Extrait de "La dernière lettre de Saint-Exupéry", écrite la veille de sa dernière mission de guerre fatale.

Le 31 juillet 1944, un chasseur Messerschmitt Bf 109 piloté par Horst Rippert louvoie au dessus de la Méditerranée... 3000 mètres en dessous de lui, une variante du P-38 lighning préparée pour la reconnaissance aérienne, le F-5B # 42-68223 fonce, en mission de reconnaissance au départ de la base de Poretta, en Corse.

"Je me suis dit, mon gars, si tu ne fous pas le camp, je vais te canarder. J'ai plongé dans sa direction et j'ai tiré, non pas sur le fuselage mais sur les ailes. Je l'ai touché, le zinc s'est abîmé, droit dans l'eau, il s'est écrasé en mer. Personne n'a sauté. Je ne saurais en dire davantage"

"Le pilote, je ne l'ai pas vu, et quand bien même, il m'aurait été impossible de savoir que c'était Saint-Exupéry. J'ai espéré et j'espère toujours que ce n'est pas lui"

Par un incroyable concours de circonstances, le filet de pêche du bateau de Jean-Claude Bianco et Habib Benhamor a remonté en 1998 la GOURMETTE de Saint-Ex. , gravée ANTOINE DE SAINT-EXUPERY (CONSUELO). Conservée au Musée de l'Air et de l'Espace du Bourget depuis une exposition spéciale en 2005.

D'autres explorations en plongée ont permis de remonter des parties du lightning de Saint-Ex, identifiables par les numéros de série.

Rippert explique avoir lu dans sa jeunesse tous ses livres, qu'il adorait. "Son oeuvre a suscité les vocations de nombre d'entre nous. J'aimais le personnage."

Le pilote nazi, qui admirait l'écrivain, a déclaré : « Si j'avais su qui était assis dans l'avion, je n'aurais pas tiré. Pas sur cet homme. »

Le fin mot de l'histoire à propos de la mort glorieuse de l'aviateur au dessus de son pays occupé par le totalitarisme le plus vil reste nimbé de mystère. Horst Rippert est devenu après la guerre le patron de la division des sports de la chaîne de TV ZDF. Que serait devenu Saint-Ex s'il avait survécu ?

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