier danger aurait été, avec la puissance du courant, de m’empaler ou de me cogner sur les branches qui pullules sous la surface de l’eau. J’ai également pensé aux caïmans mais ça ne serait que mensonge et spéculations de me dire que j’aurais pu finir dévorer. À plusieurs reprises je m'étais baigné à côté de la réserve avec d’autres volontaires et dès que les caïmans sur la rive opposer nous apercevaient, il s’enfuyait à toutes jambes. Aucune attaque de Caïmans comme aucune attaque de Piranha sur l’homme n’a jamais été recensée dans la région.

Tl;dr : Je suis au Pérou en Amazonie en juillet 2017. Je suis volontaire dans une réserve naturelle. Je vais en ville avec une pirogue, pour changer mais changer billets d’avions et pour rallonger mon voyage. Un clodo Péruvien me met une droite, je ne saurais sans doute jamais réellement pourquoi. Après je reprends la pirogue pour retourner à la réserve. Au milieu du trajet je flirte avec la mort…


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BearWithBeard

Ps 1 : En repensant aujourd’hui à cette situation je suis sincèrement heureux que cela me soit arrivé. D’abord parce que j’ai eu un aperçu de mon instinct de survie, chose rare pour beaucoup d’humains dans le monde d’aujourd’hui. Ensuite parce que je sais que maintenant dans ce genre situation que mon cerveau réagit de la bonne manière. Dans l’instant T, à aucun moment je n’ai paniqué, je n’ai pas été paralyser par la peur où agit stupidement.

Ps 2: Un ami m’a fait sourire lorsque je lui ai raconter cette histoire. Il m’a dit que Pedro le clodo était une métaphore de la vie. Lorsqu'il m’a mis cette droite c’était pour me remuer les méninges et éveiller mon cerveau à ce qui allait juste après m’arriver.

Ps 3: Je me rend compte que le passage ou je décris la situation de la pirogue qui chavire et de mon instinct de survie peut paraître un peu tirer par les cheveux et romancer. J’ai simplement essayé de décrire la situation le plus fidèlement possible à la réalité, et mon ressentie sur ce qu’il s’était passé à ce moment-là.

Ps 4: Je vous partage également une photo de la pirogue pour que vous puissiez avoir une idée de ce à quoi elle ressemble.

Ps 5: C’est bon j’ai fini, je ferme ma gueule.

Aspi
Aspi
6 ans

Xbox

Bobfire
Bobfire
6 ans

romancer => romancé
tirer par les cheveux => capillotracté

BearWithBeard

pas compris ?

PonypasTrany

Écris un livre, oublis pas la mustang

anonyme
anonyme
6 ans

C'est bien joli tout ça, mais Rachel, est ce que tu l'as baisé ?

IMG
BearWithBeard

Non pas très sexy la Rachel mais j'ai baiser Julia une Américaine

Walkshadow

Tu pourrais nous en dire plus sur le comment de ce petit stage de survie ? Comment tu as eu ça, comment t'y as accéder, quel contexte (étudiant, pro...) parce que ça a l'air vachement cool et j'y ferais bien un tour !

BearWithBeard

Bien sur ! Tout d'abord ce n'était pas un stage de survie mais un volontariat dans un "rescue centre". Leur première mission est de recueillir des animaux blessés, par exemple un singe qui a survécu à un braconnage, pour ensuite les libérés si possible. Les conditions sont parfois difficiles en Amazonie mais rien d'insurmontable.

J'ai eu ça simplement en tapant volontariat sur Google, j'ai ensuite parcouru les sites et me suis renseigné afin de trouver une association qui me paraissait le plus fiable possible. C'est là que je suis tombé sur Projet abroad et je les ai appelés ensuite. Ils ont été fiables du début à la fin.

Je suis étudiant, le volontariat n'était pas forcément en rapport avec mes études. Je voulais simplement accomplir l'un de mes rêves : Découvrir l'Amazonie. Je n'ai pas était déçu ! Par contre lorsque tu t'inscris Projet-abroad te demande juste l'appui d'un référent. Cela peut être un patron, un prof ou un coach, ils veulent également s'assurer que tu n'ait pas une arnaque.

Le plus gros problème c'est le coût. J'ai dilapidé une grande partie de mes économies dans ce voyage mais je ne regrette absolument pas ! Voilà si tu as d'autres questions n'hésite pas !

Walkshadow

ok merci bien pour tes renseignements ! Une fourchette quant à la somme de tes dépenses stp :)?

BearWithBeard

Entre 3000 et 3500

Tolbiac
Tolbiac
6 ans

J'aimerais bien voir à quoi tu ressemble dit donc

anonyme
anonyme
6 ans

il est mi homme mi ours mi barbe

Fourbinho
Fourbinho
6 ans

et re mi ours derrière?

anonyme
anonyme
6 ans

Moi aussi.

Miore
Miore
6 ans

C'est un Homme-Ours-Porc

BearWithBeard

J'ai un cousin Homme-Crabe

Divico
Divico
6 ans

Tout ça pour ça

Et ton truc c'est du volontourisme pour babos ou un vrai projet?

BearWithBeard

Non c'est un vrai projet, on aide réellement la réserve une fois sur place. Par contre certains autre volontaires sont des babos. Je pense à 4 adolescentes anglaises qui n'hésitaient pas à utiliser leurs gel douches ou shampoings une fois dans la rivière...

Vinkey
Vinkey
6 ans

Je préfère l'histoire des putes

Miore
Miore
6 ans

T'as eu un bon réflexe avec le bidon ! T'es resté combien de temps en tout au Pérou ? 20 jours si j'ai bien compris non ?

BearWithBeard

Merci ! Au départ je devais rester 20 jours mais je me suis ensuite rajouté 1 semaine de plus. Donc je suis resté au Pérou environ 1 mois.

Miore
Miore
6 ans

Cool ! T'as du t'éclater !
(contre le banc de ta pirogue du coup)

BearWithBeard

Ha ha oui en effet

Papisnake
Papisnake
6 ans

Box en 2 parties et pas un seul TL;DR?
Les bonnes habitudes se perdent tellement sur CB...

BearWithBeard

Je sais pas si tu fais exprès mais le TL:DR est à la fin de box que tu viens de commenter

Papisnake
Papisnake
6 ans

Normal, tu l'as mis après que j'ai posé mon commentaire !

IMG
Martos
Martos
6 ans

Je trouve pas l'histoire avec le clodo dans ton texte ?
C'est dans le titre, dans le TL,DR, dans ton PS tu en parles...
Mais dans le texte c'est ou ??


EDIT: oooooooo-K, j'ai compris

BearWithBeard

Oui c'est de ma faute, apparemment il ne fallait pas que je sépare ma cool story en deux

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